Citations sur La case de l'oncle Tom (116)
Il y a, dans ce monde, de ces âmes choisies dont les peines se transforment en joies pour les autres, dont l'espérance mise au tombeau avec des larmes se transforme en semence qui fleurira au printemps, et deviendra un baume pour guérir la douleur des êtres affligés et éperdus. Telle était cette femme au coeur délicat. Assise sous la lampe, elle laissa lentement couler ses larmes et se prépara à donner les souvenirs de celui qu'elle avait perdu à l'enfant d'une malheureuse, errante et poursuivie.
Mon Dieu ! je ne sais que trop... _a dépend de leur constitution ! Les individus robustes durent six ou sept ans, les fiables sont ruinés en deux ou trois. Dans les premiers temps je me donnais toutes les peines du monde pour les conserver. Quand ils étaient malades, je les soignais, je leur donnais des vêtements, des couvertures, enfin tout ! Maintenant, malades ou bien portants, c'est toujours le même régime... Ca ne servait à rien... Je me donnais bien du mal et je perdais de l'argent. Maintenant, quand un nègre meurt, j'en achète un autre... je trouve que c'est meilleur marché... et, en tout cas, bien plus commode !
Depuis le sein de leur mère, les enfants de couleur comprennent qu’ils ne peuvent arriver que par des voies clandestines. Il n’y a que ce moyen-là, avec les parents, avec les maîtres et les enfants des maîtres. La ruse, le mensonge, deviennent des habitudes nécessaires, inévitables. On ne peut pas attendre autre chose de l’esclave; il ne faut même pas le punir pour cela. On le maintient dans une demi-enfance qui l’empêche de comprendre que le bien de son maître n’est pas à lui s’il peut le prendre. Pour ma part, je ne vois pas comment les esclaves pourraient être probes, ni ce qu’ils y gagneraient.
Dans un roman, on brise le cœur des gens, on les tue même et tout est dit: la fable est intéressante, que vous faut-il de plus ? Mais, hélas, dans la vie réelle nous ne mourrons pas dès que nous avons vu mourir pour nous la vie brillante et radieuse ! Il nous reste l’ennui des nécessités. On boit, on mange, on se promène, on visite, on parle, on lit, on vend, on achète. C’est ce qui s’appelle vulgairement la vie.
La fuite incessante, inexorable des heures, pousse le jour du méchant vers l’éternelle nuit, et la nuit du monde vers le jour éternel.
Mais, quand vous aurez tué le corps, vous ne pourrez plus rien; et, après cela, il y aura l’ÉTERNITÉ !
La pâleur de la mort s’étendit sur ses traits, et avec elle, comme si elle fût tombée des ailes d’un ange compatissant, une expression de paix et de calme. On eût dit un enfant qui s’endort.
Peut-être parmi nous se trouvera-t-il des cœurs généreux, qui n’évalueront pas l’homme en dollars et en centimes.
Maintenant est le seul moment dont on soit maître de faire ce que l’on veut.
Il aimait Éva comme quelque chose de fragile et de terrestre, mais il la vénérait aussi comme quelque chose de céleste et de divin.