Les bonnes familles contractent des dettes, et les lois de votre pays leur permettent d’arracher l’enfant au sein de sa mère pour payer la dette du maître !
Appelez-vous ces lois les lois de MON pays ? Monsieur, je n’ai pas plus de pays que je n’ai de père !
Lecteur, vous êtes un homme, et lui aussi était un homme ! Madame, vous portez de la soie et des bijoux; mais, dans ces grandes détresses de la vie, dans ces terribles épreuves, nous n’avons pour nous tous qu’une même douleur !
Pas une larme ne tomba sur l’oreiller: dans de telles angoisses, le cœur n’a pas de larmes à donner... Il ne verse que du sang, saignant lui-même, silencieux et solitaire !
Ce sont là des adieux comme en savent faire ceux dont l’espérance du revoir est suspendu à un fil léger comme la trame de l’araignée...
Tant que la loi considérera les esclaves comme des choses appartenant à un maître, tant que la ruine, l’imprudence ou le malheur d’un possesseur bienveillant pourra contraindre ces infortunés à échanger une vie abritée sous l’indulgence et la protection contre une misère et un travail sans espérance, il n’y aura rien de beau, rien d’avouable dans l’administration la mieux réglée de l’esclavage.
Peut-être riez-vous aussi, cher lecteur; mais vous savez que l’humanité revêt d’étranges et de nouvelles formes, et qu’il n’y aura pas de fin aux stupidités de la race humaine...en paroles et en actions.
Traitez les gens comme des cochons et vous obtiendrez un travail de cochons. Traitez les gens comme des hommes et vous obtiendrez un travail d'hommes.
Celui qui ne peut se gouverner lui-même ne peut gouverner autrui.
Je suis plus brave qu'autrefois parce que j'ai tout perdu, et que celui qui n'a rien à perdre court aisément tous les risques.