Chronique Nathalie Bullat
Une vie. Une vie de femme, l'enfermement et la soumission que la religion lui impose. L'apprentissage de la liberté. Une prise de conscience de la violence des hommes qui à tour de rôle font souffrir d'autres hommes, les réduisant en esclavage. Une femme partagée entre ses origines protestantes et les coutumes d'un autre peuple !
Cet ouvrage, basé sur des archives historiques nous relate la véritable histoire de
Mary Rowlandson
Les personnages ont vraiment existé dans la Nouvelle Angleterre puritaine du 17ème siècle, dans la baie du Massachusetts précisément. C'était l'époque où les
Anglais grignotaient les terres indiennes de plus en plus vers l'ouest Américain.
Mary Rowlandson est l'épouse d'un pasteur rigide. le quotidien de cette petite congrégation est régenté par les travaux de la maison, de la terre et surtout par les prières, omniprésentes.
Par un matinée d'hiver les Indiens attaquent avec violence cette communauté. Beaucoup meurent, d'autres sont faits prisonniers. C'est le cas de Mary et ses enfants dont elle sera séparée.
Mary va découvrir une autre culture. Les femmes Indiennes sont beaucoup plus libres, les enfants jouent et courent à leur guise parmi les rivières et les forets.
Malgré des coups et des réprimandes, Petit à petit elle va aimer leurs coutumes, leurs danses, leurs chants, leur patience, " la violence de leur chagrin", leur générosité, car ils partagent leur repas avec les captifs alors que la famine guette ces tribus nomades de plus en plus menacées.
Mary, à leur contact, prend conscience du mal que son peuple leur fait, leur volant leurs terres, les réduisant en esclavage, car pour les Indiens l'esprit se flétrit si on l'enferme. Certes, elle aussi est captive, mais elle peut se déplacer librement à l'intérieure du camp et des amitiés se nouent.
De retour parmi les siens, Mary aura beaucoup de mal à se réadapter à la société Anglaise.
Après des recherches approfondies, l'auteure peint ici les premiers véritables américains, le peuple Indien, comme des êtres humains et non pas uniquement comme des sauvages sans foi ni loi.
On pense aux films "little Big Man" ou "Danse avec les loups" ainsi qu'au roman de
Philippe Meyer " le fils". Roman précis, bien documenté, écriture agréable.
Vous ne pourrez qu'être séduit !