Le premier amour est toujours le dernier. Et le dernier est toujours rêvé.
Ta destinée comme l'ombre du palmier partout te devance
elle est ton chemin et l'empreinte de tes pas
où que tu ailles elle te cerne
miroir posé sur le sable de tes pensées
L'inaccessible est là, derrière les mots.
L'amour comme dans un roman, comme un film, comme une vieille chanson nostalgique. L'amour comme un matin de brume et de rosée, pudique comme un crime passionnel, fou comme un miroir qui perd ses souvenirs, l'amour à Paris prend parfois le visage d'une détresse, d'un malheur inconsolé.
« Dans mon pays, il ya quelque chose de brisé dans les relations entre l’homme et la femme. Au sein du couple, il n’y a point d’harmonie. L’amour est le reflet d’une grande violence. Il est trop souvent confondu avec la sexualité. Alors que la femme dit qu’il ‘y a pas de sexualité sans amour, l’homme lui répond : pas forcement.
Ce livre raconte le déséquilibre et les malentendus entre l’homme et la femme arabes. Les histoires qu’on y trouve ne parlent que d’amour, c’est-a-dire de solitude, de secret et d’incompréhension. Et puis ce besoin d’amour devient vite une recherche de soi, car pour aimer l’autre, pour donner, il faut s’aimer un peu soi-même. Ce n’est pas si simple, dans un pays ou la tradition et la religion aident surtout l’homme à asseoir sa petite puissance, alors même que rien ne peut s’y faire sans la femme.»
Tahar Ben Jelloun
J'observe de ma fenêtre le silence. Je le regarde passer dans la rue. Je le rejoins ; il m'enveloppe et j'écoute. Il est souvent trompeur. Il pose des problèmes qu'il faut deviner.
Apprendre à aimer sa solitude. Savoir se retirer dans un roc qui préserve la tendresse. Déjouer la dépendance pour que la possession devienne écran de transparence. Aimer, c'est célébrer en permanence la rencontre de deux solitudes.
Elles se liguent contre moi. Je me trouve en fin de compte sans recours, isolé, dépossédé et abattu. A ce moment-là, je consulte le dictionnaire. C'est un ami ; il est un peu rigide. Il n'a pas beaucoup d'humour. Il me renseigne mais ne m'aide pas dans mes conflits conjugaux. Il est pour l'ordre et la morale. Il est juste et sans équivoque, froid et intransigeant. Il me déprime et me décourage. Je suis amoral. Cela ne pardonne pas, surtout dans un dictionnaire.
Même la mosquée est réservée aux hommes. Les femmes peuvent y aller, mais elles n'ont pas le droit de prier (se prosterner)devant une rangée d'hommes. Vous imaginez le scandale que cela provoquerait : une femme qui en se prosternant éveillerait le désir de toute une rangée d'hommes en train de prier ! (p.100)
Dans ce qui arrive ou n'arrive pas, je sais que le plus beau c'est le temps de l'attente ...