Arlequin demeura là, au bord de la fontaine, à observer cette Colombine qui laissait danser ses pinceaux sur la toile. Avec les guitares ou les mandolines, il savait faire, mais pour les filles, il n'était pas expert. Il sentait bien que son diapason, ses étouffoirs ou ses clefs ne lui seraient ici d'aucune utilité... Colombine demeurait muette. Par où cette princesse pouvait-elle bien vibrer ?
" Et si la mélodie d'un violon ou celle d'un piano chantait faux, ce n'était pas par ce qu'Arlequin avait mal fait son travail, mais par ce que le violoniste ou le pianiste étaient tout simplement un piètre musicien.
Et ça, Arlequin n'y pouvait rien."
"Tout le monde à Venise se moquait des oreilles d'Arlequin. C'est vrai qu'elles étaient larges, vraiment très larges. Certains s'amusaient à les comparer à des plats à tarte, aux voiles gonflées des navires qui entraient dans le port.
Il exagéraient.
Cars si Arlequin était doté de grandes oreilles, elles n'étaient pas aussi impressionnantes que celles des éléphants d'Afrique.
Enfin, pas tout à fait..."
"Quand on est affublé de pareilles oreilles, on entend tout !
Et Arlequin entendait tout."
« Vous redonnez la voix aux pianos usés comme aux psaltérions brisés, faites de même avec ma fille. »
Quel vacarme, votre tableau, princesse !
Et votre père qui prétend que vous êtes muette.
Et si la mélodie d'un violon ou celle d'un piano chantait faux, ce n'était pas parce qu'Arlequin avait mal fait son travail, mais parce que le violoniste ou le pianiste était tout simplement piètre musicien.
Et ça, Arlequin n'y pouvait rien.
Des illustrations de Mayalen Goust juste merveilleuses.