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3,09

sur 418 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle étrange famille !
Non seulement Rose, la cadette, est capable de ressentir l'état d'esprit avec lequel a été cuisiné un plat rien qu'en le goûtant, ainsi que de savoir de quelle région précise viennent chacun des ingrédients, mais Joseph, l'ainé, a une curieuse propension à disparaitre… La mère est dépressive et ne parlons pas du père, à côté de la plaque et émettant une réserve certaine à l'endroit des hôpitaux au point de ne pas y mettre un pied même pour la naissance de ses enfants. Même la grand-mère – de loin – met son grain de sel dans cette pâte familiale peu homogène.


Etrange famille, oui. Mais ce roman m'a vraiment plu, car si les dons très curieux des enfants sont mis en avant, il est question aussi et surtout de sensibilité et de psychologie.
Les rapports entre les membres d'une même famille, les contacts amicaux, les relations diverses sont cuisinés avec délectation par l'auteure.


Le style est très sensuel : les matières, les odeurs, le physique des gens, les objets, tout nous est donné par le filtre des sensations, sans oublier évidemment le goût, omniprésent.


Ah, ce gâteau au citron dépressif ! Pour un peu, notre narratrice, Rose, en deviendrait anorexique.
A fleur de peau, elle passe au tamis les inquiétudes et bizarreries de ceux qu'elle aime. Elle aimerait tant qu'ils soient heureux !
Mais la vie, ce n'est pas du gâteau…

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Le titre correspond tout à fait au contenu. Pourtant ce n'était pas gagné, un titre aussi joli et attirant pouvait être porteur de déception quant à la suite.

Singulier, ce roman l'est. La famille dont il est question également. Rose, huit ans au début de l'histoire, développe une perception particulière dès qu'elle mange un aliment. Elle peut ressentir les émotions qui sont celles de la personne qui prépare le repas. Ainsi, elle découvre le vide qui règne chez sa mère après avoir goûté son gâteau au citron et cela la bouleverse. Son grand-frère, taciturne et solitaire ne semble pas tourner rond non plus et leur père préfère voir la vie comme une ligne droite et calme, ce qui n'arrange rien.

Triste, ce roman l'est également. Malgré quelques moments qui font sourire et quelques passages baignés de tendresse, l'atmosphère est celle d'un jour de pluie, calme et mélancolique.

Et ce fameux gâteau au citron avec son glaçage au chocolat, déclencheur de tout. Il embaume les premières pages. le goût est au coeur du roman. Nous sommes emportés dans des sentiments assortis à la gourmandise ou à l'écoeurement, selon ce que Rose avale.

J'ai beaucoup aimé ce roman pour ces multiples raisons (originalité, tendresse à l'égard des personnages, mélancolie). Si la fin m'a parue un peu nébuleuse, j'ai vu ce livre comme une fable sur les enfants qui grandissent, sur la période de l'adolescence qui fait vaciller. Les parents ne sont plus ces êtres que l'on croyait parfaits, l'affrontement avec ceux de son âge est inévitable et les certitudes que l'on pouvait avoir sont bousculées. Rose choisit une manière d'en sortir, son frère une autre et voilà, c'est comme cela – pas besoin de trop tergiverser – c'est la vie.
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Tout commence le jour de l’anniversaire de Rose. Elle va avoir neuf ans et le gâteau que lui prépare sa maman a un drôle de goût.

Avec le temps, Rose sait qu’en goûtant des aliments cuisinés, elle perçoit les sentiments de celui qui les a confectionnés. À douze ans elle a découvert, à la première bouchée d’un roast-beef, que sa mère avait une idylle. Depuis, pour échapper à ce don de médium, elle ne consomme plus que des plats industriels, plus neutres. Dans sa famille, elle n'est pas la seule à être l’objet de phénomènes étranges, son frère Joseph, un garçon très intelligent mais renfermé, disparaît à plusieurs reprises sans qu’on ne puisse savoir ni où ni comment. Il est comme absorbé par les murs.

Malgré ces particularités, la famille vit harmonieusement. Les parents aiment leurs enfants et essaient de les comprendre. Même si la communication n’est pas facile et que le père semble indifférent aux sentiments et aux bizarreries qui agitent sa famille - rien ne semble pouvoir perturber sa vie bien réglée, son unique blocage concerne les hôpitaux dont il pressent que s’il pénètre dans l’un d’eux son équilibre va basculer.

Dans ce roman, Aimée Bender confronte ses personnages à une réalité tangible : nos actes trahissent nos sentiments, notre corps envoie des messages dont nous ne sommes pas conscients. Ainsi, la prescience de Rose n’est qu’une exacerbation de son empathie aux autres. L’expérience de Joseph prend aussi son ancrage dans la réalité, les objets qu’il aime sont un prolongement de lui-même. Comme sa grand-mère qui se sépare petit à petit d’objets, comme d’une part d’elle-même qu'elle leur envoie avant de mourir.

La Singulière Tristesse du gâteau au citron séduit par son écriture fluide et par la tension qui émane du texte. La justesse de ton et le réalisme des dialogues montrent une grande finesse psychologique de la part de l’auteur. Ce que Gaston Bachelard appelle « le réalisme de l’irréalité ».

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En voilà une drôle de famille ! Tous affublés d'un don dont ils se passeraient bien. Nous sommes dans une histoire surnaturelle avec des personnages ordinaires de la vie courante. Leur problème n'est pas leur don mais un sacré manque de communication entre eux. Chaque membre de cette famille est repliée dans sa propre souffrance peut être pour épargner les autres. Une histoire agréable presque un conte sur la difficulté de communiquer et sur la différence.
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C'est le titre du roman qui m'a intriguée. Curieuse, j'en ai regardé la 4e de couverture et hop, me voici lancée dans la lecture !
Rose, 9 ans, ne résiste pas au parfum du délicieux gâteau au citron et au chocolat tout juste sorti du four, gâteau que lui a préparé sa mère pour son anniversaire. Mais alors qu'elle savoure le morceau qu'elle a chipé, voici que ses papilles lui révèlent un goût de tristesse. Un goût atroce que Rose retrouvera ensuite au dîner, puis dans chaque plat préparé par sa mère.
La fillette vient de découvrir qu'elle possède le don de goûter les émotions ressenties par les personnes ayant préparé ce qu'elle mange. Mais pour Rose, ce don est une malédiction : découvrir les émotions des adultes à 9 ans, c'est trop pour une petite fille.
Le roman d'Aimee Bender est de ceux qui offrent une histoire triste sans verser dans le mélo, et dont la psychologie des personnages est crédibles. Les réactions de Rose face à la nourriture sont crédibles, compréhensibles. le pitch de l'histoire donne un petit grain de fantaisie, de magie au récit de Rose, et est un prétexte pour montrer comment les gens peuvent garder au fond d'eux-même leurs sentiments véritables, comment même, parfois, ils se les dissimulent à eux-mêmes. La singulière tristesse du gâteau au citron montre aussi l'importance de goûter, de sentir ce que l'on mange. D'accorder plus d'attention à nos aliments - d'où ils viennent, prendre le temps de les accommoder, de les savourer.
C'est aussi un roman dont l'intrigue se déroule lentement, en prenant son temps, mais qui a une façon de décrire les petits détails du quotidien assez envoûtante. Un roman a l'atmosphère triste, douce et amère à la fois, qui laisse ce goût doux-amer dans la bouche à la fin. En adéquation avec ce que ressent Rose en mangeant ce fameux gâteau au citron.
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Verdict : atmosphère douce-amère sur fond de fantastique

Attirée par le titre puis intriguée par la quatrième de couverture, c'est avec impatience que je me suis plongée dans ce roman. le synopsis est engageant : Rose découvre, le jour de ses neuf ans, qu'elle peut ressentir les émotions de ceux qui ont préparé la nourriture qu'elle goûte. Elle en fait la douloureuse expérience avec sa mère qui éprouve alors une grande tristesse, un vide existentiel. L'histoire est en apparence celle d'une famille « normale » qui possède en réalité des dons peu enviables et dont chaque membre pense être spécial et ne soupçonne pas les autres d'être né avec une particularité. Ce qui aurait pu être un livre sur une famille de super-héros qui découvre leurs capacités tour à tour et les exploite au profit du bien commun, comme il en existe tant dans les séries télévisées, est en réalité bien loin de toutes ces facilités.

En effet le récit est centré sur le personnage de Rose que l'on voit grandir et dont on suit l'évolution personnelle ainsi qu'en arrière fond celle de ses proches. Leurs dons que l'on devine au fur et à mesure semblent être des poids pour ces personnes que rien ne prédestinait à être différent. Si Rose lit dans les émotions des personnes dont elle goûte les plats, son grand-père les sentait littéralement, son frère se fond jusqu'à s'incarner en meuble et son père redoute les hôpitaux sachant qu'il se passerait quelque chose d'anormal dans ce lieu. Aucun d'entre eux ne voit l'utilité possible d'une telle capacité et chacun s'arrange comme il le peut de ce fardeau.

Ce qui m'a particulièrement plus dans ce livre c'est l'atmosphère douce-amère de l'histoire. Un quotidien où s'immisce par petites touches le fantastique sans que cela ne desserve la profondeur de ce roman, métaphore du passage difficile de l'enfance à l'âge adulte, de la découverte de son moi réel. Tristesse, mélancolie, mal de vivre y sont présents tout au long mais savamment distillés afin de ne pas peser sur le récit. Équilibre parfait entre mystère et chroniques d'un quotidien où il ferait meilleur être « normal ».

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Avoir un don vous rend-il singulier? Et surtout, comment y échapper? le roman comme conte de fées : une petite fille nommée Rose voit le jour dans une famille aimante et comprend le jour de ses neuf ans qu'elle peut deviner l'humeur des gens à travers la nourriture qu'ils préparent. Cela ferait un joli livre pour enfants. On pourrait aussi parler de roman d'apprentissage, mais léger l'apprentissage, et à contrecoeur. En décelant les angoisses de sa mère et de son entourage, Rose se trouve confrontée à des psychés bousculées, des vides, des rejets. Ce roman n'est pas un drame : Rose ne s'enfuit dans une sombre forêt mais vit avec son don, finissant par appliquer l'adage "Connais ton ennemi"... À moins que ce ne soit "on est ce que l'on mange"?
Il ne s'agit pas d'un roman fantastique, ni d'un conte. Aimee Bender s'est fait une spécialité des récits qui courbent tout doucement l'échelle des réalités. Et sans en avoir l'air, insinue que si grandir, c'est accepter l'inconnu et l'incompréhensible, c'est aussi se réserver la possibilité de ne pas vouloir tout voir, ne pas tout mettre à nu. Qu'un don n'est pas forcément une bénédiction, ne fait pas forcément de vous un héros, ne vous donne pas de mission. Alors oui, il y a bien une petite morale sur l'air de "tout va mieux quand on s'accepte" et on ne ressort pas ébloui de cette lecture où au fond, il ne se passe pas grand-chose. Mais il s'en dégage une petite mélodie un peu triste, parfois drôle ou du moins amusante, sur l'encombrement qu'il y a à être proche d'autrui, sur l'acception qui flirte avec la résignation. Sur les petites vies complexes, les gens qui vous veulent du bien sans toujours y arriver, sur ceux qui vous échapperont toujours.

Lien : http://luluoffthebridge.blog..
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D'entrée de jeu je dois avouer que je me suis précipitée sur ce livre pour son titre éloquent et, ô combien, intrigant. Quel qu'ait été le contenu, je m'y serais mise car ce titre était un appel du pied à la gourmandise et je ne peux que remercier la traductrice d'avoir conservé l'idée originelle (The particular sadness of lemon cake).

Rose Edelstein a 9 ans lorsqu'elle croque une part du fameux gâteau confectionné par sa mère. L'envahit alors un sentiment confus qui reflète la prédisposition d'esprit de sa mère. C'est le vide et un manque qui s'inscrivent dans chaque bouchée jusqu'à l'écoeurement. de ce jour où la cuisinière s'est livrée dans son plat comme à livre ouvert, Rose devine les émois, la colère, l'agacement de ces gens qui la nourrissent.

L'idée de départ m'a beaucoup plue et me laissait penser que la fillette jouerait de son don pour tourner les situations à son avantage. Mais cette espèce de voyeurisme gustatif la maltraite, elle qui devient cobaye de tous les maux du monde à travers les aliments courants. La solitude s'insinue et Rose ruse pour échapper aux repas de la cantine, aux plats de sa mère criant un vide existentiel.

Si c'est la mère qui a déclenché le phénomène avec ce gâteau au citron, c'est aussi elle qui semble la plus désarmée dans la famille. Mariée à un homme peu démonstratif, elle s'exprime aux fourneaux, tâche qu'elle adore. le père de famille est atypique puisqu'il se fait discret dès le départ (l'anecdote de sa non-venue à la maternité pour les accouchements en est troublante). Comme si l'envie qui sous-tendait était de s'effacer.

Il y a aussi le frère aîné, Joseph, le préféré de la famille car surdoué et précoce en tout. Lui qui n'a jamais bien tenu son rôle de conseiller et d'allié a pourtant désinvesti jusqu'à la dernière portion de ce qui semble être la famille. Et s'ensuit incompréhension, silence et tourments intérieurs...

J'aime vraiment beaucoup la plume de l'auteur qui fait passer mélancolie, douleur ou simplement douceur de vie. de la tendre enfance de Rose à l'âge adulte de l'envol du cocon, on suit ce carré familial hanté par des non-dits, des soubresauts d'instinct de liberté à la volonté farouche de se retrouver.

C'est tout à la fois beau et simple, exagéré et fort juste ! Cela interroge sur sa madeleine de Proust personnelle et sur ce qui fait la richesse de ceux qui nous entourent.
Lien : http://shereads.canalblog.co..
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Je tiens tout d'abord à remercier Partage Lecture ainsi que les éditions points pour m'avoir permis de lire ce livre.
J'ai choisi de découvrir ce titre sans même avoir lu la quatrième de couverture, seul le titre à fait toute la différence!
En effet, j'aime beaucoup les titres quelque peu énigmatiques, et c'est ce qui m'a séduite avec ce titre.
Sans faire durer le suspens, je peux dire que j'ai bien aimé cette lecture. Je me suis tout de suite attachée à Rose, petite fille de 9 ans, qui découvre, en mangeant une part de gâteau au citron, qu'elle peut identifier l'état d'esprit de la personne qui a préparé les plats qu'elle mange.
Certes, cette idée de départ est farfelue, mais elle permet de traiter de thèmes plus universelles, notamment celui des transitions vécues par tous et toutes, celle de l'enfance à l'adolescence, puis celle de l'adolescence à l'âge adulte. Autre thème intéressant, celui de la famille, et plus particulièrement de sa place dans la fratrie.
Le frère de Rose est un personnage important, sa place de premier en tout, même dans le coeur de leur mère, est un aspect qui marquera la vie Rose, dans sa construction personnelle.
J'ai apprécié ce livre du début jusqu'à la fin que j'ai trouvé émouvante et bien écrite.
Avec ce roman, l'auteure s'évertue à nous proposer une histoire légèrement pessimiste, mais toutefois assez proche de la réalité. Je dirais que l'on surfe sur une vague mélancolique, alors à tous les futurs lecteurs/trices, je vous conseille de prévoir un bon café, un bon plaid et votre place préférée sur le canapé, et de vous laisser porter par cette histoire à propos d'un gâteau au citron un peu particulier...
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Il est clair qu'au vu des autres critiques, les avis sont tranchés sur ce roman. Pour moi la tranche de ce gâteau aura été délicieuse. Certes, beaucoup de fantaisies bercent ce roman qui nous parle au fond du passage à l'âge adulte et parfois (souvent) le refus de changer, d'être considéré autrement, de devenir tout simplement un petit adulte. Pour revenir à cette fantaisie, certains vont détester et ne verront pas l'intérêt, d'autres sentiront leur coeur fondre face à ces enfants pas ordinaires, doués de dons incroyables. Plus un conte qu'un roman, j'ai craqué pour la tendresse des mots et le douceur que ce roman m'a apporté. Un très très beau coup de coeur.

Béné
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