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EAN : 9782879297804
343 pages
Editions de l'Olivier (14/02/2013)
3.09/5   417 notes
Résumé :
Le jour de ses neuf ans, Rose Edelstein mord avec délice dans le gâteau au citron préparé pour célébrer ce moment de fête. S’ensuit une incroyable révélation : elle parvient précisément à ressentir l’émotion de sa mère lorsqu’elle a confectionné le gâteau. Sous les couches de génoise et de crème, Rose perçoit le désespoir. Ce bouleversement va entraîner la petite fille dans une enquête sur sa famille. Car, chez les Edelstein, tous disposent d’un pouvoir embarrassant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (126) Voir plus Ajouter une critique
3,09

sur 417 notes
Rose vient tout juste d'avoir 9 ans et pour cette occasion, sa maman lui a préparé un très beau gâteau au citron. Ne pouvant s'empêcher d'y goûter, elle s'en coupe une part mais dès la première bouchée, elle a un drôle de goût dans la bouche. Elle ressent les sensations et les sentiments de sa maman : un certain vide, de l'ennui et une envie de s'échapper. Au cours du repas du soir où ses parents et son frère Joe sont attablés, elle ne peut réprimer une grimace à l'idée d'en remanger. Elle fera l'expérience avec d'autres aliments et aussitôt c'est la révélation: elle possède ce don incroyable de percevoir les ressentis des personnes qui ont concocté ce qu'elle avale. Un sixième sens bien embarrassant qui l'empêche de vivre pleinement et sereinement. Et qui pourra croire à cette histoire ? Elle en parle tout de même à Georges, le meilleur ami de son frère, qui la prend très au sérieux et ils décident ensemble d'approfondir son problème. Elle a un don, c'est certain. Mais, c'est alors une toute autre vison du monde qu'elle va percevoir bien malgré elle : les sentiments profondément enfouis de ses parents et la dureté de la vie.

Dans un beau saladier coloré, versez successivement une petite fille attachante, adorable et curieuse, dotée d'un don incroyable ; son frère taciturne, solitaire et peu enclin aux démonstrations d'amour; sa maman douce, émotionnelle, aimante et languissante ; son papa donnant tout son temps pour son travail, peu bavard et réservé et enfin Georges, un ami ouvert, chaleureux et attentif. Mélangez le tout harmonieusement, délicatement, poétiquement, mystérieusement et doucereusement. Vous obtenez une pâte moelleuse, légère, sucrée, suave, un peu mélancolique et vaporeuse. Laissez cuire à feu très doux quelques heures, saupoudrez d'un zeste de magie et vous obtenez … la singulière tristesse du gâteau au citron.
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« La singulière tristesse du gâteau au citron » est le quatrième ouvrage d'Aimée Bender. Paru chez Doubleday en 2010 sous le titre « The Particular Sadness of Lemon Cake », édité en français aux Éditions de l'Olivier en févier 2013, ce livre est l'histoire de Rose Edelstein, une fillette qui, le jour de ses neuf ans, fait une découverte extraordinaire : elle est capable de ressentir très précisément les émotions et les sentiments des personnes à travers les plats qu'ils cuisinent et qu'elle goûte. En croquant dans une part de tarte au citron préparée à l'occasion de son anniversaire, elle perçoit la tristesse de sa mère : Rose devine que ses parents se sont disputés, et elle fait même un peu de fièvre en réaction à cette perception. Dans certains cas, il lui semble (page 43) que la nourriture est vide, comme s'il y avait un trou dedans, ce qui la perturbe car pour elle, normalement (page 53), le moindre aliment est investi d'une émotion. Un jour, en mangeant des pâtes que sa mère a préparées, Rose leur trouve « un goût d'idylle et de trahison » : Rose se rend compte que sa mère a une liaison avec Larry, le président de la coopérative dans laquelle travaille nouvellement sa mère. Plus grande, Rose tentera de ne consommer que des plats industriels afin de ne plus être perturbée par son super-pouvoir. Bizarre, vous ne trouvez-pas ? Ce qui est encore plus bizarre, c'est que toute la famille de Rose possède un don extraordinaire : Joseph, son frère, est capable de se fondre dans les meubles (au chapitre 46 et dernier, le lecteur découvrira que Joe a toujours rêver de s'incarner en chaise !) ; Paul, son père, redoute et contourne les hôpitaux, car il pressent systématiquement les situations dans lesquelles la vie ne tient plus qu'à un fil ; son grand-père possède un odorat surpuissant : (page 309) il lui suffisait de renifler pour être capable de dire un tas de choses sur les personnes qui l'entouraient. Difficile à croire ? Je vous l'accorde : on nage en plein fantastique !

So what ? Eh bien rien, hélas. Vous avancez avec lenteur dans ce roman de 345 pages, où il ne se passe pas grand chose, sans réel suspense, un ouvrage dont vous ne retiendrez pas grand chose. La vie de Rose (le livre est écrit à la première personne) se déroule avec ses hauts et ses bas. Vous progressez de plats cuisinés en plats cuisinés. Au passage, l'auteure vous conduit d'une ville à l'autre. Les situations s'enchainent, sans grand intérêt. Les dialogues sont déroutants : pas de guillemets, pas de tirets, des phrases qui se suivent à la queue-leu-leu. L'atmosphère est tristounette, mélancolique, amère et douce, comme peut l'être une bouchée de cette fameuse tarte au citron qui figure en couverture. Vous évoluez dans un mal de vivre permanent, trop rarement égaillé par les rencontres de Rose et de Georges, le meilleur ami de Joe, le seul personnage normal de cet ouvrage. Certaines descriptions sont longues, pour ne pas dire ennuyeuses. Rose, (page 90) ce médium de la nourriture, vous promène au fil de ses émotions culinaires, jusqu'à la nausée : il faut dire (page 162) que ces aliments dominaient sa vie. Je dois avouer que j'ai eu un peu de mal à aller jusqu'au bout de cet ouvrage.

Alors, au-delà des la nourriture et du goût des aliments, n'y aurait-il rien de positif à retenir de cette lecture ? N'exagérons-rien.

Le lecteur y trouvera le récit des difficultés de l'enfant à passer à l'âge adulte dans un univers où les relations qu'il noue avec sa mère, son père et ses frères et soeurs comptent au plus haut point. L'enfant, désirant l'affection de ses parents, ressent de la jalousie quand un frère ou une soeur capte une trop grande part de cette affection. Ainsi (page 173), Rose a mal quand elle entend sa mère dire que Joe est important dans sa vie car il la guide : quand Rose demande à sa mère si elle aussi elle guide sa mère, celle-ci lui répond « vous m'aidez tout le temps, bien sûr ! ». Rose se sent dévalorisée. L'enfant désire une relation personnelle, pour ne pas dire exclusive, avec ses parents : aussi, Rose descend faire ses devoirs dans le salon dès qu'elle entend son père rentrer du travail (père absent, enfant manqué ?) ; et elle ne se sent proche de son père (page 148) que depuis qu'ils regardent ensemble la télévision. L'enfant a peur de l'absence de ses parents : aussi, Joe (page 142) est son antidote à l'impression qu'il n'y a personne à la maison. L'enfant change vite d'amitiés : aussi, après le déménagement de Joe, Rose, en pleine perdition affective, rencontre Cherrie (page 196), une amie dont elle devient inséparable. Ayant l'âge de passer son permis, à l'heure où les enfants pensent à s'affranchir de leurs parents, c'est timidement que Rose demande à conduire le véhicule familial ; elle voudrait quitter le foyer (page 280) mais ça n'est pas le bon moment. Mais quand sa mère (page 330) confesse qu'elle a l'impression de ne pas connaître ses enfants, alors Rose décide de quitter le foyer familial : elle s'installe dans le restaurant dans lequel elle fait la plonge.

Le lecteur trouvera dans cette chronique d'un quotidien banal, nous décrivant la fragilité des fondations familiales, un éclairage sur la vraie nature du don, un super-pouvoir qui devient très vite un fardeau car il vous différencie par trop de la vie ordinaire de vos voisins : il ne s'agit pas d'une analyse psychologique, philosophique ou historique mais de petites touches, comme dans la peinture impressionniste, le tout sur fond d'atmosphère particulière, intimiste, tendre, en demi-teinte, parfois poétique et un peu envoûtante. le lecteur trouvera dans cet ouvrage original un portrait tout en délicatesse de Joseph, un génie rapidement dépassé par son meilleur ami, Georges, moins introverti que lui, plus apte à faire passer ses connaissances et à réussir ses examens (Joe entrera au MIT). Tout ça pour ça ? Dommage.

Morale de cette lecture ? Faites attention aux couvertures des romans que vous choisissez : elles peuvent s'avérer (un peu) trompeuses.
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Quelle étrange famille !
Non seulement Rose, la cadette, est capable de ressentir l'état d'esprit avec lequel a été cuisiné un plat rien qu'en le goûtant, ainsi que de savoir de quelle région précise viennent chacun des ingrédients, mais Joseph, l'ainé, a une curieuse propension à disparaitre… La mère est dépressive et ne parlons pas du père, à côté de la plaque et émettant une réserve certaine à l'endroit des hôpitaux au point de ne pas y mettre un pied même pour la naissance de ses enfants. Même la grand-mère – de loin – met son grain de sel dans cette pâte familiale peu homogène.


Etrange famille, oui. Mais ce roman m'a vraiment plu, car si les dons très curieux des enfants sont mis en avant, il est question aussi et surtout de sensibilité et de psychologie.
Les rapports entre les membres d'une même famille, les contacts amicaux, les relations diverses sont cuisinés avec délectation par l'auteure.


Le style est très sensuel : les matières, les odeurs, le physique des gens, les objets, tout nous est donné par le filtre des sensations, sans oublier évidemment le goût, omniprésent.


Ah, ce gâteau au citron dépressif ! Pour un peu, notre narratrice, Rose, en deviendrait anorexique.
A fleur de peau, elle passe au tamis les inquiétudes et bizarreries de ceux qu'elle aime. Elle aimerait tant qu'ils soient heureux !
Mais la vie, ce n'est pas du gâteau…

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Avec ce titre et cette couverture, je craignais le pire, genre objet commercial qui aurait surfé sur la vague gastronomique popularisée par la téléréalité, avec en prime un titre et des couleurs flashy qui font penser à l'oeuvre de Katherine Pancol.
Heureusement, on n'en est pas là, même si, malheureusement, on n'atteint pas pour autant le chef-d'oeuvre non plus. Ni fast-food ni cuisine étoilée…
Revenons à nos oignons : Rose, gentille fillette de 9 ans, mord un beau jour dans un beau gâteau préparé par sa maman. Cette première bouchée, qui aurait dû être un plaisir minuscule, est le début d'un enfer culinaire pour Rose : désormais, à chaque aliment ou plat qu'elle goûte, elle ressent à travers ses papilles l'état d'esprit de la personne qui l'a préparé. le moindre bonbon peut prendre un goût de plâtre ou de cendre. Pour survivre et surtout éviter de trop souffrir en absorbant la tristesse du monde, la petite en vient à se cantonner aux plats préparés, aux saveurs chimiques, aux aliments industriels, pour lesquels l'Homme n'a guère mis la main à la pâte.
Pour ajouter à son malheur, Rose est incomprise des adultes, qui n'y voient qu'un caprice de petite fille. Seul George, le copain de son frère, l'écoute et tente de l'aider. Mais en dehors de lui, Rose grandit solitaire, livrée à elle-même entre une mère mal dans sa peau, un père absorbé par son travail et un grand frère au comportement mystérieux.
C'est cette traversée du désert, de l'enfance à l'âge adulte, que nous conte l'auteur, dans cette fable plus amère que douce, où chaque personnage, en plus de se débattre avec lui-même, se sent coincé dans cette cellule familiale trop étroite.
Il ne se passe pas grand-chose dans cette histoire, on s'y ennuie un peu, puis ça se précipite dans le dernier tiers, tout en restant un peu bâclé ou inachevé. le style est agréable et fluide mais, me semble-t-il, pas toujours en phase avec l'âge de Rose, la narratrice.
Cette chronique de la vie d'une famille américaine somme toute banale et finalement attachante, est teintée d'une sorte de réalisme magique version déprime. le roman, qui se referme malgré tout sur une petite pincée d'espoir, est à l'image du gâteau : triste et singulier…
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L'histoire est celle de Rose Edelstein qui, le jour de ses neuf ans, découvre qu'elle peut ressentir avec une incroyable précision les sentiments des gens à travers les plats qu'ils cuisinent. En mordant dans la tarte au citron préparée pour son anniversaire, elle perçoit la tristesse et le vide existentiel qui habitent sa mère. Un vrai choc, qui va la perturber grandement au point de la pousser à se réfugier dans la nourriture purement industrielle pour ne plus rien ressentir. Ne pouvant malgré tout constamment refuser les plats « maison », elle parvient au fil des années à vivre avec son don et à contrôler les émotions que chaque repas suscite, même la fois où elle se rend compte en mangeant des pâtes que sa mère trompe son père. Mais Rose n'est pas la seule de la famille à posséder un pouvoir extraordinaire. Son frère peut de son coté se fondre dans les objets et disparaître subitement pendant des jours ou des semaines. Quand à son père, il possède un odorat surpuissant…

Pourquoi ce roman m'a ennuyé à mourir ? Sans doute parce que l'intrigue n'avance pas d'un pouce. Ça démarrait pourtant bien. Cette famille de « super héros » tout ce qu'il y a de plus ordinaires, ce don pour le moins original et le bouleversement qu'il apporte dans la vie de Rose, le frangin limite autiste, le père taciturne et la mère dépressive, c'est un cadre de départ alléchant. J'ai vraiment eu envie de me laisser prendre par la main pour découvrir comment les choses allaient évoluer. le problème c'est que je me suis fait balader sur plus de 300 pages pour au final n'avoir rien à retenir de cette histoire. Plus j'avançais dans le roman et plus je me disais : bon ça devient un peu longuet mais ça va se décanter, il va se passer quelque chose. J'y ai cru jusqu'au bout mais finalement non, il ne s'est rien passé. Nada, le vide intersidéral. On traverse presque 15 ans de la vie de Rose pour constater que son existence n'a strictement aucun intérêt. En tout cas qu'il n'y avait vraiment pas de quoi en faire un roman.

Bon, je ne suis pas complètement couillon, j'ai bien compris que derrière le don de Rose l'auteur parle du passage à l'âge adulte, de l'apprivoisement de soi. A travers les émotions qu'elle ressent en mangeant, la jeune femme va peu à peu apprendre à savoir qui elle est. Ce contact avec l'extérieur, qui passe par la nourriture, est nécessaire à sa propre construction. Certes, c'est d'ailleurs plutôt finement analysé. Mais c'est loin d'être passionnant. Au final, il ne me restera qu'une désagréable impression. Rien de pire pour moi que de refermer un roman en me disant que j'ai perdu mon temps.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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critiques presse (2)
Lexpress
07 mars 2013
L'Américaine Aimee Bender brosse le portrait, singulier mais très juste, de quelques individus englués dans une réalité qui les dépasse. Mieux encore, cette fable sur le passage à l'âge adulte distille un arôme délicieux et très personnel, mélange subtil de comédie dépressive, de chronique du quotidien, d'onirisme tout droit sorti d'un comic.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LesEchos
19 février 2013
On devine qu'on va entrer dans un univers parallèle. L'Américaine Aimee Bender nous y plonge en douceur. [...] Le petit monde « singulier » qui se dévoile mêle savamment fantastique et réalisme. On y perd rapidement ses repères.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Joseph ressemble à une géode - ordinaire à l'extérieur, extraordinaire à l'intérieur.
Je l'ai observée qui s'essuyait les mains. Les doigts agiles et habiles de ma mère. Même à l'époque, j'éprouvais un vrai choc chaque fois qu'elle faisait l'éloge de Joseph. J'étais jalouse qu'il puisse être une géode - une géode ! - mais aussi soulagée qu'il absorbe une grande partie du trop-plein d'attention de ma mère qui, parfois, me donnait l'impression de me noyer dans sa lumière. Cette même lumière que Joseph emportait et pliait dans des parois rocheuses pour y cacher des angles biseautés et acérés de cristal, de topaze et de tourmaline noire.
Il est tout en facettes et en prismes, a-t-elle ajouté. Une surprise géologique compliquée.
Je suis restée devant le plan de travail. J'avais toujours mon train en Lego à la main.
Et papa, il est quoi ?
Ton père... a-t-elle dit en appuyant la hanche contre la table. Ton père est un gros rocher gris, inamovible et résistant. Elle a ri.
Et moi ? ai-je demandé pour la dernière fois, le souffle court.
Toi ? Toi, mon bébé, tu es...
Je n'ai pas bougé d'un millimètre. J'attendais.
Tu es...
Elle m'a souri, a plié le torchon à carreaux bleus et blancs. Tu es un éclat de verre trouvé sur une plage. Tu sais, les verts, les plus jolis. Tout le monde t'adore et veut te garder avec soi.
Il m'a fallu un moment pour ramasser les segments de mon train et des rails avant d'aller les ranger dans ma chambre. C'était un compliment, n'arrêtais-je pas de me répéter tandis que j'entassais les morceaux ; c'était censé te faire plaisir. (pp. 78-79)
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Parfois a-t-elle dit, presque pour elle-même, j'ai l'impression de ne pas connaître mes enfants.

Je suis restée à côté comme si j'écoutais en elle. Tout près. Elle l' a dit par la fenêtre. Aux jardinières devant nous, pleines de pensées et de jonquilles qui inclinaient la tête à la tombée du crépuscule. Là où elle dirigeait toutes les questions et suppliques adressées à son fils disparu depuis quelques années. c'était une déclaration fugace et je ne n'imaginais pas qu'elle puisse y croire ; après tout, elle nous avait donné naissance seule, avait changé nos couches, nous avait nourrir, aidés dans nos devoirs, embrassés et pris dans ses bras, elle avait déversé son amour en nous. Qu'elle ne nous connaisse pas semblait la chose la plus humble qu'une mère puisse admettre.
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page 133
[...] Après mon coup de fil à Eliza et le départ de ma mère, je me suis installée à l'autre bout du canapé dans la pièce de la télévision. Mon père avait ce livre de comptes en cuir rouge sur les genoux, et il inscrivait des chiffres dans de nouvelles colonnes. La télé était en mode muet. Pendant un moment, je me suis contentée de rester immobile et d'observer mon père.
Oui ? a-t-il dit au bout de quelques minutes. Tu as besoin de quelque chose ?
Non. [...]
Oui, Rose ? Tu n'as pas de devoirs ?
Si.
Il a haussé les sourcils. Et pourquoi tu ne vas pas les faire ?
Je peux les apporter ici ?
Il a toussoté un peu dans sa main. Si tu restes sage. [...]
Nous avons travaillé ensemble en silence. [...]
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The room filled with the smell of warming butter and sugar and lemon and eggs, and at five, the timer buzzed and I pulled out the cake and placed it on the stovetop. The house was quiet. The bowl of icing was right there on the counter, ready to go, and cakes are best when just out of the oven, and I really couldn't possibly wait, so I reached to the side of the cake pan, to the least obvious part, and pulled off a small warm spongy chunk of deep gold. Iced it all over with chocolate. Popped the whole thing into my mouth.
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J'ai fait face au téléphone. J'ai fouillé dans ma poche à la recherche d'un peu de monnaie. Les boutons argentés de forme carrée du téléphone étaient la seule corde de sécurité qui me reliait aux autres. Ces boutons gardaient le souvenir d'une personne qui, un jour, autrefois, avait travaillé dans une mine pour trouver du fer, avait sué sang et eau, des heures durant, pour remonter à la surface le minerai exigé par la compagnie qui fabriquait ces téléphones, et avait produit un alliage ensuite fondu en petits cubes avec des chiffres et des lettres gravés dessus qui encodaient une séquence qui, à son tour, reliée à des fils électriques, fuserait à travers des poteaux et des lignes enrobés de caoutchouc pour contacter la résidence de la seule personne au monde à qui je supportais de parler.
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Vidéo de Aimee Bender
Parole de libraire à Marseille .Nadia Champemes est libraire à la libraire "Histoire de l'oeil" à Marseille et nous parle de ses trois coups de coeur : "La singulière tristesse du gâteau au citron" d' Aimee Bender, "Numéro d'écrou 362573" d'Arno Bertina et "Orgasme à Moscou" d'Edgar Hilsenrath.
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