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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Alors que pratiquement tous les avis sont unanimes et enthousiastes à propos de cette trilogie....
J'abandonne le premier tome à la page 320... J'arrête les frais ! Je n'en peu plus des ces passages trop descriptifs pour expliquer le système de magie, des ces dialogues vulgaires à répétition ( et je ne suis pas prude !! ), de ce style lourd à mon goût... Dsl, voici mon ressenti.... American Elsewhere n'était déjà pas ma came : cette trilogie non plus !!!
J'en suis la première désolée


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Douchons un peu cet enthousiasme général, certes compréhensible, mais un peu hâtif.
L'aventure chatoyante de la jeune voleuse est séduisante, c'est vrai.
J'émettrais juste quelques réserves sur certains points qui ne sont pas des détails.
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1° le monde.
L'auteur nous décrit une société dure où la vie humaine n'a aucune valeur et où il faut se méfier de tout et de tous. Soit.
L'héroïne qui a survécu à une quantité d'horreurs et de trahisons distillées au fil du récit, décide de faire confiance à des personnes qui moins d'une heure avant étaient susceptibles de la supprimer sans état d'âme. Et cette aberration se répète à chaque nouvel intervenant sans pitié rencontré. Ridiculement peu crédible. Passe encore dans un livret destiné au 3-5 ans si la belette malheureuse arrive à devenir copine avec un lapin. Mais compte tenu du contexte impitoyable de l'opus, c'est désolant d'une naïveté qui heurte frontalement les sombres méandres d'une intrigue aussi sanglante.
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2° L'univers magique.
L'excellente idée de (tenter de) mettre sur pied un système de magie basée sur l'Enluminure, nous impose des pages inutilement alourdissantes d'explications, façon "hard science", qui n'apportent rien et peuvent sortir le lecteur de l'intrigue, gratuitement. D'autant que certaines incohérences ne manquent alors pas d'apparaître. La façon - détaillée assez laborieusement - dont les enlumineurs (re)découvrent les principes de la loi de l'attraction universelle (Isaac Newton) peut faire sourire - cf. extrait "Je… je commence à croire que tout le monde a abordé la gravité dans le mauvais sens, monsieur. [...]".
A rappeler que dans la série des Harry Potter - irréprochable, elle - J.K. Rowling ne se donne jamais la peine de justifier explicitement la magie utilisée, l'action n'est jamais interrompue sans raison. Exemple à suivre, même si manifestement ce n'est pas à la portée de grand monde.
Et dans la réjouissante série des Bartimeus ("L'amulette de Samarcande" etc.), J. Stroud développe en passant le principe malin d'une magie qui consiste à contraindre des démons à bosser pour le magicien qui aura su installer le chantage idoine ; les démons ont les pouvoirs, les magiciens n'ont que celui d'invoquer ces êtres magiques. Un système plausiblement raffiné à partir de l'oeuvre de Jack Vance dans sa série "La Terre mourante" - "Rhialto le merveilleux" etc.
Contre productif, ici, donc.
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3° le style.
Assez quelconque, dans l'ensemble, mais dans ce type de littérature, il importe moins que l'histoire : si l'histoire tient en haleine, "qu'importe le flacon".
En revanche, à propos des dialogues... Tous les personnages sans exception s'expriment exactement de la même manière. Hormis des mots inventés, plutôt bienvenus pour le dépaysement, la plupart des dialogues ou monologues sont trèèèèès "généreusement" saupoudrés de grossièretés qui, loin d'apporter de l'authenticité, plombent la lecture. D'autant plus qu'en les enlevant tous, on n'a pas l'impression de manquer de quoi que ce soit, bien au contraire. Grossièretés plus incongrues que superflues.
Exemple, au chapitre 37 : "On vient de risquer notre peau pour que cette greluche ne fasse que dalle ? Si c'est le cas, ça va drôlement me faire chier !". Est-ce bien nécessaire ?
Est-ce le traducteur qui a voulu rendre au plus près des réparties dignes des pastiches les plus caricaturaux des rôles de Robert de Niro ("fuck", "fucking" en guise de ponctuation) ? Ou bien l'auteur lui-même force le trait, pour faire "jeune" et séduire du lectorat boutonneux... ?
Et, comme dit précédemment, ce parler de charretier se retrouve indifféremment dans la bouche de la lie des pavés, dans celle de soldats, de dames de la haute société ou d'érudits raffinés. A minima : peu réaliste.
Il est à ce propos incompréhensible de voir autant de "putain" et autre "chier" etc. alors qu'a été créée et expliquée l'origine de l'interjection "curain" ("écuré" etc.) qui m'a semblée, justement et avec bonheur, remplacer les grossièretés en question. Bizarre cette maladresse, alors que l'idée des jurons créés de toutes pièces était brillante.
Un extrait de dialogue a été ajouté sur Babelio pour se rendre compte de la haute tenue de son style.

Autre problème de taille : les anachronismes. Un comble dans de la fantasy.
Des termes et notions typiques de notre époque moderne viennent régulièrement "interloquer" le lecteur par une dissonance malvenue autant qu'évitable. Quelques exemples...
Chapitre 17 : "Puis elle redescendit au rez-de-chaussée, là où ils entreposaient l'alcool et le kérosène, et tous ces liquides puants (...)" le kérosène est issu du raffinage du pétrole et sert de carburant aux avions... bref, pas très médiévalo-magique, tout ça.
Chapitre 18 : "- Les objets magiques sont tous névrosés ou quoi ? - On les oblige à agir d'une seule manière très spécifique, répondit Clef. Ce qui est plus ou moins la définition de la névrose." Sans rire ? Sigmund reviens, ils sont devenus névrosés !
Chapitre 26 : "— Pourquoi le bronze diffère-t-il du cuivre, de l'étain, de l'aluminium ou de tous ses autres composants ? renifla Clef. " L'aluminium ne se trouve que combiné à plus de 270 minéraux différents, surtout la bauxite et exige une technicité (l'électrolyse) et des niveaux d'énergie possibles seulement à la fin du XIXème siècle pour apparaître. de la fantasy ?
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4° L'histoire, enfin.
Une structure très (trop) classique, de héros misérable et impuissant que le Destin a pourvu accidentellement d'un pouvoir qu'il se découvre. Encore.
Des alliances peu crédibles - tu viens d'essayer de me trucider, soit, mais je veux bien faire équipe avec toi, tout de suite.
Un climax final ultra-convenu, avec la grosse bataille pleine d'explosions et d'effets spéciaux (?). Ce qui donne à penser que les logiciels d'aide à la construction des scénarios de blockbusters, dont l'industrie cinémato-marvelienne des States inonde les écrans de nos cinémas, sont également utilisés par cet auteur américain pour produire ce livre. A moins que ce ne soit un impératif éditorial de pondre des sagas directement transposables en scénarios sur plusieurs volets ?
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Conclusion.
Dommage donc, je m'étais, de prime abord, laissé embarqué avec plaisir, par cette histoire pleine de fougue et dotée d'un univers qui paraissait riche.
En fin de compte c'est le sentiment d'être floué qui demeure - tout ça pour ça ?!
Et le coup de grâce asséné par le détail, devenu indispensable pour justifier une publication sans doute, et qui arrive comme une perruque sur la soupe, en fin de volume : Attention, spoil (encore que, franchement....)! Il faut plusieurs tomes désormais pour dire peu et camoufler une indigence de créativité sous des seaux de sauce conventionnelle, relevée (!?) de quelques ingrédients à la mode.
Triste monde.

Deux étoiles pour la balade, un personnage principal assez sympathique, même si sa naïveté n'est jamais crédible, et la tentative à moitié réussie d'une magie originale.
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