Le capital des uns me servait à régler les intérêts des autres. [Le notaire détaille ses exploits. Ici c’est le mécanisme d’une pyramide de Ponzi ; Bernard Madoff n’a rien inventé]
(p. 211)
" Où la chèvre est attachée il faut qu'elle broute ", se borna-t-elle à répondre.
Sommes nous donc déjà parvenus à l'âge où les plaisirs de la table constituent le meilleur de la vie ? murmura Jean.
Ils ne se jugeaient pas au-dessus de leur destinée, ce qui est la sagesse suprême, et le meilleur gage de bonheur.
« j’ai employé votre argent, ainsi qu’il était convenu, de la façon que j’ai jugée la plus profitable. Je vous remets le bordereau qui fait foi de l’opération. Celle-ci a été mauvaise. Je le regrette, mais qu’y puis-je ? »
(p. 210-211)
Il n’y a pas de mérite à ne pas aimer l’argent quand on n’en a pas.
(p. 143)
Armande considérait son père [le notaire vient d’avouer sa pire malversation] avec stupeur, mais sans hostilité. Les femmes ne peuvent se défendre d’un certain faible pour les actes qui sortent de l’ordinaire, par quelque porte que ce soit. On a cru, trente années durant, avoir affaire à un bourgeois banal et timoré, et l’on s’aperçoit soudain que l’on se trouve en présence d’une manière de héros, de quelqu’un en tout cas qui n’a pas craint de risquer tout ensemble son honneur et sa liberté.
(p. 204-205)
Il [le notaire qui a commis un faux testament] s’obstinait. Il voulait lutter encore. Il était pareil à ces misérables qui se sont irrémédiablement perdus pour n’avoir pas su se résoudre à faire en temps utile à leur avocat l’aveu qui lui aurait permis de les sauver.
(p. 203)
[…] l’article 1007 [code civil] aboutit pratiquement à rendre inopérant tout l’arsenal de garanties exigées par l’article 976.
(p. 157)
Elle [Mlle Lauzès devenue riche] s’immisçait dans la moindre de leurs affaires, donnant à tout bout de champ des conseils qui ressemblaient à des ordres, se fâchant quand on ne les suivait pas, éclatant en colères saugrenues au cours desquelles elle servait à chacun ses plus dures vérités.
(p. 152)