Je n'ai eu qu'une seule maman et je n'en aurai jamais d'autre. Elle s'appelait Catherina Vassilievna Antonovskaya. Elle avait trente sept ans quand je suis née, et je fus son premier et unique enfant.
Elle était professeur de piano, et aucun de ses élèves ne fut au courant de ma venue au monde -on avait su seulement qu'elle avait été gravement malade durant toute une année, qu'elle était partie quelque part.
Sans ambition il n’y a pas de talent.
Il y avait en elle cette espèce de charme qu'on remarque chez les femmes indépendantes dont la société a fait son deuil et qui paient cette société de leur complète indifférence.
Il y avait en elle cette espèce de charme qu'on remarque chez les femmes indépendantes dont la société a fait son deuil et qui paient cette société de leur complète indifférence.
Je compris que Maman était ma honte, de même que j'étais la sienne.
Autour de moi, je le sens, se forme parfois un brumeux nuage d'incertitude, d'indifférence, d'ennui, dans lequel je frémis comme un insecte de nuit frémit dans la lumière solaire avant de devenir aveugle ou de se figer.
Et malgré ces sentiments insolubles, elle continuait à rayonner d'une espèce de bonheur constant. Et c'est pour ce bonheur constant que je rêvais de la punir.
[Je] suis heureuse de l’existence même ! Je ne sais même pas de quoi - de respirer, de chanter, de vivre dans ce monde. (p. 169)
La vie s’écoulait, rapide, trouble. Dans cette eau trouble il voguait. (p. 118)
Etre ensemble. Ni ma mère ni moi n'avons jamais été ensemble avec personne.