Comme son titre le laisse à penser, "
La fille de son père" est un roman sur la filiation, sur la famille.
Anne Berest distille au fil des pages les états d'âme de trois soeurs, surtout la seconde qui est la narratrice.
Le livre est savamment construit, puisqu'il débute sur un enterrement que l'on ne comprendra qu'à la fin du livre. les chapitres évoquent les souvenirs de réunions de famille (anniversaire, Noël). Elles sont souvent houleuses car les trois filles ayant perdu leur mère très tôt, ne supportent leur belle-mère.
Aujourd'hui, l'aînée a l'âge de sa mère à son décès et elle est encore plus fragile. D'autant plus que la belle-mère en profite pour glisser une petite phrase qui va bousculer le frêle équilibre familial.
Grâce à ce livre, l'auteur fait réfléchir sur le couple, la famille recomposée, l'importance du père (ou de la mère) biologique ou nourricier.
" Et même si j'étais ton père, ce qui, je te le rappelle, est impossible, qu'est-ce qu'un spermatozoïde? Qu'est-ce que c'est, à côté des nuits d'inquiétude? A côté des joies? Des heures passées ensemble?"
Le style est clair et empli d'émotions. Ce livre m'a rappelé "
L'échappée belle" d'
Anna Gavalda ou "Une pièce montée" de Blandine le Callet.
Anne Berest est donc une auteur sensible à suivre.
Lien :
http://surlaroutedejostein.o..