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Citations sur Le matin des magiciens : Introduction au réalisme fanta.. (98)

Il arrive à un homme , non pas ce qu'il mérite, mais ce qui lui ressemble.(Jacques Rivière)
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Dante, dans la Divine Comédie, décrit avec précision la Croix du Sud, constellation invisible dans l'hémisphère nord et qu'aucun voyageur de son temps ne peut avoir décelée.

Swift, dans Le Voyage à Laputa, donne les distances et les périodes de rotation des deux satellites de Mars, inconnues à l'époque. Quand l'astronome américain Asaph Hall les découvre en 1877 et s'aperçoit que ses mesures correspondent aux indications de Swift, saisi d'une sorte de panique, il les nomme Phobos et Deimos.

En 1896, un écrivain anglais, M.P.Shiel, publie une nouvelle où l'on voit une bande de monstrueux criminels ravageant l'Europe, tuant des familles qu'ils jugent nuisibles au progrès de l'humanité et brûlant les cadavres. Il intitule sa nouvelle : Les S.S.

Goethe disait : >, et il se pourrait que l'on trouve, à l'écart de ce qui mobilise l'attention générale, dans les œuvres et des activités humaines étrangères à ce que nous appelons
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Victor Hugo avait dit superbement dans sa bouleversante étude sur William Shakespeare : Tout homme a en lui son Pathmos. Il est libre d'aller ou de ne point aller sur cet effrayant promontoire de la pensée d'où l'on aperçoit les ténèbres. S'il n'y va point, il reste dans la vie ordinaire, dans la conscience ordinaire, dans le doute ordinaire, et c'est bien. Pour le repos intérieur, c'est évidemment le mieux. S'il va sur cette cime, il est pris. Les profondes vagues du prodige lui ont apparu. Nul ne voit impunément cet océan là...Il s'obstine à cet abîme attirant, à ce sondage de l'inexploré, à ce désintéressement de la terre et de la vie, à cette entrée dans le défendu, à cet effort pour tâter l'impalpable, à ce regard sur l'invisible, il y revient, il y retourne, il s'y accoude, il s'y penche, il y fait un pas, puis deux, et c'est ainsi qu'on pénètre dans l'impénétrable, et c'est ainsi qu'on s'en va dans l'élargissement sans bornes de la condition infinie.
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Une certaine réflexion tout à fait moderne, menée selon notre méthode, nous amène à penser que l'homme possède peut-être des facultés qu'il n'exploite pas, toute une machinerie inutilisée. Nous l'avons dit : la connaissance du monde extérieur, à son extrême pointe, aboutit à une remise en question de la nature même de la connaissance, des structures de l'intelligence et de la perception. Nous avons dit aussi que la prochaine révolution serait psychologique.
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Mais cet homme n'est pas à sauver, il est à changer.
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La préface, signée Louis Pauwels, éclaire d’emblée la démarche, au travers des discussions que le rédacteur avait eues avec son père adoptif, artisan tailleur. S’esquisse en effet une confrontation entre un ancien monde rationaliste, défendu alors avec conviction par le futur écrivain et la vision que l’on pourrait qualifier de cosmique du vieux sage : il disait que l’espèce humaine n’était pas achevée. Elle progressait vers un état de super-conscience, à travers la montée de la vie collective et de la lente création d’un psychisme humaniste. Se profile alors chez Pauwels une révision profonde de la notion de fantastique : On définit généralement le fantastique comme une violation des lois naturelles, comme l’apparition de l’impossible. Pour nous, ce n’est pas cela du tout. Le fantastique est une manifestation des lois naturelles, un effet du contact avec la réalité́ quand celle-ci est perçue directement et non pas filtrée par le voile du sommeil intellectuel, par les habitudes, les préjugés, les conformismes. Les pierres du « réalisme fantastique » viennent d’être jetées : Notre problème est donc de rendre sensible, à l’état brut, l’alliance entre le merveilleux et le positif dans l’homme seul ou dans l’homme en société́, comme elle l’est en biologie, en physique ou en mathématiques modernes, où l’on parle très ouvertement et, somme toute, très simplement d’« Ailleurs Absolu », de « Lumière Interdite » et de « Nombre Quantique d’Étrangeté́ ».
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"Nous nous consolâmes, Bergier et moi, de cette mésaventure d'un de nos plus chers maîtres en imaginant celui-ci goûter, du fond de la super-mer des Sargasses célestes où il réside sans doute, cette clameur du silence qui monte vers lui du pays de Descartes."
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On retrouve le souvenir de l’homme blanc sur un autre plateau fabuleux, Tiahuanaco, à 4 000 mètres. Quand les Incas firent la conquête de cette région du lac Titicaca, Tiahuanaco était déjà ce champ de ruines gigantesques, inexplicables, que nous connaissons. Quand Pizarre y atteint, en 1532, les Indiens donnent aux conquistadores le nom de Viracochas : maîtres blancs. Leur tradition, déjà plus ou moins perdue, parle d’une race de maîtres, disparue, géante et blanche, venue d’ailleurs, surgie des espaces, d’une race de Fils du Soleil. Elle régnait et enseignait, voici des millénaires. Elle disparut d’un seul coup. Elle reviendra. Partout, en Amérique du Sud, les Européens qui se ruaient vers l’or rencontrèrent cette tradition de l’homme blanc et en bénéficièrent. Leur plus bas désir de conquête et de profit fut aidé par le plus mystérieux et le plus grand souvenir.
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Si ma vie était à refaire, je ne choisirais certes pas d’être écrivain et d’écouler mes jours dans une société retardataire où l’aventure gîte sous les lits, comme un chien. Il me faudrait une aventure-lion. Je me ferais physicien théorique, pour vivre au coeur ardent du romanesque véritable.
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La résistance désespérée, folle, catastrophique d’Hitler, au moment où, de toute évidence, tout est perdu, ne s’explique que par l’attente du déluge décrit par les horbigériens. Si l’on ne pouvait retourner la situation par des moyens humains, il restait la possibilité de provoquer le jugement des dieux. Le déluge surviendrait, comme un châtiment, pour l’humanité entière. La nuit allait recouvrir le globe et tout serait noyé dans des tempêtes d’eau et de grêle. Hitler, dit Speer avec horreur, « essayait délibérément de tout faire périr avec lui. Il n’était plus qu’un homme pour qui la fin de sa propre vie signifiait la fin de toute chose ». Goebbels, dans ses derniers éditoriaux, salue avec enthousiasme les bombardiers ennemis qui détruisent son pays : « Sous les débris de nos cités anéanties, les réalisations du stupide XIX e siècle sont enterrées. » Hitler fait régner la mort : il prescrit la destruction totale de l’Allemagne, il fait exécuter les prisonniers, condamne son ancien chirurgien, fait tuer son beau-frère, demande la mort pour les soldats vaincus, et descend lui-même au tombeau. « Hitler et Goebbels, écrit Trevor Roper, invitèrent le peuple allemand à détruire ses villes et ses usines, à faire sauter ses digues et ses ponts, à sacrifier les chemins de fer et tout le matériel roulant, et tout ceci en faveur d’une légende, au nom d’un crépuscule des dieux. » Hitler demande du sang, envoie ses dernières troupes au sacrifice : « Les pertes ne semblent jamais assez élevées », dit-il. Ce ne sont pas les ennemis de l’Allemagne qui gagnent, ce sont les forces universelles qui se mettent en marche pour noyer la terre, punir l’humanité parce que l’humanité a laissé la glace l’emporter sur le feu, les puissances de la mort l’emporter sur les puissances de la vie et de la résurrection. Le ciel va se venger. Il ne reste en mourant qu’à appeler le grand déluge. Hitler fait un sacrifice à l’eau : il ordonne que l’on noie le métro de Berlin, où 300 000 personnes réfugiées dans les souterrains périssent. C’est un acte de magie imitative : ce geste déterminera des mouvements d’apocalypse dans le ciel et sur la terre. Goebbels publie un dernier article avant de tuer, dans le Bunker, sa femme, ses enfants et de se tuer lui-même. Il intitule son éditorial d’adieu : « Et quand même cela serait. » Il dit que le drame ne se joue pas à l’échelle de la terre, mais du cosmos. « Notre fin sera la fin de tout l’univers. » (pp. 403-404)
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