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Citations sur Laterna magica (17)

La vie a exactement la valeur qu'on lui attribue.
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Comme je porte en moi un continuel tumulte qu'il me faut surveiller, l'imprévu, l'imprévisible m'angoisse. Exercer mon métier devient ainsi une pédante organisation de l'indicible. Je transmets, j'organise, je ritualise l'indicible. Certains metteurs en scène matérialisent leur propre chaos et de ce chaos ils créent, dans le meilleur des cas, une représentation. J'ai horreur de cette sorte d'amateurisme. Je ne participe pas au drame, je le traduis, je le matérialise. Ce qui compte le plus pour moi, c'est de ne laisser aucune place à mes propres complications, elles ne peuvent être qu'une clef qui ouvrira les secrets du texte ou l'impulsion qui mettra en branle la créativité des comédiens.
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Ingrid Bergman lisait son rôle d'une voix de stentor, avec des gestes et des mines. Tout avait déjà été répété, fixé devant un miroir. Quel choc! Ca m'a déclenché un mal de tête et la scripte s'en est allée dans l'escalier pleurer d'effroi: jamais depuis les années trente, elle n'avait entendu autant de fausses intonations. La vedette avait fait ses propres coupures. Elle refusait de prononcer des mots inconvenants.
L'histoire, expliqua-t-elle, était assez ennuyeuse, il fallait la ragaillardir avec quelques drôleries. Pourquoi es-tu aussi assommant quand tu écris, Ingmar? Toi qui peux être si drôle quand tu veux. Elle écouta le prélude de Chopin qui est un sommet au cours du premier acte du film. Il est d'abord joué par la fille, puis par la mère: mon Dieu, mais est-ce qu'on va jouer cette musique ennuyeuse deux fois! Mais c'est de la folie, Ingmar, le public va s'endormir, tu aurais pu au moins dégoter quelque chose de joli et d'un peu court, ça va être trop ennuyeux, je vais bâiller à en mourir..
Ingrid Bergman joue le rôle d'une pianiste célèbre. Tous les pianistes ont souffert du dos, excepté, peut-être Rubinstein. Un pianiste qui souffre du dos s'allonge volontiers par terre.
Je voulais qu'Ingrid soit couchée par terre, sur le dos, au cours d'une de ses explications. Elle rit: Mais tu es complètement fou, mon bon Ingmar. C'est une scène sérieuse. Je ne peux pas jouer une scène sérieuse en étant couchée par terre. Ca va être ridicule. Le public rira. Déjà qu'il n'y a guère de choses qui fassent rire dans cette lamentable histoire, mais pourquoi faut-il absolument que tu fasses rire les gens au mauvais moment, peux-tu me le dire?
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Aujourd'hui, je comprends l'exaspération de mes parents. Une famille de pasteur vit exposée à la vue de tous...Père et mère qui étaient l'un et l'autre des perfectionnistes, ployaient, c'est sûr, sous cette pression déraisonnable....ils s'imposaient une auto-discipline implacable. Leurs deux fils, chacun à leur façon, représentaient des traits de caractère qu'ils châtiaient sans cesse en eux. Mon frère n'est jamais parvenu à se protéger et à cacher sa révolte. Père pour le briser, a engagé toute la force de sa volonté et il y est presque parvenu. Ma sœur fut ardemment aimée par l'un et l'autre de ses parents. Elle a répondu à cet amour en s'effaçant et en se plongeant dans une douce anxiété.
Je crois être celui qui s'en est le mieux tiré, avec le moins de dégâts, en me faisant menteur. Je me suis créé un personnage qui avait fort peu à voir avec mon véritable moi. Comme je n'ai pas su séparer ma création et ma personne, les dommages qui en découlèrent eurent longtemps des conséquences sur ma vie d'adulte et ma créativité.
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La plus grande part de notre éducation a été fondée sur des concepts comme le péché, l'aveu de nos fautes, la punition, le pardon et la grâce, qui étaient des agents réels dans la relation parents-enfants et dans notre relation à Dieu. Il existait dans tout cela une logique interne que nous acceptions et que nous nous imaginions comprendre. C'est cela aussi, qui a peut-être contribué à nous faire accepter le nazisme sans réagir. Jamais nous n'avions entendu parler de liberté et nous en connaissions encore moins la saveur. Dans un système hiérarchique toutes les portes sont fermées.
Ainsi les punitions allaient de soi et elles n'étaient jamais mises en question.
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Faire un film, c'est pour moi planifier une illusion dans le moindre détail. C'est le reflet d'une réalité qui au fur et à mesure que s'écoule ma vie, me paraît elle-même de plus en plus illusoire.
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Mon horreur de moi et du simple fait de vivre m'étouffait. Je marchais le dos voûté, la tête penchée en avant, ce qui me valait d'incessantes réprimandes. Le plus étrange, c'est que je n'ai jamais mis en question ma misérable vie. Je croyais que cela devait être ainsi.
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Il y avait un an que j'étais allé au cinéma pour la première fois....c'est alors que pour moi tout a commencé. J'ai attrapé une fièvre qui dure encore. Les ombres silencieuses tournent leurs pâles visages vers moi, de leur voix inaudibles elles parlent à mes sentiments les plus secrets.
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Lorsqu'on m'enfermait, je cherchais ma lampe dans sa cachette et je dirigeai son faisceau de lumière contre le mur en imaginant que j'étais au cinéma.
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Je jouais à mes jeux solitaire sans le désir d'aucune compagnie....Penché sur mon théâtre de poupées, je laissais voluptueusement se lever le rideau sur la forêt obscure du chaperon rouge ou la salle de bal illuminée de Cendrillon. Mon jeu faisait de moi le maître de la scène, mon imagination la peuplait.
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