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Citations sur Essais et écrits de combat, tome 2 (6)

Dans ma famille catholique et royaliste, j’ai toujours entendu parler très librement et souvent très sévèrement des royalistes et des catholiques. Je crois toujours qu’on ne saurait réellement "servir" - au sens traditionnel de ce mot magnifique - qu’en gardant vis-à-vis de ce qu’on sert une indépendance de jugement absolue. C’est la règle des fidélités sans conformisme, c’est-à-dire des fidélités vivantes.
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La pensée de Bernanos suggère sur ce point une dialectique de passé et de l'avenir. Car le secours au passé, s'il tente d'expliquer, par contraste, le présent, vise surtout à préparer le futur. On ne saurait taxer Bernanos de "passéisme" entendu au sens ordinaire du terme : "Or, je ne suis nullement "passéiste", je déteste toutes les espèces de bigoteries superstitieuses qui trahissent l'Esprit pour la lettre. Il est vrai que j'aime profondément le passé, mais parce qu'il me permet de mieux comprendre le présent - de mieux le comprendre, c'est-à-dire de mieux l'aimer (...)." S'il se tourne vers le passé de la France, c'est pour y chercher une expérience capable de répondre à l'attente de son époque. Il s'agit moins de revenir "en arrière", que de repartir "en avant" dans une autre direction : "Lorsqu'on dit : revenir de ses erreurs, cette expression ne signifie nullement un retour en arrière. Mais on devrait évoquer bien plutôt l'idée d'un changement de direction dans la marche en avant."
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Dans la lignée de Michelet, l'auteur de Note conjointe sur M. Descartes et sur la philosophie cartésienne affirmait que la monarchie française, centralisée, "étatisée" par Philippe le Bel, était devenue "impérial", et par conséquent "moderne" : de telle sorte que la révolution de 1789, lorsqu'elle "décapita la royauté", "ne décapita pas la royauté. Elle ne décapita plus que du moderne".
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Le refus d'une société de consommation, au sein de laquelle l'homme renonce fréquemment à sa vocation de créateur en acceptant de devenir un simple pion sur un échiquier ; la méfiance à l'égard de l'État qui tend à s'ériger, dans la vie quotidienne, en absolu déifié; l'aversion à l'égard de l'argent, des "marchands de coton de Manchester", des "mécaniques à faire de l'or"; enfin l'appel à l'esprit, la volonté de proposer la renaissance de la "vie intérieure" pour résister à une civilisation inhumaine, sont autant de thèmes qui devaient être repris en grande partie lors de l'explosion de Mai 1968.
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Le soucis de comprendre le présent à travers le prisme du passé, afin de mieux préparer l'avenir, de même que la dénonciation du caractère totalitaire de la société industrielle contemporaine, opposé par essence à l'exercice de la liberté, rapprochent curieusement Bernanos du Marcuse de L'homme unidimensionnel.
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Pour Bernanos, la tradition de la liberté - clef de voûte de la révolution de 1789 - s'enracine dans l'Ancien Régime, où les parlements, de même que les privilèges, représentaient autant d'obstacles à l'emprise possible d'une tyrannie : "L'homme du XVIIIe siècle a vécu dans un pays tout hérissé de liberté." Notre époque, estime-t-il, tend au contraire à privilégier le concept d'égalité, qui risque d'entraîner "tôt ou tard, l'autorité absolue et sans contrôle de l'État sur les citoyens". D'où l'opposition, développé à plusieurs reprises sous des formes différentes dans le corps de l'essai, entre deux types d'hommes, deux types de civilisation. L'homme de l'ancien régime, par fidélité absolue à l'esprit de liberté, tenait peu ou prou l'État pour un adversaire ; l'homme du XXe siècle, dressé "à confondre la justice et l'égalité", attend tout de l'État, de sa naissance à sa retraite : protection, assistance, sécurité.
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