Ce qui serait bien dans un premier temps minou, c'est que tu mettes une ambiance sonore que moi je trouve chouette pour lire ce livre, genre Saint-Saëns et genre Aquarium si tu veux parce que c'est cliché mais le cliché ça fonctionne souvent c'est pour ça qu'on le nique en disant que c'est cliché tu vois ?
Bref, maintenant que t'es coulélové dans ton fauteuilsofa avec un verre de limonade ou une cagole sortie du frigo (la bière pas les meufs), t'es prêt. Prêt à rendre hommage à Jean Painlevé.
Tu connais pas ? Moi non plus je connaissais pas. Et j'ai appris plein de trucs sur lui même si c'est pas vraiment lui le héros ni le narrateur et que de toutes façons tu verras pas son nom cité une seule fois dans le texte, ce qui fait que quand la narratrice te sortira sa petite pique parce que t'y connais rien tu souriras et tu trouveras ça drôle. D'ailleurs c'est même pas une biographie. Grâce à la musique (et à celles dont l'auteur fait référence tout au long du roman) j'ai senti ces petites gouttes que tu te prends dans la gueule quand t'es au bord de la mer et qu'il y a du vent et que ça sent l'iode, qu'au début tu trouves que ça pue et que c'est dégueulasse mais que quand tu vieillis tu prends une grande inspiration et tu veux étonner tes amis en disant "cé vivifiant tte 7 fresheur pa vré ?".
Le Grand amour de la pieuvre est un conte. Un conte dans lequel tu te ballades de Roscoff en Bretagne à Paris dans la première moitié du 20e siècle. Et que tu es une pieuvre. Une pieuvre chez moi c'est ce qui fait touiller le bide quand tu ressens des trucs. Ben ici pareil. Et j'ai trouvé ça dingue ce que Marie arrive à dire.
T'as lu
La Peau de l'Ours de
Joy Sorman ? Si t'as pas lu ça racontait l'histoire avec un grand H de l'Ours à travers les âges en s'inspirant de tout ce qui a pu être écrit sur cet animal (dans l'Antiquité, en poésie, en théatre, scientifiquement, symboliquement, etc etc). Ici on fait un peu pareil pour la pieuvre.
Mais ça sert aussi de prétexte à peindre le décor de cette France d'entre deux guerre, de parler de la bande à Bonnot et de sa fin injuste, de parler de musique classique qui a été délaissé au profit du jazz, de l'avancée des techniques du cinéma et de la folie des artistes qui se sont perdus à mi chemin entre la Science Biologique et la Science du Son et de l'Image. Perdus pour nous faire voyager, nous les petits gobeurs d'histoires. Et la pieuvre de
Marie Berne rend compte de ce sacrifice minou.
Parce que la pieuvre ressent. Elle explique même à quel point elle, le monstre, la créature de Frankenstein de la mer et de son cinéaste ont eu ce rapport d'amour/haine, de fascination presque érotique l'un pour l'autre. Et pfiou.
Pfiou. Mon vieux, un espèce de
Tim Burton façon JJ Cousteau, mais aussi avec beaucoup de poésie (et les auteurs cités ont un impact direct dont la façon dont le texte est construit et moi ça m'a tout fait fourmiller de partout à l'intérieur de mes entrailles).
En plus tu vois y'a aussi ce côté où pendant des siècles on a tenté de nourrir nos peurs en fabriquant des monstres, histoire de s'éloigner des véritables monstres que nous sommes nous (et en fait je vais m'arrêter là parce que les trucs profonds, je préfère les laisser aux gens qui font des phrases avec des mots de plus de trois syllabes).
C'est tout coule !
Tu peux y aller juré, mais d'abord faut que t'attendes que ça sorte (t'as intérêt à t'en rappeler ça sort fin août, le 24 si tu veux tout savoir wesh).
Baccio les moules !
(et vive Saint-Saëns)
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