L'adversaire suprême, Dieu et même pas peur
Qui a lu
Comme des bêtes sait la singularité de l'écriture de
Violaine Bérot.
Nuits de noces, titre au pluriel pour souligner ce couple, la fille emprunte la voix de la mère pour dire cet extraordinaire qui a su durer.
Elle sculpte la forme en artiste accomplie, les mots sont à leur juste place, ont la sonorité belle. Les yeux lisent, l'ouïe retient ces notes et le livre vit et vibre chez le lecteur.
Un écho qui nous prolonge alors que l'auteur nous narre une histoire si particulière.
Une jeune fille élevée dans un milieu où être viril était être violent avec les femmes.
Le père, cette figure plus de peur que d'autorité, préfère voir sa fille aller à l'église car là elle ne risque pas d'être soumise à la compagnie des garçons.
Il a tout faux ce père.
Car dès la première seconde de sa rencontre avec le jeune prêtre, aux yeux jaunes, elle sait que c'est lui son homme. Lui seul, personne d'autre.
Qu'importe les obstacles, elle attendra des années, il sera à elle, elle à lui pour toujours.
Elle dit l'homme, l'amoureux et le père.
Un amour fort, indestructible construit chaque jour, un amour qui irrigue une vie.
Un texte éblouissant qui reste en nous et qui a aussi cette fragilité des akènes de pissenlit sur lesquels l'enfant souffle pour les voir flotter dans l'air sous son regard pétillant et son rire d'enfant.
Ce texte est magistral et un cadeau à ce couple hors du commun.
Impressionnant cette forme en vers libres, libres comme l'amour
©Chantal Lafon
Lien :
https://jai2motsavousdire.wo..