Nuits de noces

Un père envoie sa fille à l'église pour éviter qu'elle ne se fourvoie avec les garçons.
Mais celle_ci tombe éperdument amoureuse du prêtre., convaincue qu'il sera l'homme de sa vie.
Et c'est effectivement ce qui arrive sept ans plus tard.
S'ensuivra une vie entière d'amour fusionnel et inconditionnel.
Quelle surprise de réaliser après ma lecture que cette histoire est celle des parents de l'auteure.
Comme elle a bien su la raconter cette magnifique histoire.
C'est vraiment une magicienne des mots et de l'écriture.
A chacun de ses livres, elle trouve le style qui desservira le mieux ce qu'elle raconte.
Ici, on est face à un grand poème en prose où tout s'enchaîne musicalement.
C'est très très beau, très émouvant.
On ne peut que se laisser entraîner par les mots, la musique, l'ambiance, la vie, l'amour.
Et on ressort un peu ko de ce court et magique livre.

C'est beau comme du Bérot!
Mais ici, peut être plus encore.
Elle a 19 ans et demi et les aura toujours.
Un père violent qui l'expédie
à la messe pour la protéger .
A l'église, un beau prêtre aux yeux jaunes
qui sera son homme, son Amour décide-t -elle .
Elle nous crache son histoire, leur chemin sinueux..
Elle attend, elle attend ,elle n'en peut plus d'attendre
Alors....
Ses propos sont raides.
Elle est déterminée, revendique cet homme
comme un droit .
L'écriture est somptueuse ,bouleversante
d'une élégance absolue.
Ce texte mérite une constellation d'étoiles.

AMOUR majuscule

Un nouveau texte de Violaine Bérot est en soi une promesse d'enchantement. Et quand sa découverte est précédée d'une rencontre avec l'autrice, c'est un vrai régal.
Violaine impuissante face à la douleur de sa mère devant la disparition de son père, follement aimé, arraché à l'église il y avait très longtemps a décidé de lui faire ce cadeau, écrire leur histoire. Car leur histoire est loin d'être banale, c'est celle d'un amour extra-ordinaire, hors norme. Et pour le conter, elle va le faire à la première personne.  Comme si c'était sa mère qui parlait.  Pas si simple pour elle, leur fille, de  dire l'amour fou, le désir jusqu'à la mort, mais c'est une réussite !

C'est un texte remarquable, une prose poétique qui m'a profondément émue. Comme Marie-Hélène Lafon, Violaine Bérot travaille son texte encore et encore, gommant tout superflu et chaque mot rigoureusement choisi est à sa juste place. Avec une infinie pudeur, elle raconte cet amour explosif et impétueux qui ne s'est jamais démenti. Elle raconte la maternité pas évidente, la paternité instinctive et infiniment aimante, les éclats et les tempêtes, la maladie, la vieillesse. Il y a tout ce qu'elle ne dit pas, qui se cache entre les lignes,  dans les silences.( Violaine Bérot aime laisser de la place à ses lecteurs...)

C'est beau, infiniment beau. Lisez cette déclaration d'amour d'une femme à un homme et d'une fille à ses parents.  Il y a un adjectif que je n'emploie que rarement car trop souvent galvaudé qui qualifie à la perfection ce Nuits de Noces : SUBLIME...

C'est un immense coup de coeur

Combien est délicat ce petit livre où se niche un amour si grand mais si malvenu. Dans un village une jeune fille de dix-neuf ans et demi est envoyée régulièrement à la messe par son père désireux de lui éviter de mauvaises rencontres avec les garçons, au moins là pas de risque.  C'est sans compter avec la beauté sculpturale et les yeux jaunes du curé adoré de tous, qui parle si bien. Mais on ne peut aimer un prêtre. Il ne peut l'aimer mais l'aider oui. Elle garde cachés ses sentiments, patiente et décide même de s'éloigner, de quitter le village. le manque fera naître un doute chez le curé, son amour pour Dieu et la Sainte Église s'amenuiserait-il au profit d'un amour plus charnel ? Les lettres échangées et le temps, six années plus une, feront le reste, ils s'aimeront, se marieront, auront des enfants, vieilliront, seront rattrapés et séparés par la mort. Une histoire somme toute presque banale et sans grand intérêt, mais la délicatesse et la justesse des mots, le style poétique, font de ce récit écrit par leur fille,  un hommage simple et respectueux d'un amour follement admirable que nul ne peut juger, Dieu seul peut-être… et encore. Un coup de coeur.

Un sujet délicat et sensible. Sensible car c'est une histoire d'amour, délicat car c'est un amour a priori impossible bousculant les conventions sociales et cultuelles.

L'émotion est présente au fil des pages, pudique.

Reste le choix de la forme.
Je suis un sinistré du bac français. Depuis cette date, je suis devenu totalement réfractaire à la poésie tant cette année a su détruire tout ce qu'il pouvait y avoir de poétique faisant de ces écrits qu'un assemblage brut d'éléments à juxtaposer obligatoirement pour se voir qualifier de poésie.
Les tournures versifiées ont, à quasi chaque fois, étaient un frein à ma lecture, u ne rupture. Je me laissais entraîner par ce que ressentait le personnage et brutalement je me retrouvais face à quelque chose de totalement artificiel qui, bien au contraire de sublimer le moment, faisait retomber cette ambiance. Il fallait alors de nouveau entrer dans l'âme du personnage pour de nouveau retomber quelques paragraphes plus loin.

J'avais choisi cet ouvrage en toute connaissance de cause. J'espérais pouvoir me réconcilier avec la poésie de par son intégration à la prose, de par sa liberté mais décidément, ce n'est pas un type de lecture pour moi.

Je n'ai donc pas vraiment d'avis sur cet ouvrage.
Je ne regrette pas de l'avoir lu.
Je ne peux l'encenser car je n'ai guère eu de plaisir à le lire et n'en ai rien tiré mais je ne peux pas non plus le déconseiller car il a certainement des qualités que je ne sais apprécier.
Je ne mettrai donc pas d'étoiles, je ne suis pas capable d'apprécier sa côte de lecture.

Alors, faites cette lecture... mais si vous êtes allergique à la poésie, passez votre chemin.