"Il n'y a pas de hasard, seulement des rencontres ! [...]."
"Le bon sens est parfois meilleur conseiller qu'l'intelligence et que les livres de droit."
Installé sur le bureau d'à côté, un greffier noir à l'allure imposante se tenait prêt à frapper sur son clavier les déclarations qui allaient sortir de la bouche des trois jeunes femmes, pas très à l'aise, face à un procureur qui les toisait.
"Mais pouvait-il dire l'exacte vérité à propos d'Ulla ? Cela était difficile. Il y a des sujets sur lesquels il est parfois préférable de garder le silence !"
Judith avait toujours su concilier séduction et carrière professionnelle. Le souvenir de sa progression depuis sa sortie de l'école des attachées de presse, c'était la meilleure façon de retrouver le sourire et d'oublier les turbulences de l'avion.
Le printemps était humide et glacial comme un hiver qui n'en finissait pas. Il s'acharnait à emmerder les prostituées qui livraient un combat à jambes et mains nues contre l'humidité des nuits d'avril. Malgré tous les risques que cela comporte.
"Il a toujours été difficile de concilier la frime et la réflexion."
Par sa rusticité dans la conversation, le petit procureur provincial avait méprisé toutes les convenances de la Cour sans même y prendre garde tant il semblait éloigné du fairplay parisien !
Depuis trois semaines qu'il cohabitait avec eux, il s'était senti obligé de passer toutes ses nuits avec une fourchette bien aiguisée sous l'oreiller pour faire face à leurs crises régulières de folie délirante liées au sevrage de la dope.
Pierre se montra un peu crispé en début de soirée. Il avait du mal à se défaire de sa rigidité de magistrat et à prendre goût à la liberté. Dans sa profession comme dans sa vie privée, il parlait plus souvent de sécurité, de garde-fous et de prison que de libertés et de rêves !