AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782953589122
Kariel.B Editions (01/01/2013)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Quelle plongée dans la vie du peuple de Haute Provence ! Henri IV règne sur la France mais si l’on est sorti officiellement du Moyen-Âge, le quotidien des gens n’a guère évolué, comme l’esprit des puissants. S’appuyant sur des recherches historiques précises, Daniel Berthet plonge sans ménagement le lecteur dans un quotidien plein de souffrance, de douleur, le malheur se trouvant à chaque coin de rue.

L’histoire commence le lundi 23 février 1598, ave... >Voir plus
Que lire après L'anneau de Saint-JérômeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans le petit village d'Ourène en plein coeur de la Provence, près de la ville de Digne, le Tienot comme on l'on se plaisait à appeler ses connaissances en ce temps de grâce 1599, vivait paisiblement avec son épouse Clermonde et leur fille Ercilie. Bien que vivant en reclus, puisque huguenots et donc en marge de la société catholique de l'époque, la vie était dure jusqu'au jour où le père fut cruellement assassiné, laissant femme et enfant sans ressource.
La petite Ercilie étant cependant bien dégourdie, elle se débrouillait toujours pour aller chasser et ramener de quoi se substanter ainsi que sa mère jusqu'au jour où, elle fut surprise par le fils du Seigneur d'Astignac et accuser de chasser sur les terres de son père et à partir de là, les événements dramatiques ne vont aller que crescendo. La Clermonde ayant voulu toucher, au moins une fois dans sa vie, l'anneau de Saint-Jérôme, présenté une fois par an aux paroissiens lors de la messe de minuit en cette veille de Noël, elle va, sans le vouloir, emmener sa fille avec elle dans une tourbillon d'aventures des plus horribles qui soient. Accusées à tort de sorcellerie, une seule issue les attend : la mort sur le bûcher...

Un roman d'une justesse extraordinaire quant à la précision des lieux, du langage employé à l'époque, des différends entre lois des tribunaux ecclésiastique et civil, une histoire qui vous tient en haleine jusqu'à la toute dernière page et avec des personnages très variés. En effet, autant certains sont très attachants, les autres au contraire sont extrêmement répugnants et atroces dans leur manière d'agir ; d'où le fait que je n'ai pas mis la note maximale à cet ouvrage (qui l'aurait amplement mérité) car certaines scènes, très crues, m'ont assez choquées (c'est cependant en connaissance de cause que je me suis laissée entraîner dans cette lecture, ayant reçu les avertissements de l'auteur au préalable). A découvrir !
Commenter  J’apprécie          370
Quelle plongée dans la vie du peuple de Haute Provence ! Henri IV règne sur la France mais si l'on est sorti officiellement du Moyen-Âge, le quotidien des gens n'a guère évolué, comme l'esprit des puissants.

S'appuyant sur des recherches historiques précises, Daniel Berthet plonge sans ménagement le lecteur dans un quotidien plein de souffrance, de douleur, le malheur se trouvant à chaque coin de rue.
L'histoire commence le lundi 23 février 1598, avec le Tiénot d'Ourène qui travaille courageusement avec sa jument. L'auteur est cru, trivial, au plus près d'une réalité difficile à imaginer de nos jours mais nous y sommes bien plongés et le récit est aussitôt haletant, captivant, les descriptions d'un réalisme sans concession. le peuple souffre, se bat au quotidien et, parfois, la peste vient s'ajouter aux malheurs qui anéantissent déjà les plus faibles.
Voici maintenant, Ercilie, la fille du Tiénot, aux prises avec le fils du Seigneur d'Astignac qui règne en maître sur la région. À peine un mois plus tard, c'est la nuit du Noël 1599. La mère d'Ercilie, la Clermonde, fait comme tout le monde et se rend à la cérémonie qui rassemble la population dans la cathédrale Saint-Jérôme. La pauvre femme est transcendée par l'ambiance de fête. Ce serait comique si le drame ne rôdait pas à chaque instant alors que chacun bouscule l'autre pour aller embrasser l'anneau de Saint-Jérôme…
Voilà maintenant la mère et la fille accusées d'être des sorcières. Lorsqu'elles sont livrées au bourreau chargé de les faire parler, c'est très gore, l'auteur nous livrant à nouveau une scène mémorable ! Entre alors le grand inquisiteur qui vient spécialement d'Aix-en-Provence et l'humour côtoie le tragique. Ainsi, il est évident que la justice que prétendent rendre les hommes n'a guère évolué : un but est donné et tous les moyens sont bons pour l'atteindre. La Vérité n'intéresse par beaucoup de monde.
Daniel Berthet décrit aussi remarquablement l'arrivée de l'hiver à Digne : « Après la neige et la pluie des derniers jours, le mistral lança ses bras tentaculaires à l'assaut de la cité pour le grand nettoyage du début de saison. » Un peu plus loin, il ajoute : « Si le mistral avait voulu s'attaquer aux prisons, il aurait pu lui (Ercilie) ouvrir les portes de la liberté mais, pressé d'installer Sa Majesté (l'hiver),il préférait défoncer les masures, plutôt que les forteresses. »

Bien sûr, il ne faut pas dévoiler comment se termine cette histoire peu ordinaire car il faut laisser au lecteur tout le plaisir d'une lecture captivante jusqu'au bout.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          93
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Désarçonné par la fureur de son adversaire, d'Astignac fit battre ses bras dans le vide pour tenter de desserrer l'étau. Mais subitement son corps se relâcha, privé définitivement d'oxygène.
Après le dernier râle de son ennemi, Ercilie garda longtemps encore les poignets serrés sur sa gorge en pensant aux entraves qu'elle et sa mère avaient supportées par sa faute.
Commenter  J’apprécie          100
Concentré sur la récitation de sa liste de nombres, s'appuyant contre le mur pour garder l'équilibre dans la demi-obscurité, il évitait de se retourner par peur du vide.
Juste à côté de lui, les trois grosses cordes des cloches tombaient à la verticale et s'écrasaient sur le sol à l'entrée de la cour.
Commenter  J’apprécie          90
Malgré le temps gris et les premières gouttes de pluie, les deux femmes furent obligées de fermer les yeux pour affronter la lumière du jour. La charrette dans laquelle elles furent attachées debout était, en temps normal, entourée de ridelles recouvertes d'une bâche pour le transport des marchandises. Mais le Saint-Office avait toujours cultivé le besoin d'exposer les suppôts de Satan à la vue du bon peuple ! Le Grand Inquisiteur avait donc fait enlever la bâche.
Commenter  J’apprécie          30
Le ton assassin du Seigneur et les regards accusateurs du groupe lui donnèrent les frissons. Elle regretta de ne pas s'être opposée plus fermement à cette idée de procession pour la messe de minuit !
Commenter  J’apprécie          80
Le passage des sorcières par la prison de Soleilhe-Bœuf n'était qu'un détour obligé pour satisfaire les exigences de la Justice royale. Si cette dernière ne pouvait s'opposer à la compétence du tribunal ecclésiastique en matière de sorcellerie, elle pouvait en contre partie refuser d'appliquer la sentence si le tribunal n'avait pas été convoqué à sa demande, question d'honneur et de bonne courtoisie.
Commenter  J’apprécie          30

Video de Daniel Berthet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Berthet
Présentation du dernier roman de Daniel Berthet paru en mai 2022. Ercilie d'Ourène, Baronne de Saint-Jérôme
autres livres classés : pesteVoir plus


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Adjectifs qui n'en font qu'à leur tête😋

Un bâtiment qui n'est plus une école

Une ancienne école
Une école ancienne

12 questions
113 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , adjectif , sensCréer un quiz sur ce livre

{* *}