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Citations sur L'effet Larsen (33)

Cet été-là, je venais d’avoir dix-huit ans. J’aurais dû être en bikini sur une plage, à me tartiner de crème solaire en reluquant des garçons à torse pain d’épice. J’aurais dû, précisément, être en Grèce, sur une île, à Paros, avec Marie et Johanna - nous programmions ce « voyage de la majorité » depuis nos quatorze ans -. J’aurais dû manger de la moussaka, boire de l’ouzo, dormir dans une petite maison blanche avec des volets bleus. J’aurais dû expédier à mes parents une carte postale sur laquelle aurait figuré un coucher de soleil avec, au premier plan, un olivier.
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Il fallait s’y résoudre : sa souffrance était réelle. Invisible, incompréhensible, mais réelle. Et comment gérer cela alors ? Sa souffrance était aussi insensée que ta mort, papa, oui, le rapprochement était infaillible, la maladie de maman était un non-sens et les non-sens, rien à faire, on ne sait jamais par quel bout les prendre.

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Son seul crime était d'être laid, vieux et seul _ le crime le mieux partagé du monde. (p.31)
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Réclamer de l'amour a une âme si cassée, c'était comme faire l’aumône auprès d'un sans-abri. (p. 84)
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J'avais envie de pleurer, ça ruisselait à l'intérieur de moi, en silence, comme une averse sur une vitrine. (p.18)
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[…]tôt ou tard, le passé vous rattrape, grignote votre présent à petites dents avides, dresse des barbelés autour de votre avenir. (p.12)
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Elle t'aimait tellement papa... Après toi, sans toi, son cœur semblait s'être métallisé, coffre-fort imprenable, et je ne suffisais pas à la garder ouverte; ne lui suffisais pas.
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Au carrefour, une étrange lune jaune s’était coincée entre deux branches d’arbre, l’air d’un ballon en mousse perdu par en enfant.
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Une semaine plus tard, Paul et moi attendions donc dans le parc de la fameuse clinique que Mira terminât sa toilette – ce parc fleuri, parfaitement «reposant», presque aussi impeccable que le jardin de Montreuil. Ils devaient avoir un horticulteur de génie pour que la végétation fût dans cet état d’excellence au lendemain d’une canicule pareille. Et puis, ce silence ! Un silence proprement… irréel. À l’époque, j’aurais sûrement dit : flippant.
Après que d’innombrables anges furent passés entre mes bulles remplies de fumée, Paul avait demandé :
– Tu connais, Murakami ?
– Qui ça ?
Mon oncle sortit un livre de la poche intérieure de sa veste. Cela s’appelait : la course au mouton sauvage.
– Il y a là-dedans un détail qui devrait t’amuser.
– M’amuser, c’est-à-dire ?
– Le héros du bouquin a une nouvelle Girlfriend, comme il dit. Et cette Girlfriend est « mannequin-oreille ».
Je toussotai, un peu perplexe.
– Nola, tu sais bien… Pour les pubs, il y a des mannequins-lèvres, des mannequins-fesses, des mannequins-nichons… Enfin, de la pub, quoi ! Bref, cette fille, le personnage, elle est mannequin-oreilles, parce que ses oreilles sont parfaites. Du coup, le héros est comme toi. Obsédé…
J’avais jeté un regard aux oreilles de mon oncle – ravissantes bien sûr, quoique trop grandes – et saisi le livre qu’il me tendait. Je l’avais retourné pour lire la quatrième de couverture.
– Ça a l’air bizarre.
– Justement, ça va te plaire !
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[...] cette jeune fille promise à un brillant avenir, un peu excentrique mais tout de même, sage et studieuse - de cette jeune fille-là que j'étais, celle que j'aurais du devenir, il ne restait plus rien. Ma mère continuait parfois de m'appeler Moineau mais l'oisillon semblait passé sous un bus, amas d'osselets et de plumes raides, écrabouillé. Je ne suis pas sûre qu'elle s'en rendit compte, ma mère, tout entière à tenter de survivre, à coups de médicaments, de larmes, et de momification ; mais cet été-là, je l'avais enviée. Envié sa douleur presque comique de veuve sicilienne, son superlatif malheur, ses étranges symptômes. Envié sa réclusion, cette espèce d'hors-la-vie auquel je n'avais pas droit, puisqu'il fallait bien que quelqu'un reste debout. En un sens, elle ne m'avait pas même laissé le temps d'être malheureuse. La perte de mon père m'avait volé l'enfance ; Mira me volait jusqu'à mon chagrin.
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