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j'ai été particulièrement touchée par les situations décrites. Et pourtant, l'idée de suivre une cinquantaine de témoignages différents, dont il faut préciser que ce sont des témoignages romancés car le livre est bien un roman, ne m'enchantait guère. Ce sont toutes ces voix qui vont de la lectrice de l'hôpital au seul infirmier, en passant par la secrétaire médicale, qui donnent une âme au service de soins palliatifs du CHU. On perçoit à la fois la dureté du travail mais aussi les conditions particulières qui font que les infirmières ont beaucoup plus de temps à consacrer à chaque patient. Je pense que même si, comme moi, vous n'êtes pas particulièrement friand des romans hospitaliers, celui-ci vous touchera car c'est aussi, à mon avis, un livre sur l'humanité, porteur d'un optimisme qui fait du bien: l'homme n'est pas toujours un loup pour l'homme. Chacun y trouvera une histoire qui le touchera particulièrement, une histoire d'amour peut-être ou au contraire, celle d'une mère qui refuse jusqu'au dernier moment de revoir son fils.
Il n'est pas certain qu'Eduardo écrive à nouveau en français puisqu'il explique que cette fois, les témoignages recueillis lors de sa résidence étaient en français et qu'il lui est apparu vite artificiel de les traduire, mais il pourrait tout à fait le faire: sa langue est simple mais pas simpliste et agréable à lire. Si vous avez l'occasion d'entendre Eduardo parler de son roman, je vous conseille d'y aller, il parle très bien de son expérience dans le service palliatif et on sent que cela l'a profondément marqué.
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Pour un premier livre rédigé en français, l'auteur argentin fait preuve d'une maîtrise impressionnante du français et de ses nuances. Chacun de ses textes sonne juste, vrai, comme si l'on avait directement retranscrit à l'écrit un témoignage enregistré. Ce qui est d'autant plus difficile à réaliser que chaque texte est raconté par un personnage différent au sein de l'hôpital. Il y a de jeunes internes et la dernière infirmière arrivée, et puis celle qui va prendre sa retraite bientôt après toute une carrière passée dans le service. Il y a des bénévoles qui ne passent que quelques heures par semaine à l'hôpital, et cette infirmière qui après son service se rhabille en civil et reste encore deux heures auprès d'un parent hospitalité dans l'unité. Il y a les médecins mobiles qui se déplacent à domicile, et la maquilleuse qui vient apporter du sourire.

L'ensemble, est, paradoxalement pour une unité médicale qui connaît des décès réguliers, assez vivant. Les récits courts sont dynamiques et s'attachent à raconter une situation, une anecdote, ou à livrer un sentiment, toujours de manière assez « brute de décoffrage », avec franchise, sans enrobage. Il ne s'agit pas d'embellir la réalité. Les patients meurent, il faut s'y faire, et la vie du service continue.

J'ai beaucoup aimé ses anecdotes, ses portraits de patients mais aussi, en creux, de soignants, et j'ai ressenti une réelle admiration pour ces personnes dévouées qui ont choisi pour métier de s'occuper avec une infinie patiente de personnes souffrantes et généralement apeurées. Leur rendre hommage dans un livre est une vraie bonne idée.

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J'ai apprécié ce livre court, fait de nombreux petits chapitres titrés d' un nom, prénom et d'une fonction. Il résulte d'une résidence d'écrivain pour le moins insolite. L'écrivain argentin Edouardo Berti a accepté d'être confronté à un monde de peines et de silences pour les familles, un service de soins palliatifs. Il a choisi de rédiger une succession de témoignages romancés en langue française afin de donner la parole aux patients, aux cadres, aux soignants comme aux nombreux intervenants de l'hôpital. Confessions, anecdotes parfois rigolotes, mises à nu, postures renseignent sur cette fameuse « présence idéale » si difficile à tenir face au malade en fin de vie. L'écrivain a su sortir de l'ombre des professionnels dont le ressenti est souvent tu au quotidien comme dans la sphère familiale. L'écriture, économe en mots, valorise les différentes situations. La lecture de ce livre, hors contexte, nous permet surtout de porter un autre regard sur le personnel hospitalier.
Le choix de l'illustration de couverture exprime parfaitement l'idée qui a initié ce roman : une fenêtre laisse entrer une branche d'arbre et des nuages.
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"Je ne pense pas à "Une présence idéale" comme un livre qui parle de la mort. Je voulais écrire un livre qui parle de la vie : de la vie professionnelle et personnelle d'un groupe de soignants."
Eduardo Berti
C'est d'une résidence « littéraire-médicale » dans le service des soins palliatifs du CHU de Rouen qu'Eduardo Berti a tiré la matière pour ce roman choral.
Aides-soignant.es, infirmières, médecins, bénévoles, brancardiers... Chacun.e prend la parole et raconte : le quotidien, les soins du corps, l'accompagnement des malades en fin de vie, les moments beaux, les terribles, les familles, les annonces...
C'est qu'il faut trouver cette « présence idéale » qui fait les bons soignants, plutôt que la « distance idéale » que l'on recommande trop souvent aux praticien.nes.
Pour rester au plus proche des propos qui lui ont été confiés, Eduardo Berti a ressenti le besoin d'écrire ce texte directement en langue française, décrivant avec justesse des situations profondément touchantes.
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L'auteur est accueilli dans un service de soins palliatifs pour rencontrer et écrire autour des professionnels de ce service de santé. Dans de courts textes dans lesquels les noms ont été changés, l'auteur relate (et romance aussi) des propos recueillis. Les propos d'une infirmière, d'une aide-soignante, d'un médecin, d'intervenants extérieurs, des brancardiers, etc. On découvre des vies derrière les patients et comment l'approche de la mort dans ce cadre très précis joue sur la relation soignant/soigné. Tout est écrit avec beaucoup de justesse. le ressenti des personnages. Les émotions. On y aborde l'humain, la mort, la relation. On est touchés par ces petits textes, des morceaux de vie marquants, notamment sur les soignantes et les soignants. Un gros coup de coeur.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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J'avais déjà rencontré l'auteur à la médiathèque de Mont de Marsan, pour une soirée musicale très Amérique du Sud. Je l'ai retrouvé dans une publication par hasard mais avec plaisir et maintenant, j'apprends qu'il vient à 50 mètres de chez moi, invité d'honneur qu'il est, au salon du livre de ma commune, Geaune. Je me suis donc attelé à son dernier roman. Une suite de témoignages autour d'une unité de soins palliatifs, instructif et beau témoignage de ce travail. Beaucoup préfèreraient ignorer jusqu'à son existence. C'est pourtant en parlant de la mort qu'on l'apprivoise. Une belle galerie de portraits mais je ne l'intitulerais pas "roman" comme il est imprimé sur la couverture. Je n'y ai pas trouvé le lien qui unissait le tout mis à part le lieu de travail identique à chacun des protagonistes. J'essaierai de me faire expliquer ce choix par l'auteur lui-même si je le croise...
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Les soins palliatifs : beaucoup d'entre nous pensent fin de vie alors que c'est surtout un lieu où l'on pallie ... à la douleur, où l'on soulage la souffrance.
E. BERTI a été un écrivain en résidence "médicale" et littéraire dans la ville qui a vu naître G. FLAUBERT et il a rencontré les intervenants d'une équipe de soins palliatifs : médecins, infirmières, aide soignant(e)s, ambulanciers, esthéticienne, liseuse. Ils racontent leurs patients, la distance nécessaire, les failles, la beauté, la souffrance des malades et des familles, l'amour et les regrets. Un très beau livre court, mais qui est un bel hommage à tous ceux qui accompagnent, aident, soutiennent ...
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