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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les souvenirs d'enfance ont toujours un goût particulier, qu'il soit amer ou plein de miel.
Charles Bertin nous en fait une tendre démonstration dans ce petit livre tout entier dédié à sa grand-mère chez qui il s'est rendu entre 6 et 10 ans pendant les grandes vacances.


C'était à Bruges, cette ville fantastique, pleine d'histoire et d'art.
Alors là, me direz-vous, quoi de mieux !
En effet, ses vacances se déroulaient chaque fois sur le mode du rêve, guidées par une grand-mère fantasque et aimante, à travers les promenades dans les rues, les visites des musées et la découverte de l'architecture, de la peinture et de l'histoire, les escapades à la mer toute proche, les lectures partagées. Mais cet enfant aimait aussi la solitude, et sa grand-mère le laissait profiter de ces moments passés avec lui-même, que ce soit dans le grenier aux trésors d'où les lucarnes permettaient de voir les églises de Bruges ou de rêver à la mer, ou dans l'allée secrète et ombragée près de la maison, lieu de toutes les aventures nourries par les lectures.


La complicité magique créée entre eux se lit avec émerveillement, même si Charles Bertin adopte à quelques reprises un style un peu trop recherché mais malgré tout poétique et plein d'émotions.


Ce livre m'a touchée particulièrement, car il me rappelle tout l'amour que j'éprouvais pour ma grand-mère, et je pourrais faire mienne la prière que l'auteur lui adresse :
« Vous m'avez appris lorsque j'étais enfant qu'il fallait fermer les yeux et serrer les poings de toute son âme quand on désirait quelque chose avec intensité. J'ai fermé les yeux et je serre les poings avec tant de force que j'en ai mal aux jointures.
O ma petite dame, ô mon petit coeur, quand me ferez-vous le signe que j'attends ? »
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Acquis dans mon ancien fief du 19e parisien- Librairie du Parc [ à
proximité de la Cité de la Musique ]--Novembre 2012...

Une petite merveille de tendresse et de lumière, prodigue en poésie et
quelque mélancolie ( qui attendait sagement mon bon vouloir !!!)

"Ma grand-mère ne possédait aucune culture littéraire. Soumise dès la naissance aux lois d'un milieu social qui considérait la lecture comme un luxe interdit aux femmes, mariée très jeune à un homme qui ne s'intéressait qu'à sa profession, bientôt chargée d'enfants, elle avait passé sa vie à sécher sur pied dans une grande faim d'évasion mentale entre
les tyrannies de la marmaille et les urgences du pot-au-feu, pour se retrouver, la soixantaine venue, avec une voracité intacte, des loisirs inattendus, et tout aussi ignorante qu'à vingt ans."

Pas de regret... puisque ce vrai petit trésor...je viens de le savourer doublement. Un style extraordinaire... des images insolites, pleines de merveilleux...

L'auteur, cinquante ans après la mort de sa grand-mère se rend compte à
quel point cette "petite dame" pleine de fantaisie...a enchanté ses vacances d'été, durant...est toujours fortement présente dans sa vie. Un hommage "craquant", provoquant des émotions en rafale !!...

" O Thérèse- augustine, ma grand-mère des groseilles de juin qui tricotiez en me racontant votre vie sur le perron aux capucines, bien des poètes, c'est vrai, firent moins que vous." (p. 133)
L'impression d'y être, tous les sens titillés: respirer les senteurs...profiter des
paysages et des couleurs...décrites...

Plusieurs hommages se croisent: le central, qui est une reconnaissance pour cette grand-mère épatante, pleine de fantaisie et d'imagination, insatiable curieuse et aventureuse ( à son niveau) qui est parvenue à enchanter les moments avec ce petit-fils adoré ..Petite dame modeste,
vivant à proximité de Bruges et Gand, s'instruisant sur tous les monuments et l'histoire de Bruges, afin d'en faire profiter son petit fils !
Une complicité sans faille, de la fantaisie, de la bonne humeur et tant de tendresse !!

Le deuxième hommage est celui adressé à cette ville de caractère, cette "Venise du Nord", La Sérénissime Bruges, qui m'avait enchantée, il y a de nombreuses années, et même sous la pluie, la magie a opéré...Après les extraordinaires descriptions de l'auteur, je n'ai qu'une envie : y retourner...au plus vite et plus longuement !

"(...) Bruges était pour moi une ville bien vivante. Mélancolique, mais vivante: les morts ne sont pas tristes. J'aurais été incapable d'entamer une discussion sur le sujet, mais ce que j'admirais d'instinct, c'est la dignité rêveuse avec laquelle la cité assumait la déchéance dont la sévérité de l'Histoire l'avait frappée. (p. 63)

"Sans aller jusqu'à imaginer que je lui étais redevable du bonheur qui me faisait monter les larmes aux yeux devant l'oeuvre d'art accomplie [cf. celle de Memling ] que le rapprochement des tours suggérait à l'esprit, je pense que je lui [ la grand-mère de l'auteur -narrateur ] savais obscurément
gré de m'entrouvrir les portes du monde merveilleux dont je commençais à pressentir l'existence au-delà des apparences , et de se comporter à mon égard à la façon des bonnes fées de ma petite enfance qui accordaient toujours leur chance aux miracles." (p. 81)

Un immense coup de coeur pour ce petit livre qui va devenir un livre de chevet, à lire à voix haute... pour apprécier à sa juste musique la beauté du texte ; un récit qui n'est que lumière et bonheur des apprentissages partagés avec une " grand-mère -gâteau" , que l'on rêve pour chacun... Ce texte m'a fait revivre mes propres souvenirs complices exceptionnels,
uniques avec ma "mémé" bretonne...!!
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Comme j'ai aimé ce plongeon dans l'enfance de l'auteur quand il passait ses vacances auprès de Thérèse-Augustine, sa grand-mère !
Forcément à la lecture de ses souvenirs, se sont superposés les miens. D'autant plus que ma grand-mère paternelle était originaire de Bruges et qu'une de ses soeurs y tenait un magasin de bonbons.
Bien sûr ils ne datent pas de la même époque, mais l'amour et la connivence entre deux êtres sont bien semblables pourtant.
Des douces parenthèses, des odeurs si reconnaissables, des voix aussi, tout cela arrive par vagues successives et c'est un bonheur tout entier qui remonte de l'enfance et vous envahit. Que c'est bon ! Non, la nostalgie n'est vraiment pas la tristesse mais la resucée de petits instants magiques qui enchantent le présent.

Charles Bertin, écrivain belge né en 1919, évoque dans ce court récit les temps partagés avec sa grand-mère résidant à Bruges. Une grand-mère un peu fantasque mais pleine d'envie pour son petit-fils avec lequel elle n'hésite pas à partager son amour pour la lecture, la peinture, l'architecture ou de plaisirs plus simples comme ceux de savourer des berlingots de pâte d'amandes.
Et c'est avec une écriture très soignée, pleine de poésie et de délicatesse que l'auteur vous entraîne dans les méandres de ses souvenirs.

Parce qu'une grand-mère, une mémé, une mamie, c'est un paradis perdu...
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Il y a des livres comme ça, qui ne paie pas de mine, mais qui, mine de rien, sans faire de bruit, poursuit son petit bonhomme de chemin au fil du temps. « La petite dame en son jardin de Bruges » fait partie de ceux-ci.

Un petit-fils, l'auteur en l'occurrence, raconte les merveilleux, magiques, malicieux, inoubliables moments passés auprès de sa grand-mère, qu'il n'oubliera jamais, et où il a vécu les plus beaux jours de sa vie.

Je l'avais repéré sur Babelio, il y a de cela quelque temps déjà, régulièrement il réapparaissait par une critique d'un ou une Baleliote qui venait de le lire. Il m'obsédait, et enfin, j'ai cédé à la tentation et vous m'en voyez ravi.

L'auteur rend un très bel hommage à Thérèse-Augustine, sa grand-mère. Espérons vivement que sa mémoire continue de briller pour nous, comme elle a brillé pour Charles BERTIN.

Je lui souhaite, à ce petit livre qui ne paie pas de mine, de continuer longtemps son petit bonhomme de chemin… pourquoi pas jusqu'à chez vous ?
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Lors des vacances chez sa grand-mère, Thérèse-Augustine qui, soumise aux durs travaux agricoles, n'a pas eu la chance de fréquenter l'école bien longtemps, ils associent leurs ignorances, leur curiosité, reconstituent dans le jardin les scènes de batailles inspirées des pages couleur du petit Larousse, achètent un guide touristique et découvrent Bruges ou, inspirée par le 'rayon vert' de Jules Verne s'en vont à vélo au crépuscule sur les hautes dunes vérifier la couleur du dernier rayon de soleil sur la mer.

La prose délicieuse de Charles Bertin, longues grappes de fleurs rares et délicates, raconte avec candeur toute la tendresse et la complicité de ces éblouissants instants.
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Bruges...
Ses dentelles, son beguinnage, son beffroi, ses canaux qui lui valent le surnom de "Venise du Nord".
Berceau des plus grands peintres flamands, elle est également un fleuron de l'art gothique.
C'est aussi la ville des amoureux et, même si l'on peut déplorer la trop grande affluence touristique dont elle est victime, il est difficile de résister à son charme intemporel.

Charles Bertin en fit l'expérience qui, enfant, passa quelques mois de vacances d'été chez sa grand-mère, Thérèse-Augustine.

Un demi-siècle après son décès, il se réveille un matin avec l'urgence du souvenir qu'il va nous faire partager pendant cent-soixante pages de pur bonheur.

Thérèse-Augustine fait de son petit-fils le dépositaire de ses rêves et, chaque fin d'après-midi, assise entre les capucines du perron de sa petite maison, elle lui raconte son enfance.
Une merveilleuse connivence, faite de respect et d'amour, s'installe entre eux.
Ensemble, ils parcourent les rues de Bruges, un petit guide touristique à la main, à la découverte de l'histoire de la ville, ou s'échappent à bicyclettes pour aller voir la mer et s'imprégner de l'ambiance de la plage.

Se moquera-t-on de moi si j'avoue aimer faire à haute voix ce genre de lecture ?...
Il me semble impossible de goûter autrement un texte aussi beau, aussi poétique.
Il faut que je mâche les mots, que je m'en délecte pour m'en imprégner totalement.
Il faut que je les entende vibrer doucement à mon oreille pour les laisser longtemps résonner dans mon âme.


Un délicieux moment de lecture tout en émotion et un très beau portrait de grand-mère.

Une belle ode à cette très belle ville qu'est Bruges et qui me rappelle, s'il en était besoin, que notre petit pays est riche en trésors de toutes sortes, ainsi qu'en auteurs de talent.
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Une nuit, Charles BERTIN rêve de Thérèse-Augustine. Cette apparition de sa grand-mère, des années après son décès, lui donne envie d'écrire au sujet de cette petite dame qui enchantait ses étés lorsqu'il était enfant.


Une maison au fond d'un jardin où s'ébattent les merles et les grives, où poussent les mûriers, et sur le pas de la porte, une femme tendre et vive, sa grand-mère Thérèse-Augustine. Voilà comment commençaient les deux mois d'été que passait le petit Charles dans la ville de Bruges. Si le jardin était un territoire de découvertes sans fin, si les jours de pluie, le grenier de la maison dévoilait ses trésors, c'est avec Thérèse-Augustine que Charles vivait ses plus belles aventures. Ensemble, ils découvrent Jules Verne, ils explorent Bruges, ils partent pour la côte à vélo. Frustrée d'avoir été retirée de l'école très jeune par un père qui privilégiait l'avenir de ses fils, Thérèse-Augustine, toujours avide d'apprendre, entraîne son petit-fils vers les contrées du savoir, de la connaissance et l'amour de la vie, avec pour seul précepte que si l'on croit suffisamment en ses rêves, ils finissent par se réaliser.
A chaque page, on ressent la tendresse, l'amour, la complicité qui unissaient la vieille dame et le petit garçon. Avec beaucoup de poésie et toute la force de son affection, Charles BERTIN rend un vibrant hommage aux souvenirs de l'enfance, à une grand-mère exceptionnelle et à une ville de toute beauté.
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Thérèse Augustine, c'est la petite dame, la grand mère qu'on rêve d'avoir pour venir en vacances d'été et se faire cajoler.
L'auteur Charles Bertin nous raconte justement ses souvenirs d'enfance qu'il a pu savourer chez cette grand mère qui lui a apporté énormément d'amour.
Un petit roman d'une qualité remarquable, écrit tout en finesse et délicatesse et qui nous laisse un goût de nostalgie à l'évocation de tous ces souvenirs.
J'ai eu l'impression de me retrouver dans un fauteuil, au milieu d'un grenier et à écouter cette grand mère que je n'ai pas connue et qui m'aurait raconté plein d'histoires pour me faire rêver.
Un livre qui a su me mettre en émoi jusqu'à la fin du récit.
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Un texte absolument magnifique, empreint de tendresse et de nostalgie.
L'auteur y évoque ses souvenirs d'enfance auprès de sa grand-mère adorée, principalement lors des vacances scolaires estivales.
C'est un roman très court mais dense, les mots choisis par l'auteur sont superbes et la lecture est merveilleuse de bout en bout.
Ce livre évoque la couleur particulière que prennent les souvenirs liés à l'enfance, mais aussi l'attachement sincère et les moments inoubliables passés avec un proche.
Il y a également de très belles évocations de Bruges et le texte m'a donné envie d'y retourner faire un tour.
Je conseille vivement la lecture de ce petit livre.
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« Cette nuit l'envie m'est venue d'aller dire bonjour à ma grand-mère. Ce n'est pas la première fois qu'elle me manque, mais je n'avais jamais éprouvé avec autant d'insistance le besoin de la revoir. Comme elle est morte depuis près d'un demi-siècle, j'ai pensé qu'il était préférable de me mettre en route tout de suite : j'avais déjà un pied hors du lit quand je me suis réveillé pour de bon.».

L'auteur prend la route de Bruges où, enfant, il passait les étés chez sa grand-mère. Une grand-mère tout en contraste : sévère sur les principes mais fantaisiste, stricte sur certaines règles mais remplie d'amour, peu cultivée (« Elle ne pardonna jamais à son père la violence qui lui avait été faite en la retirant de l'école à douze ans») mais à la curiosité et à la soif d'apprendre et de découvrir permanentes (« Au fil des mois, la pratique des livres dans laquelle elle n'avait vu à l'origine que le symbole de sa libération et l'instrument d'une revanche sur le destin, finit par se muer en passion toute pure »).

Tout au long du trajet il évoque ses souvenirs avec cette grand-mère qui a forgé en grande partie l'adulte qu'il est devenu : « O Thérèse-Augustine, ma grand-mère des groseilles de juin qui tricotiez en me racontant votre vie sur le perron aux capucines, bien des poètes, c'est vrai, firent moins bien que vous ».

Tendresse et complicité ont présidé à ces étés de partage et de découvertes que Charles Bertin nous relate avec un humour teinté de beaucoup d'amour.

Un petit livre que j'ai mis longtemps à lire, car je voulais savourer chaque chapitre et chaque paragraphe…


PS – Ce livre est, à mes yeux, proche d'un petit bijou que j'ai beaucoup aimé : ‘'Le fil'' de Sophie Lemp
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