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3,54

sur 399 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
c'est ça le génie le Philippe BESSON!! il nous offre un superbe roman épistolaire où l'héroïne Louise souffre d'avoir été abandonnée par son amant (amour) Clément... elle part et pendant ce voyage initiatique, elle lui écrit des lettres splendides pour partager avec lui les pays qu'elle découvre, ses émotions de l'instant mais aussi les émotions de peur passé commun si récent. peu à peu les lettres agissent comme une thérapie, c'est d'elle qu'elle parle, c'est à elle même qu'elle s'adresse pour faire le deuil de cet amour perdu.
Ph. BESSON exprime sa part féminine de façon très belle, très sensible, il pense comme une femme dans ce livre et le résultat est spectaculaire comme la plupart du temps chez lui.
je vais lire dès que je le trouve (la bibliothèque de ma petite ville ne l'a pas) "en l'absence des hommes" et après l'arrière-saison..
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Abandonnée par Clément, Louise, effondrée, fuit la Ville Lumière, témoin de leurs amours, et entreprend un voyage à visée cathartique. Elle s'éloigne de celui qui a choisi de sortir définitivement de sa vie, le met à distance comme elle met à distance le chagrin qu'elle éprouve en le couchant sur du papier. Chroniqueuse, l'écriture lui est familière et endosse le rôle d'une véritable alliée. En mettant des mots sur ses sentiments douloureux et en les matérialisant graphiquement, la jeune femme les transforme en un objet préhensible dont on peut réussir à se débarrasser.

Louise écrit.
Des lettres.
À Clément.

Des lettres qui restent sans réponse.
Mais en attend-elle vraiment ? Car ces lettres ne sont pas destinées à le faire changer d'avis mais simplement à évoquer leur histoire avec sincérité pour être en mesure d'en faire le deuil. Tout en partageant ses impressions sur les lieux qu'elle visite ou traverse, elle semble prendre conscience qu'elle n'a jamais été que la femme de l'ombre et que leur relation ne pouvait connaître qu'une issue malheureuse. Portant un regard objectif et non plus idéal sur les événements passés, elle perçoit les défauts de Clément et s'efforce de l'extraire de son coeur.

Des vagues d'émotions ont continuellement déferlé sur moi et m'ont même parfois submergée durant cette bouleversante lecture, où Philippe Besson parvient avec habileté à se glisser dans la peau d'une femme meurtrie, qui tente d'oublier l'homme qui la hante. le ton est juste, le style, magnifiquement sobre et la peinture qui illustre la première de couverture, Head of a girl de Philip Naviasky, sied parfaitement à l'ouvrage.
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« Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées, c'est avancer en funambule au dessus des précipices et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'aie pas peur. Tu vas y arriver, je suis là »

« Se résoudre aux adieux », c'est un sujet banal, traité des milliers de fois. Un couple se sépare, on essaie de surmonter son chagrin. Les plus belles histoires en littérature sont des histoires d'amour. Avec ce roman paru en janvier 20007, Philippe Besson n'est tombé dans un aucun piège et a réalisé un ouvrage magnifique, un coup de coeur que je n'oublierai pas de sitôt.
Louise est amoureuse de Clément, mais il la quitte pour Claire, la femme qu'il avait quittée pour Louise. Cette dernière, chroniqueuse, décide donc de fuir de Paris, d'abord direction Cuba et La Havane. Mais même au bout du monde, rien ne la détourne de ses pensées pour son amant. Elle décide de lui écrire de longues lettres. Au début, ce sont des appels, des bouteilles à la mer, de vrais SOS. Puis l'évidence s'imposera : c'est pour elle-même que Louise écrit ces lettres, inévitable étape de son procesus de guérison.

« Oui, je me doutais que tu ne répondrais pas. Cependant, contre l'évidence, et même contre la raison, je cherchais à n'exclure aucune hypothèse. Sans me l'avouer, je songeais : un courrier de lui est hautement improbable mais pas tout à fait impossible. Tu vois, en dépit de mes affirmations, je n'en ai pas encore terminé avec l'espoir. »

Car en effet, les réponses de Clément n'arriveront jamais. On ne saura même pas s'il les lit. Après Cuba, Louise file vers New York puis Venise, l'Orient Express et même Paris où s'achève son exil. Ses lettres, poignantes et émouvantes évoquent les souvenirs de ce couple amoureux, les jours heureux et les disputes, les espoirs et l'abandon. On vit avec pudeur ses états d'âmes, ses doutes la force de cette formidable histoire qu'elle a vécue avec Clément, et la violence de la rupture.

« J'aurai pû te faire des reproches, des scènes même, mais ce n'est pas mon genre, je tiens en horreur les gens qui se donnent en spectacle ainsi que les récriminations ostentatoires. Je m'enfermais chez moi, je débranchais le téléphone, je me passais de vieux films en vidéo. Il y en a que je ne suis même plus capable de revoir car ils me ramènent inévitablement à ces heures de détresse. Paris Texas par exemple. Oui, il m'est devenu impossible de regarder Paris Texas. J'ai même cessé d'essayer »

On la voit analyser les étapes de sa relation, regrettant des attitudes, se souvenant des mots et des silences, décortiquant ce qui aurait pu changer le cours de l'histoire. On a mal avec elle. On espère avec elle. Et on revit avec elle quand elle rencontre un autre homme avec qui elle veut faire sa vie.

« Aujourd'hui, avec le retour de l'été, avec la belle lumière, les reflets dans les fenêtres entrouvertes, j'ai l'impression que Paris ressemble à une peinture de Bonnard. C'est éclatant »

Jusqu'au bout, on va croire à une possible rencontre avec Clément. Elle n'arrive que dans ses pensées. Décrite dans une formidable fin pourtant sans surprises, cette rencontre et le dialogue qui s'installe entre les deux donnent lieu à un véritable bijou de littérature qui tient en haleine à la seule force du style. Un paragraphe superbe de 4 pages, d'un seul tenant, sans pause, où l'on retient son souffle pour aller jusqu'au bout avec la même émotion que Louise. Un final absolument époustouflant.

« Je pense qu'il faut régler son passé, il faut arriver à le ranger dans un beau livre d'images que l'on pourra plus tard regarder avec nostalgie. le but est de faire en sorte que son passé ne fasse plus mal. On n'oublie rien, on vit avec ses souvenirs et on essaye de les dominer pour qu'ils ne nous blessent plus. » ; Philippe Besson.

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"Qui sait si,en parlant, je ne vais pas me délester de la douleur entassée?"
Cette douleur (due à l'abandon d'un homme d'affaires pour une simple "vendeuse de la Rive gauche") est un chagrin d'amour doublé d'une blessure narcissique, que Louise, journaliste et "femme cassée" tente d'exorciser en s'exilant à La Havane. Ecriture exutoire. de lettres en lettres, revenant peu à peu (de New-York en Venise puis Paris) vers "le territoire de nos amours passées", celle qui "était prête à tout pardonner", va "apprendre à vivre avec ses souvenirs" et s'éloigner de l'image parfaite de son ex-amant. Jaloux,égoïste,arrogant,menteur, l'image de l'homme parfait se fissure pour lui permettre de s'ouvrir à un nouvel amour, Vincent avocat, dont la timide gaucherie l'émouvra.
Se résoudre aux adieux de Philippe Besson (homme d'affaires et écrivain français contemporain dont Son frère a obtenu l'Ours d'argent 2003 au festival de Berlin), très fouillé psychologiquement quant aux états d'âme de Louise, est un délicat roman d'amour épistolaire qui parle de bonheur perdu, mais un roman rempli d'espoir qui démontre qu'au delà de la souffrance des épreuves, la reconstruction est possible.
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Louise a été quittée par Clément, son amant. Elle se retrouve seule. Pour se changer les idées, pour se guérir de son chagrin, elle abandonne Paris pour vivre un temps à La Havane, à New-York puis à Venise. de ses endroits elle écrit des lettres à son ex, des lettres qu'il lira, qu'il ne lira peut- être pas, des bouteilles à la mer. Après ses voyages, elle retournera à Paris, où la vie devrait reprendre.
J'admire ici Philippe Besson, qui s'est mis dans la peau d'une femme pour pouvoir raconter si bien ce qu'une femme peut ressentir , son chagrin après une séparation.
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Comment faire pour se séparer d'un homme que vous aimez toujours et qui vous a abandonnée? C'est sur ce thème récurrent que Philippe Besson bâtit son roman d'une manière originale puisque sous forme épistolaire.Cette femme part pour mieux créer la distance et envoye lettre sur lettre,lui livrant des descriptions des pays dans lesquels elle va ,seule au milieu de la foule ,sans comprendre parfois la langue ...Elle lui livre aussi ses sentiments ,cette sensation de vide,de néant sans lui.Essayant de comprendre.Elle ne se fait aucune illusion,sait que rien ne servira pour qu'il revienne vers elle (il est partit pour une autre) ,ne sait même pas s'il lira ses missives mais c'est une forme de psychothérapie pour elle que je comprends parfaitement......
De temps à autres ,les reproches fusent,elle s'en excuse ...mais ne les efface pas.
Après de multiples détours elle revient à New York où ,là ,les souvenirs affluent car ils y sont allés tous les 2....mais elle tient le choc .Puis c'est Venise ,avec en toile de fond la chanson d'Aznavour.,...et puis enfin le grand retour à Paris....
La dernière lettre est celle d'une femme qui a rencontré quelqu'un et qui le dit en toute simplicité .Mais ,pour moi il y a un ,"mais."...Elle imagine une ultime rencontre fortuite et la derniere phrase m'a laissée songeuse

En tout cas ,je n'ai pu qu'être fascinée et admirative de la manière dont s'est glissé P.Besson dans la peau d'une femme! Comment a t il fait pour si bien en saisir tous les méandres?
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Je n'aurais pas lu ce genre de livre s'il avait été écrit par une femme pour exorciser sa douleur.
Ecrit par un homme, dans une si belle écriture, avec une telle densité d'émotion, c'est une merveille !
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« Se résoudre aux adieux » est le premier livre de Philippe Besson que j'ai lu. Si j'ai été séduite c'est parce qu'à cette époque je vivais une rupture amoureuse et je me suis retrouvée dans ce que Louise avait à dire.

Entre le récit de voyage et le roman épistolaire, Philippe Besson nous emmène dans le voyage qu'a entrepris Louise pour oublier l'homme qui l'a quittée. de la Havane à Paris, en passant par New-York, Venise et un voyage en Orient Express, Louise écrit à son ancien amant, Clément, qui a préféré rompre pour préserver son mariage. Elle décrit les paysages, les villes qu'elle traverse ce qui lui permet de parler de sa relation passionnelle avec Clément, leur rencontre, leurs moments les plus mémorables mais aussi d'essayer de l'oublier.
Elle sait pourtant que « même dans l'éloignement, on reste accroché à un point fixe et ce point fixe, c'est la détresse. le changement de décor ne change rien. Puisqu'à la fin, ce qu'on regarde n'est pas au dehors mais au-dedans. »

Les lettres de Louise sont donc une façon de se reconstruire, de guérir d'une séparation avec sérénité et espoir.
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Se résoudre aux adieux...
Un ouvrage bouleversant. Particulièrement lorsque vous vous sentez si proche de Louise, que vous vous demandez si les billets qu'elle envoie à son amant perdu sont écrits de sa main (celle de Besson...) ou de la votre.
Brièvement, Louise rédige des lettres à Clément, l'homme qu'elle aimait et qui l'a quittée. Pour une autre... ou plutôt pour celle avec qui il n'a jamais cessé d'être. Se sentant abandonnée, dévastée, Louise fuit Paris et part vagabonder, errer, dans différentes villes de différents pays : La Havane, New-York, Venise... Elle choisit la fuite en guise de thérapie. Or, durant ce périple, elle ne cessera d'écrire à l'intention de Clément, comme s'il l'accompagnait, autrement dit comme s'il n'était jamais parti.
J'ai donc été bouleversée par ce roman, roman révélation, roman coup de coeur. Posés les mots noir sur blanc, on se rend compte de l'ampleur qu'une passion peut avoir. En effet, il arrive au lecteur de prendre Louise en pitié : Louise l'Abandonnée, celle que l'on n'a pas choisi. Celle qui est restée, alors que l'autre est parti. Celle qui écrit et à qui on ne répond pas. Et celle qui au lieu de vivre, se souvient. On perçoit au fil des lettres son désespoir, sa totale incompréhension de la situation :
"Tu sais cela, toi mieux que quiconque : ma fragilité devant l'irréparable, mon effroi devant l'inintelligible."
J'ai été bouleversée, également, par l'écriture de Besson, par son talent. Par son écriture, car il sait parfaitement associer les mots aux sentiments, il sait comment faire couler son encre pour susciter diverses émotions. Enfin, par son talent, car sa connaissance de la psychologie féminine est stupéfiante. Besson sait littéralement s'oublier pour faire vivre des personnages de papier et d'encre. Je peux dire cela, moi mieux que quiconque. Car, j'étais Louise.
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Se résoudre aux adieux"...tout est dit dans le titre.L'écriture est fine et précise, elle touche juste à chaque phrase.La vraie histoire d'amour n'a jamais de fin même pour l'héroïne qui essaie par l'écriture de lettres superbes d'oublier son amant.Même guérie, elle reste malade de lui...un roman à découvrir avant de tomber amoureux ou après l'avoir été.Dans tous les cas, c'est à lire et à relire....pour mieux comprendre l'autre.
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