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EAN : 9782266136075
191 pages
Pocket (02/09/2004)
3.48/5   540 notes
Résumé :
Au commencement, il y a cette peinture d'Edward Hopper qu'on peut voir à Chicago. J'ai dû l'apercevoir à plusieurs reprises avant de m'en procurer une reproduction, un dimanche d'ennui. Un soir, sans intention particulière, j'ai observé la femme en robe rouge de la peinture, assise au comptoir d'un café nommé Phillies, entourée de trois hommes. Alors, ça s'est imposé à moi, sans que j'aie rien cherché. J'ai eu l'envie impérieuse de raconter l'histoire de cette femme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (83) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 540 notes
Ce roman est inspiré d'un tableau d'Edward Hopper qui représente une femme vêtue d'une robe rouge, assise à un bar, entourée de trois hommes et qui a plu et presque obsédé Philippe Besson (au point qu'il en a acheté une reproduction) et peu à peu les personnages se sont animés et une histoire s'est construite entre eux.

Cette histoire se déroule comme une pièce de théâtre, un huis-clos, qui respecte les trois unités : lieu, temps, action et l'auteur réussit à y introduire toutes sortes d'émotions, dans une ambiance électrique comme peut l'être une fin d'après-midi orageuse.

le café Phillies était « leur bar » et Ben, le serveur, a connu Louise et Stephen à l'époque où ils étaient amoureux et vivaient ensemble. Il connaît tout de Louise car il l'a vu sombrer, souffrir, s'accrocher après leur séparation, mais sans jamais sortir de son rôle de serveur, accueillant les confidences sans juger. « Il s'est toujours contenté de l'écouter, sans ponctuer ses phrases. Il a la conviction que les serveurs de café doivent être affables et discrets ». P 23

Comment peut-on se reparler au bout de cinq années de séparation durant laquelle chacun d'eux a évolué de son côté, comment renouer le lien ? La conversation peut-elle reprendre là où elle s'est arrêtée ? Comment parler à l'autre sans le heurter, sans commettre d'impair ?

Peut-on resurgir dans la vie de l'autre après une rupture, une trahison puisque Stephen a épousé une autre femme dont il a eu des enfants ? Est-ce que l'autre a encore une place pour vous dans sa vie ? A-t-il d'ailleurs refait sa vie sans vous ?

Bien sûr, tous les souvenirs remontent, les bons comme les mauvais. Stephen est issu d'une famille de notables qui, notamment le père, a très mal accueilli Louise à l'époque, une petite actrice ne pouvait pas s'intéresser à leur fils sans une arrière-pensée. « Aujourd'hui encore, son évocation pèse lourd entre eux deux. Dans le laconisme de Louise, il faut comprendre que la rancune n'a pas été jetée à la rivière. Dans la discrétion de Stephen, il convient sûrement de déceler une volonté de ne pas raviver des plaies. On retient ses coups ». P 47

Philippe Besson aborde tous ces sujets sans tabous, tente d'apporter une réponse aux questions, aux doutes et pousse chacun dans ses retranchements. Il joue aussi sur les silences qui s'instaurent entre eux quand la tension devient trop palpable et qui permettent de gagner du temps. Les silences d'aujourd'hui, comme ceux d'autrefois, le silence face au tumulte du coeur. Même les absents, tel Norman dont on attend toujours l'arrivée ou le coup de fil, ou même Rachel, habitent le bar. Chaque rôle est important dans ce huis-clos.

Il exploite aussi l'immobilité derrière laquelle chacun se réfugie pour ne rien dévoiler à l'autre de ses faiblesses, une économie de mots et de mouvements qui reflète l'atmosphère suggérée par le tableau de Hopper.

J'ai adoré cette histoire car les personnalités des protagonistes sont fouillées, explorées dans les moindres recoins, avec leurs failles et leurs fragilités comme Philippe Besson sait si bien les décrire, les décortiquer, sans complaisance en utilisant toute une palette d'émotions. de plus, je trouve son idée de départ géniale et il l'a exploitée de fort belle façon.

Un livre paru en 2002, qui était depuis des années dans ma bibliothèque, un roman court (191 pages) mais tellement dense, un coup de coeur. J'en vois certains sourire, car je fais partie du fan-club de Philippe Besson donc, pas objective…

Note : 9/10
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Nous sommes à Cape Cod aux Etats-Unis. Septembre est là mais l'été ne semble pas vouloir s'en aller. Une certaine douceur plane sur cette ville. le bar, Chez Phillies, est encore ouvert malgré le peu d'habitués. Mais, il faut dire que la seule cliente, Louise, assise au bar, un Martini posé devant elle, est presque devenue une amie de Ben, le serveur. Un silence règne entre eux mais ces deux-là n'ont pas besoin de se parler pour se comprendre. Elle attend impatiemment Norman, son amant, qui ne devrait pas tarder.
La porte s'ouvre, mais ce n'est pas l'être désiré qui apparaît mais Stephen, un de ses anciens amants. Est-ce le hasard qui les fait se réunir à nouveau ? Ces deux êtres vont-ils réussir à se parler ? Louise va-t-elle accepter de prendre un verre avec lui, malgré leur séparation douloureuse d'il y a cinq ans ?

Initialement attirée par la couverture, représentant une toile de Hopper, « Les rôdeurs de la nuit » dont l'exposition m'a réellement convaincue quant au génie de ce peintre, je me suis tournée vers ce roman plus par intuition que par l'histoire en elle-même. Malgré cela, le plaisir de lecture fut bel et bien là. Partir d'un tableau et échafauder toute une histoire, raconter ou plutôt inventer le présent et le passé de ces trois personnages peut s'avérer un exercice délicat et pourtant, Besson l'a réussi avec brio. On se passionne pour cette histoire, pour ces héros qui deviennent, le temps de quelques heures, des personnes vivantes...Besson s'est inspiré de cette toile et a véritablement donné corps et vie à ce tableau. L'écriture, toute en finesse, en poésie et retenue, est séduisante et enivrante.

Une arrière saison chaleureuse et apaisante...
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L'idée de départ de ce roman m'a attiré. Partir d'un tableau et d'imaginer une histoire autour des trois personnages présent sur cette peinture. Je trouve ça vraiment original et je suis admirative de l'imagination de l'auteur.
J'ai ouvert le livre à 14h et a 17h il était fini, impossible de le lâcher tellement j'ai adoré. On entre dans ce roman ou plus précisément dans ce tableau et l'on s'assoit au bar, on observe ces trois personnages, on les écoute.
Avec chaque paragraphe, on change de narrateur et on alterne ainsi entre Ben (ou Benjamin) le serveur, Stephen l'homme au costume et Louise cette femme à la robe rouge.
Peu d'action puisqu'il s'agit la d'un huis-clos, une fin assez prévisible mais pourtant j'ai pris beaucoup de plaisir a la lecture. L'écriture de Philippe Besson, que je découvrir ici est fluide, très agréable et décrit à merveille les sentiments et les pensées de chaque personnage.
Chaque personnage m'a conquise car je dois dire qu'au début du roman, chacun m'agaçait. Louise maitresse d'un homme marié qui atteint désespérément que son amant quitte sa femme, Ben le serveur effacé, qui travaille dans ce même bar depuis neuf ans dans une ville ou a part sa plage rien ne semble très attrayant et enfin Stephen, parfait goujat qui après avoir quitté Louise pour une amie a elle, revient car il est a nouveau seul. Autant dire qu'ils n'avait, tous les trois, pas grand chose pour eux! Et pourtant au fils des pages, je les ai apprécié de plus en plus, les trouvant même sympathiques et attachants.
Mon seul regret c'est que ce livre est bien trop court! Forcement toute l'histoire tourne autour de ce tableau mais j'aurai aimé savoir ce que deviennent nos personnages, en quittant ce bar, mais ça c'est aux lecteurs de l'imaginer....
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Au départ de L'arrière-saison, ce roman de Philippe Besson, il y a la célèbre peinture d'Edgar Hopper, Nighthawks (noctambules) peinte en 1942 et dont on voit une partie en couverture. Ensuite, il y a l'imagination de l'auteur interpellé par les personnages de la toile, au point d'avoir eu envie de raconter leur histoire, une histoire… Sa verve littéraire en fera un huis clos dans un bar de Cape Cod. S'il respecte le lieu originel, il prend des libertés avec la chronologie, en déplaçant son portrait à une période plus contemporaine, que seuls quelques détails de sa narration matérialisent ; les destins qu'il mêle et démêle, les amours qui se sont perdus et se retrouvent fleurent la nostalgie romantique d'un siècle et de moeurs révolus. Un beau travail d'écrivain, j'ai passé un bon moment de lecture ; il m'a donné très envie d'entrer prendre un verre dans ce bar, à moins que ce ne soit la femme à la robe rouge...
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Un peintre, un tableau, un auteur, une histoire.

En lisant l'arrière saison, j'ai reçu trois bonheurs : Celui de découvrir un nouvel auteur, un livre et un peintre.

Ce livre est un réel coup de coeur comme je les aime. L'histoire s'est accaparée mon âme et lorsque j'ai tourné la dernière page je me suis retrouvée dans le vide, comme lorsqu'on écoute une grande musique et que l'on coupe le son, «Erik Satie, Gymnopédies par exemple». Pourquoi ? Pourquoi pas !
C'est grave docteur ??

Pourtant ce n'est pas le livre du siècle mais l'histoire me touche.
Stephen et Louise ont autrefois formé un des couples les plus en vue de Boston. Elle, jeune comédienne, lui, brillant jeune homme diplômé de Harvard. Ils ont vécu ensemble cinq ans d'amour, jusqu'au jour où Stephen s'est laissé séduire par Rachel, une brillante jeune femme diplômée de Harvard, d'une famille fortunée, tout à son image. Il fait son choix, quitte Louise qui lui a fait jurer de ne jamais chercher à la revoir.
Un soir dans un bar, il n'y a personne, sinon Ben, le barman, et elle. Louise est au comptoir. Ils échangent des banalités. C'est alors qu'apparaît un revenant : Stephen.
Comment reprendre le fil après cinq ans d'absence ? Comment revenir vers quelqu'un que l'on a trahi ? Comment avouer que l'autre avait raison ? le mariage de Stephen avec Rachel a t'il échoué ? Pourquoi Stephen est là, que cherche-t-il vraiment ?

C'est un huis clos comme je les aime. Un face à face ou va ressurgir de vieilles rancoeurs, des non dits, de la haine, de l'amour….

Philippe Besson s'est inspiré d'un tableau d'Edward Hopper pour écrire ce livre. Qui n'a pas rêvé un jour de donner la parole aux personnages d'un tableau. Et ben Besson l'a fait et plutôt bien.

Ce tableau s'appelle Nighthawks, peint en 1942, Hopper est inspiré par une nouvelle d'Hemingway «The killers» montrant des personnes assises dans un bar typique américain : Une femme de rouge vêtue accompagnée d'un homme, assis tous deux au comptoir, le barman et un homme de dos. La scène se passe tard dans la nuit. C'est le plus célèbre tableau de Hopper.
L'histoire part de cette scène, et j'ai adoré la façon dont Besson a mené l'histoire. Quelle belle plume !

Je connaissais le tableau d'Hopper avant le livre et maintenant je ne pourrai plus dissocier cette peinture de ce roman et de Satie.

C'est une scène digne d'être tournée au cinéma.

Pour finir ce livre je l'ai trouvé dans le cartable de ma fille Mathilde. Alors merci ma grande pour ce moment de bonheur et de partage. J'en veux encore !!!


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Citations et extraits (115) Voir plus Ajouter une citation
Elle est convaincue que le monde change, que la vie propose des épreuves mais qu'on peut rester soi-même et triompher de ces épreuves. En fin de compte, les souffrances font partie de l'existence, elles ne peuvent pas nous être épargnées mais elles valent cent fois mieux que des moments insipides, elles sont le prix à payer pour affirmer ce qu'on est et accomplir ce qu'on a décidé.
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Tout à coup, ils ne sont plus uniquement leur passé ou leur passif, leurs amnésies criantes ou leurs remontrances muettes, ils ont des corps, des formes qu'ils connaissent bien, des peaux qu'ils ont souvent caressées, des bras qui leur ont servi à s'étreindre, des bouches qui se sont touchées chaque jour pendant cinq ans. Le désir, il est palpable. La violence qu'ils ressentent, qui les heurte tous deux ensemble, elle est physique. Ils s'en retournent aux origines.
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Elle tient à être absolument certaine qu’elle n’a plus à l’attendre, qu’elle n’a plus à attendre. Qu’elle est seule désormais, absolument seule. Qu’elle est bien cette femme, agrippée à son téléphone portable, devant l’océan, à la porte d’un café déserté de tous, et qu’il ne lui reste plus qu’à raccrocher et à aller se jeter du haut d’une falaise, comme cela arrive à d’autres chaque été.
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 Le crépuscule de Cape Cod tombe sur les vérandas des villas avoisinantes, où de jeunes femmes aux épaules découvertes ont profité jusqu’au dernier moment des rayons du soleil. Des chaises à bascule grincent avec le vent léger qui se lève, qui arrive maintenant de l’océan. Une balançoire bouge sans que nul ne l’actionne. Un frisson parcourt les dunes et agite les fils électriques pendus aux poteaux qui longent la route de la côte.
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Cependant, il ne perçoit pas l'intérêt qu'il y a à évoquer le passé si c'est pour n'en retenir que ce qui blesse. Il pense aussi que la prescription est possible, qu'elle est même souhaitable, que tous les deuils ont une fin. Et ça ramènerait un sourire sur le visage de Louise de parler d'autre chose. Elle est en train de se faire du mal et cela le contrarie. Il voudrait lui dire qu'elle ne tirera aucune satisfaction de ces règlements de comptes, qu'on ne guérit pas de ses blessures en les ravivant.
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Philippe Besson à Bordeaux Chez Mollat pour « Un soir d'été » (31 janvier 2024)
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