Lucas vient de mourir, mais cela ne l'empêche pas de se confier à nous lecteurs. Bien que les circonstances de sa mort soit étrange, ce n'est pas sur ce mystère que l'auteur s'attarde, mais sur le plus grand secret de son personnage. Ce secret porte un nom : Léo.
Philippe Besson décortique son personnage à travers trois voix. Celle d'Anna, la compagne ; Léo, l'amant caché et celle étonnante et inattendue du premier concerné : Lucas.
Écartée de l'enquête policière par la famille de Lucas, Anna cherche à comprendre. Y a-t-il quelque chose qui lui aurait échappé ? Léo, lui, était dans la confidence et acceptait ce contrat du silence. Que lui reste-t-il maintenant ?
Pour Lucas, c'est le moment de se confier sans fard, presque sans regret. Même à travers sa voix d'outre tombe, Lucas semble libre, magnétique et attachant. Il repense avec bienveillance à Anna et Léo, ces deux amours et nous délivre ses derniers secrets.
Encore une fois, la plume de
Philippe Besson m'a charmé dès les premières lignes. Elle est simple, juste et sensible. L'auteur ne juge jamais ces personnages et leur donne la voix avec beaucoup de sincérité. J'avais peur que cette thématique mortuaire soit plombante, voire étouffante, mais cela n'a pas du tout été le cas. Lucas parle avec légèreté et nous accompagne en douceur dans son dernier voyage. La nostalgie, bien entendu, règne dans ce roman, mais aussi la beauté. Celle de petites phrases, d'instants volés, sans oublier celle de Florence. Pour celleux qui ont déjà visité cette ville éblouissante, vous savez qu'elle paraît figée dans le temps comme un merveilleux décor du passé.
Un garçon d'Italie, c'est l'histoire d'un garçon moderne, qui malheureusement n'est plus, mais nous fait vivre une dernière fois sa vision de l'amour. Un court roman qui se dévore et dont on se délecte en même temps.