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Critique de BillDOE


D'après le roman de Laurent Binet, scénario de Xavier Bétaucourt, dessin d'Olivier Perret, couleur de Paul Bona.
Roland Barthes ( un philosophe, critique littéraire et sémiologue français. Source Wikipédia) vient d'être renversé par une camionnette alors qu'il traversait une rue de Paris. Il sortait juste d'un entretien avec François Mitterrand. Il venait de découvrir « La septième fonction du langage », une technique verbale qui permet de convaincre n'importe qui de faire n'importe quoi, en résumé, le pouvoir absolu. Cette théorie aurait été suggérée par Roman Jakobson. (un penseur Russo-tchéco-américain qui devint l'un des linguistes les plus imaginatifs et éminents du XXe siècle, en posant les premières pierres du développement de l'analyse structurelle du langage, de la poésie et de l'art dont le cinéma, à travers une oeuvre abondante et variée. Source Wikipédia)
Barthes finit par décéder à l'hôpital. le commissaire Jacques Bayard et Simon Herzog, sémiologue, mènent l'enquête afin de découvrir s'il s'agit d'un simple accident ou d'un meurtre et si cette « septième fonction du langage » existe vraiment.
C'est une histoire qui visite le milieu intellectuel, ses conspirations, ses rivalités. On entre dans le monde du Logos club, assemblée constituée d'éminences qui se livrent à des joutes verbales où le perdant se voit amputer d'une phalange.
L'histoire, entre réalité et fiction, dresse une critique au vitriol du petit monde rance de la soi-disante élite intellectuelle dont la bêtise et le narcissisme n'ont d'égal que l'étendue de leurs connaissances dont ils s'énorgueillissent.
D'un point de vue pictural, la construction des cases sur chaque page, leur organisation en un enchaînement fluide, les bulles parfaitement réparties, offrent un confort de lecture remarquable et ne cassent pas le déroulement de l'action. On oublie vite les qualités techniques de l'image pour se concentrer sur l'histoire et en être absorbé.
Le dessin se rapproche plus du croquis, de l'esquisse, que du réalisme comme c'est le cas pour certaines bandes dessinées. Néanmoins, l'histoire faisant intervenir des personnages ayant réellement existé, leurs traits caractéristiques sont reproduits de façon suffisamment précises pour qu'on les reconnaisse. Les sourcils de Jean Edern Hallier, le crane de Giscard, la coiffure monacale de Sollers etc. ... L'effet croquis permet à l'oeil de ne pas s'attarder trop longtemps sur le détail et donne du mouvement et de la fluidité à la lecture.
Merci à Babelio masse critique privilégiée et aux éditions Steinkis pour la découverte de ce magnifique ouvrage de bandes dessinées et pour la redécouverte de l'histoire extravagante, passionnante et pleine d'humour de Laurent Binet.
Editions Steinkis, 152 pages.
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