de toute ta vie ?comment peut-on parler de toute sa vie, quand la commence à peine ?
parce que la seule vie qu'on a,c'est celle qu'on a vécu. la vie a venir,c'est que de la foutaise. c'est que du baratin de forain,ça sert à rien. ou alors juste à encaisser ce que as déjà supporté en échange d'un espoir de moins pire.
(la fille aux les allumettes)
Elle s’est blottie dans l’ombre d’un porche, à l’écart de la ronde des vigiles et de leurs chiens, et croque les dernières pralines de l’Arménien. Son téléphone est comme une flamme entre ses mains. Elle l’a rechargé quand il l’a laissé seul dans le chalet. Quand elle compose le numéro, le porche s’éclaire d’une vision heureuse. Leur maison. Au temps du bonheur. Ca sonne. Plusieurs fois. Peut-être qu’ils réveillonnent ailleurs. Peut-être que…
Mais j’étais surtout désabusé depuis un bail. Par ce que mes yeux avaient déjà pu constater auparavant : l’état du monde. Le fric et le pouvoir.
– L’éternelle lutte des classes, les nantis et les pauvres, approuve Ferguson, résigné.
– Oui, mais pas seulement. Vous avez vu ce qui se passe dans ce monde, justement ? Cette moralité à deux balles, cette police du rire, ce puritanisme de pacotille. À terme, on régulera l’amour, le droit d’aimer une personne et pas une autre, on te dira avec qui baiser ou avec qui ne pas le faire. Tu ne trouves pas ça paradoxal, toi, qu’à une époque où on glorifie les libertés individuelles, où l’on a accès à tous, le moralisme soit devenu une arme de destruction massive ? Et puis merde… Pourquoi suis-je ici parmi vous ?
“Madame, si l’on en croit le conte, elle aurait du se réveiller, la princesse…”
Le sang bouillonnant dans ses veines, Clara se mit à hurler, si fort que le tonnerre grondant sur les plaines n’osait rivaliser. Surpris par sa réaction, les enfants se mirent à pleurer abondamment. La femme étendue sur le lit humide paraissait sur le point de s’éveiller, mais la plaie dessinée autour de sa gorge attestait le contraire. Paralysée par l’horreur, Clara fixait un point imaginaire dans le décor anxiogène. Puis, réalisant que l’auteur de cette macabre mise en scène pourrait encore errer dans les parages, elle mobilisa toutes ses facultés pour conserver son sang-froid. Se détournant du cadavre, la jeune femme s’adressa calmement à ses petits protégés.
“Rentrons au campement”.
Puis elle ajouta :
“Maintenant !”
Elle s’est blottie dans l’ombre d’un porche, à l’écart, de la ronde des vigiles et de leurs chiens, et croque les dernières pralines de l’Arménien. Son téléphone est comme une flamme entre ses mains. Elle l’a rechargé quand il l’a laissée seule dans le chalet. Quand elle compose le numéro, le porche s’éclaire d’une vision heureuse. Leur maison. Au temps du bonheur. Ca sonne. Plusieurs fois. Peut-être qu’ils réveillonnent ailleurs. Peut-être que…
– Maman ? C’est moi, comment ça va ? Vous êtes tous à la maison ? Tout le monde va bien ? Oui, oui, moi aussi je vais bien ne t’inquiète pas. Je voulais juste avoir de vos nouvelles. Comment va ton cœur ? Tu te soignes, j’espère. Il faut être sérieuse avec ces choses-là… Ecoute maman, je voulais juste te souhaiter un bon Noël et te dire que je t’aime. Même si je suis partie, tu sais que je t’aime maman, n’est-ce pas ? Tu n’y étais pour rien.