Pour moi,
Ne t'attache pas a été au même niveau que le second tome de
PhonePlay : une lecture passable, tout juste la moyenne. Pourtant, le résumé vendait bien son propos et promettait une intrigue rebondissante, au moins sur le plan de l'action : Alexie est une jeune fille de seize ans et mène une vie paisible, un quotidien pour le moins banal. Tout le contraire de son voisin Jeremy qui, lui, est un accro à l'adrénaline et qui n'hésite pas à relever tous les défis qui lui sont proposés, aussi insensés soient-ils. Par le biais du hasard (ou grâce aux grosses ficelles scénaristiques que nous tisse l'autrice), ces deux personnages vont être amenés à se côtoyer et à se découvrir...
Je ne sais même pas par où commencer avec ce roman. Déjà, j'ai trouvé les personnages beaucoup moins intéressants que ceux de
PhonePlay : Alexie est une simple jeune fille, à l'instar de Alyssa, et on n'a pas grand-chose à dire sur elle. Jérémy, quant à lui, est complètement imbuvable, selon moi, et je n'ai pas réussi à apprécier un tant soit peu le personnage. Il est complètement l'image du "bad boy" que dépeignaient les horizons Wattpad entre 2015 et 2018 et que je n'ai jamais su apprécier dans aucune histoire. Immature, capable des pires choses juste pour un peu de sa "drogue" (l'adrénaline, la soif du danger), je le vois comme un chômeur complètement stupide qui n'a pas eu la chance de découvrir Genshi Impact pour rester chez lui et arrêter de foutre la merde là où il va. Pourtant, j'ai poursuivi ma lecture...
L'autrice use de grosses ficelles scénaristiques pour faire avancer son histoire. Rien que le début ne me semble pas naturel : les parents d'Alexie et Jérémy sont amis et voisins depuis longtemps et vont souvent manger ensemble. ce soir-là, chacun des deux adolescents se retrouvent donc seuls chez-soi et voilà que la mère de Jérémy a la bonne idée de proposer à Alexie de se rendre chez elle pour rendre visite à son fils ? Pourquoi ? Eh bien parce qu'il est seul, voyons ! Un grand ado de dix-huit ans, qui s'est malencontreusement blessé au foot, ne sort pas ce week-end, il lui faut donc de la compagnie... Et même quand elle tente d'éviter la rencontre, sa propre mère la contraint de s'y rendre.
Déjà, j'ai plusieurs questions : est-ce que quelqu'un s'en fout de son consentement ? Ensuite, est-ce vraiment possible que les deux ne se soient jamais vus plus de quelques minutes une seule fois dans leur vie alors qu'ils sont voisins et leurs parents sont bons amis pour se rendre aussi souvent au restaurant ensemble ? Ils ne font jamais de barbecue dans leur quartier ou quoi ? Au pire, vous connaissez la fête des voisins ? Bref-
Le roman est bien court, il est composé d'à peine 300 pages où il faut :
1 - Présenter les personnages un minimum pour que le lecteur s'y attache (raté).
2 - Qu'ils se rencontrent (moment à la fois drôle, mais terriblement gênant).
3 - Découvrir le côté sombre de Jérémy (ce qui met prend un peu de temps quand même parce qu'il faut bien que notre héroïne le connaisse un minimum).
4 - Que les problèmes commencent (et là je peux vous dire que ça s'enchaîne).
Bref, la phase d'exposition du roman est tout de même bien longue et il aurait pu être davantage intéressant que l'héroïne connaisse déjà Jérémy avant le début du livre pour que l'intrigue se mette en place plus rapidement. Parce que, finalement, cette dernière n'est pas si mauvaise et a du potentiel : Jérémy qui aime les sensations fortes, d'accord, mais
au point d'en avoir perdu sa coéquipière, alors là c'est fort. Alexie n'était absolument pas consciente dans quoi elle s'embarquait : ce qui est intéressant ici est de souligner le fait qu'elle n'a que seize ans et que cet abruti de Jérémy, dix-huit pour rappel, aime bien "profiter" d'elle pour des défis dont elle ne mesure pas la dangerosité. Comme un dealer qui n'en a rien à faire de vendre son poison au premier venu, du moment qu'il a l'argent...
J'ai été contente, finalement, que la fin arrive et elle a le mérite d'être violente et brutale. C'est quelque chose auquel on ne s'attendait pas forcément, qui aura fait couler quelques larmes aux fangirls de bad boy à coup sûr, mais qui pour moi signe bien la fin de ce bouquin. Avec un peu de recul, je ne vois pas de meilleure fin que celle-ci : au moins, elle nous dispense d'une suite !