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Dans ce roman aussi court qu'incisif, aussi poétique que pictural, nous découvrons le peintre au seuil de sa vie. Un ours mal léché qui critique tous ses confrères, qui n'écoute pas le Docteur Gachet et qui ne veut qu'une seule chose : peindre. Et encore, on a l'impression que cela lui pèse. Remarquez, quand on en est à ce stade, on doit quand même être fatigué, d'autant plus que Cézanne crapahute dans la montagne pour aller la peindre.

On a de l'empathie cependant pour ce vieux bonhomme grincheux qui est bien seul. Sa femme l'a quitté depuis longtemps, son fils vit à Paris. Je me dis qu'à force de rester seul, il s'est enfermé dans son monde. Et lorsque que quelqu'un fait mine d'y pénétrer, il rugit !

J'ai adoré ce roman ! Tous les sens sont en éveil. Les odeurs de la térébenthine viennent se mêler à celles du Sud, aux herbes des collines dans lesquelles se cachent les grillons, la description du paysage est un véritable tableau et le texte est une vraie poésie.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Un court texte surprenant, au style inclassable.

Lu d'une traite cette nuit, cet ouvrage à la plume décoiffante, mettant en scène 3 journées de la vie d'un Cézanne vieillissant, apparaissant comme un ours mal léché, misanthrope à souhait, la dent dure envers ses confrères artistes contemporains et passés...Ne supportant pas les toiles de son ami Renoir, avec lequel il finit par se fâcher, peu chaleureux, même, avec son unique fils, Paul....
Rien ne compte pour lui que sa peinture, son art... tout le reste est secondaire !

Cézanne est présenté par l'auteur , comme une sorte de Léautaud, vociférant, et vouant à tous les diables, ses congénères !...

Par contre quelques allusions mythologiques m'ont laissée de marbre, trouvées surfétatoires !

Un aspect a retenu plus particulièrement mon intérêt, ce sont les détails quotidiens que l'auteur décrit , montrant ainsi les difficultés toutes pratiques de tout artiste-peintre... au lieu d'enjoliver et de sublimer la vie d'artiste... Une manière autre, plus abrupte mais aussi plus authentique de présenter la création artistique, sous ses aspects glorieux et moins glorieux !!....

"Spatule à la main, il gratte sa palette, vigoureusement. (...) Il frotte au chiffon jusqu'à ce que le bois brille. Il pose une goutte de céladon au milieu; il saisit un pinceau propre, fin comme un fuseau, regarde le fruit, regarde la toile, regarde son nombril, regarde le plafond, regarde le monde, hésite longuement. Fichtre, que ce métier est difficile. "(p. 52)

"Accroupi dans les cistes, il trie les tubes dans sa caisse. Merci John Rand. C'est lui qui les inventés, en 41. Avant, les peintres conservaient leurs couleurs à huile serrées dans desvessies de cochon, qu'ils poinçonnaient pour en prélever. ça sortait en vrac; ça ne sortait jamais de l'atelier. le tube en étain refermable a tout changé. Avant, on restait à la maison. Maintenant, on a la bougeotte."(p. 11)

Et comme je le disais ci-dessus, le plus déroutant et déstabilisant , dans un premier temps, c'est le style tour à tour, composé de longues phrases, ou d'images, de dialogues lapidaires, souvent très crus, volontairement provocants, alternant avec un plume poétique et adoucie. Un mélange détonant...et réussi, car en dépit de ma perplexité et d'appréciations premières, ambivalentes, ce style doit être une réussite en soi, car quelques heures après ma lecture, des images fortes me revenaient à l'esprit, au vu justement des mots, images inédites, choisis par Mika Bierman....Une lecture à la fois surprenante et très appréciée, qui vaut le détour...et une attention particulière....!!





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Cézanne, cet être sensible et ronchon
*
Paul Cézanne est un peintre dont j'avais une vague idée. Impressionniste natif du sud de la France, fin du 19e siècle. Voilà, c'est à peu près tout ce que je savais de lui.
Alors ceci est un petit livre de 94 pages (à mi-chemin entre la nouvelle et le roman) qui s'essaie à raconter le quotidien de quelques jours d'un artiste-peintre vieillissant.
*
Se lit vite mais laisse une impression assez forte. On est happé par ce bonhomme pas franchement sympathique, qui nous emmène dans les champs de lavande, dans les collines sèches et brûlées par ce soleil piquant. La Provence dans toute sa splendeur sauvage.

C'est Paul qui se raconte. En fait, il déambule, armé de son chevalet, de son matériel de peinture et d'un chien, s'octroie des pauses, rencontre des êtres étranges venus tout droits de la mythologie (faune et sphinge). Puis rentre dans son mas, se fait un café et mange son ragout...tout seul.
Paul reçoit la visite de son fils, du médecin, d'Auguste Renoir et d'un Prussien bien étrange. Il furète aussi du côté obscur des collines.

Cette lecture a été assez troublante. Parfois très réaliste (comme un tableau de nature morte), on y sentirait presque la pomme flétrie en voie de décomposition. Et aussi onirique avec ses rêves éveillés de bestiaire causant au bord du chemin.
Le texte est tantôt cru et brut puis parfois doucereux et poétique. Avec des phrases sèches qui laissent une empreinte indélébile, je n'oublierais pas de sitôt cette parenthèse surannée et artistique.

Chapeau bas à cet auteur allemand qui a écrit dans la langue de Molière avec une parfaite maîtrise du vocabulaire des sens.

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Aaaaahhhh le sud de la France.... Sa lumière, ses odeurs de pins, ses couleurs chatoyantes, sans oublier...ses peintres ! Et oui parce qu'aujourd'hui, au-delà d'une histoire, laissez-vous porter par la douce et parfois rugueuse contemplation d'une nature vivante et humaine. Et c'est à travers ce prisme que Mika Biermann vous propose Trois jours dans la vie de Paul Cézanne, un très court roman de 92 pages édité chez Anacharsis. Si je m'attendais à un livre contemplatif, je ne m'attendais certainement pas à une description aussi nuancée et poétique. Parfois à la contrée de l'irréel, évadez-vous vers le beau, le sauvage, où l'odeur des pommes se mêle à celui de la térébenthine.

Un grand merci à Lecteurs.com pour cette très belle découverte !

Un podcast à écouter sur la page Babelio de l'auteur et sur le blog book'n'cook.


Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Paul Cezanne, artiste de talent, nous apparaît ici comme un vieil ours mal léché, antisocial, ne s'intéressant et ne vivant que pour ses toiles.
J'avoue être passée un peu à côté de cette lecture, je n'ai pas adhéré au style de l'auteur, une plume parfois crue dont je n'ai pas tellement compris l'intérêt.
Le livre est court, je suis donc allée au bout mais si ça avait du être dix jours avec Paul Cezanne, j'aurais flanché avant !
Bref, ça ne correspondait pas à ce que je pensais trouver..
Eu égard aux précédentes critiques, plutôt bonnes de ce livre, je pense juste que cette lecture n'était pas faite pour moi ! Donc tentez l'expérience, et qui sait vous aurez peut être une autre vision de ce roman !
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Un très court roman qui dépeint trois jours de la vie du peintre confronté à un drame.
Le caractère misanthrope, bourru de l'artiste et ses relations aux autres sont parfaitement dessinés.
La style poétique décrit la campagne, ses collines, ses pinèdes et ses broussailles.
On croise Paul son fils, le docteur Gachet, une maitresse, un gendarme et puis Renoir.
La pauvreté, la vie simple affleurent à chaque page.
Cela se lit facilement mais malgré une idée intéressante, j'ai finalement trouvé ce récit assez plat.
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Un petit livre pour nous conter trois jours de la vie du peintre Paul Cézanne, retiré dans la Bastide du Jas de Bouffan près d'Aix-en-Provence que son père, ancien directeur de banque, lui a offert.
Trois jour durant lesquels il arpente la campagne pour trouver le lieu propice pour sa nouvelle toile et au cours desquels il fait la connaissance de quelques voisins.
Un récit historique qui se le dispute à la fantaisie quand
l'auteur insère un évènement que Paul Cézanne a peint en 1874 intitulé "le meurtre" mais qui tient du fait divers que le peintre a transposé sur sa toile.
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Curieusement je sors de cette lecture à la fois conquise et indifférente. Aux premières dizaines de pages, j'ai été assez intéressée d'abord par le parti pris de l'auteur de pointer son oeil sur ce qui peut bien se passer avant la naissance d'une oeuvre, ici la célébrissime Montagne Sainte Victoire et j'ai beaucoup ri de toutes ses trouvailles humoristiques de l'auteur (en notant au passage que le français n'est pas sa langue maternelle) qui n'y va pas avec le dos de la cuillère. le pauvre Cézanne n'est pas gâté, certes il ne faisait pas toujours dans la dentelle non plus et la dent il l'avait parfois un peu aiguisée (Souvenons-nous son « Il y a deux sortes de peinture : la peinture bien couillarde, la mienne, et celle des ottres») mais quand même.

Il m'a semblé assez intéressant aussi de faire émerger un parallèle entre la créativité et la misogynie d'un artiste comme si les deux devaient nécessairement aller de pair… de montrer aussi les affres et autres difficultés matérielles ou existentielles d'une vie d'artiste qui ne saurait être toujours rose voire prestigieuse.

Cependant mon intérêt s'est trouvé vite émoussé, trop c'est trop ou manque d'intérêt pour les tribulations décrites ? Toutefois cela demeure une lecture surprenante ne serait-ce que par l'audace d'écriture de l'auteur, aussi je crois que je m'inviterai quand même dans ses « Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot » curieuse de voir quel costume il a taillé à la douce et rebelle Berthe.
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Mais quel vieux grincheux ce Paulo ! Quel gros ours mal léché !
C'est du moins le portrait qu'en fait Mika Biermann dans ce drôle de petit livre, moins un portrait qu'un paysage finalement… avec son décors provençal, ses odeurs, ses couleurs, ses bruits. L'auteur le dépeint comme l'artiste peignait, par touches lumineuses, suggestions délicates nées d'un gros empâtement, croûtes sur la palette qu'il faut gratter, balades suantes sur le motif, retraites silencieuses à l'ombre des pierres sèches.
Trois jours dans les vapeurs de térébenthine, trois jours dans la caboche d'un grand peintre, un gentil géant, génie solitaire. Trois jours dans une époque et surtout une terre, sans qui Cezanne ne serait pas Cezanne.
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Mika Biermann est un français qui est né allemand en 1959. Il vit et il écrit.
Mika Biermann est (ou a été) guide conférencier de musée et doit être du genre à rendre vivante la visite d'un château fort en parlant des cuisines.
Paul Cézanne est né en 1839 à Aix-en-Provence. Il est le père de l'art moderne et il a créé un nouveau style : « le post-impressionnisme qui recherchait la permanence, la nature profonde des sujets et l'utilisation de formes géométriques et de couleurs tonales pour représenter les trois dimensions ». !!!!

Mika Biermann a le sourire en coin. Il rencontre Paul Cézanne et cela donne ce livre.
Il y a peintre Paul : « le peintre – appelons-le Paul – sort de son atelier et ferme la porte à clef. C'est un vieil homme à la moustache épaissie par la morve, à la barbe raide de graisse de mouton, à la corolle de cheveux blancs s'écartant des oreilles comme les orties s'écartent du chou-fleur, aux dents gâtées par l'insouciance du fumeur, aux yeux chassieux où les images du monde ne rentrent qu'à reculons. »
Il y a des chiens et des paysages: « La chaleur du jour approche, couleur fauve, prête à bondir. le ciel, peureux, pâlit. le matin range sa petite trompette et s'étire. Les ombres respirent la tourbe. »
Peintre-Paul peint sur le motif : il est dérangé par une petite fille : »ce n'est pas bien ce que tu fais »dit-elle : « le ciel doit être bleu »
Le docteur Gachet lui rend visite, qui ne peut s'empêcher de parler, surtout de la peinture du« Hollandais »
Le jardinier Chabrier arrose ses fleurs : « un jour je ferai peut-être votre portrait, dit peintre Paul ; après vous mourrez »
Son fils vient le voir, il y a une ombre entr'eux.
Peintre Paul, malgré tout, est cultivé, il a été à l'école, et rencontre la sphinge qui lui pose la question. Un faune, le Minotaure et Pégase, même une muse.
Peintre Paul est bougon, il mange, dort, se réveille, il peint aussi : « on a toujours une nature morte à finir »
« Ça avance, ton tableau, _pas vraiment ;-pourquoi ? _parce qu'on arrête pas de me faire chier »
Un jour, dans la campagne, il trouve le cadavre de la gueuse, qui se faisait battre par un prussien. « le sang a strié la peau du ventre, rouge et blanche, noire et sale »Plus tard il en fera un tableau.

J'ai bien aimé rencontrer Peintre Paul qui vit, pète. Loin des grandes phrases sur l'art.
J'ai bien aime le regard plein de malice de Mika Biermann qui, sans aucune ironie ,nous montre la peinture de Paul Cézanne : son humanité.
C'est extra !


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