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Critique de BazaR


« On ne juge pas un livre à sa couverture. »
Ben si, en fait, on le fait tout le temps. Tout participe à la sélection de ce qu'on désire lire, la couv, le 4ème de couv, les critiques, les conseils de libraires, etc.
Bref, en voyant la couv du Bifrost n°91 « spécial fictions », les auteurs annoncés que je ne connaissais guère, je n'aurais jamais choisi de lire ce numéro si je n'avais pas été abonné.
Et j'aurais raté quelque chose d'excellent.

Hormis une d'entre elles, j'ai trouvé que les nouvelles proposées apportaient quelque chose de neuf à mes neurones affamés et en risque perpétuel de blazitude. du style, de l'imagination, du plaisir quoi !

Olivier Caruso, dans son Ex Silentio, tisse une histoire à base de fils de hard science à la Stephen Baxter et d'introspections cyniques à la Robert Charles Wilson, dans une forme où le style SMS domine. Une expérience de « premier contact » avec une espèce intelligente incongrue qui tourne mal. C'est du jamais lu (par moi en tout cas) et sacrément fortiche.

Michel Pagel ne m'est pas inconnu même si je n'avais rien lu de lui. Il a apparemment créé un univers « de la fusion » où humains et races fantastiques – vampires, fées, mages, etc. – ont construit une civilisation unifiée qui a conquis les étoiles. Il y revient régulièrement. Dans La Mort de John Smith, Pagel nous offre une histoire policière sur fond de cataclysme : un vampire pygmée doit arracher la fille d'un notable friqué à une secte apocalyptique qui s'est mise en tête, avec d'autres désoeuvrés, de s'installer sur une petite planète que va bientôt heurter un astéroïde. A priori je ne suis pas fou du mélange des genres, mais là ça fonctionne sacrément bien.

Puis Léo Henry nous écrit un chant du retour à la Nature après la fin de notre civilisation. Écouter plus Fort aurait pu être quelconque si l'auteur n'avait pas travaillé le style pour surprendre le lecteur. Car il s'agit de se mettre dans la tête de gens qui ont plus ou moins laissé tomber l'interaction avec l'environnement par la raison pour la remplacer par une « écoute » de nature plus empathique, quasi télépathique. Très class.

En trois pages, le désormais célèbre Ken Liu nous pond un récit extrêmement percutant. Souvenirs de ma Mère, ce sont les rencontres régulières entre une mère et sa fille au fil du temps relativiste. Poignant !

Jean Baret écrit Trademark, une nouvelle efficace assez bien dans le style de la série Black Mirror mais assez convenue comparé au reste du magazine. La fin ne surprend pas. On peut voir cette nouvelle comme une introduction à une trilogie dont le premier tome sort en ce moment : bonheur[tm].

Enfin, Carolyn Ives Gilman écrit un road trip en bus à travers l'Amérique en compagnie d'un extraterrestre et de son « traducteur » humain (Voyage avec l'Extraterrestre). Là aussi, la difficulté de communication est mise en avant, mais finit par passer. La nature et l'optimisme de la fin m'ont fait penser au Crépuscule de Briareus de Richard Cowper. Beaucoup d'émotions dans ce récit.

Je vous l'avais dit. Que du bon ou presuqe. Si on ajoute un article passionnant de Roland Lehoucq sur le voyage vers la Lune dans la littérature et le cinéma, je me dois d'avouer que j'ai été comblé.
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