La trilogie Nikopol - Intégrale

Le monde de Bilal a beau être désespéré, je suis et reste émerveillée devant la plus belle représentation d'humains, hommes ou femmes, que j'ai jamais vue.

C'est par la trilogie Nikopol que je suis revenu à la BD. J'étais resté aux BD de ma jeunesse, et quelle ne fut pas ma surprise. Des dessins comme je n'en avais jamais vu, si beaux qu'ils sont difficiles à décrire avec des mots.
Nikopol, c'est le nom d'un homme en orbite stationnaire et pénitentiaire qui retombe sur Terre, et même à Paris, alors sous la dictature. Fait étrange : une pyramide flotte au dessus de la ville, dans laquelle vivent les Immortels dieux égyptiens.
Trois albums constituent cette trilogie : La foire aux Immortels, La femme piège et Froid Équateur, suivant une intrigue parfaitement maîtrisée et une esthétique qui ne l'est pas moins. Une oeuvre phare de la bande-dessinée, intemporelle et vraiment réjouissante.

Une très jolie BD. Très colorée mais dont le sujet est plutôt sombre. Aucun des personnages n'est particulièrement attachant et pourtant on se laisse bien porté. Très étrange, très travaillée, vraiment une bonne histoire.

un graphisme magnifique pour une découverte de ce support que je connais mal : la bande dessinée.
et derrière ce graphisme, une histoire captivante.

Bon. On ne comprend strictement rien ou pas grand chose mais les graphismes sont dingues et j'avoue une faiblesse pour cette petite (hum hum !!) frappe de Horus, complètement barré, et pour Nikopol-père qui récite du Baudelaire dès qu'il part en vrille.

Le retour sur Terre d'un dissident après des années d'errance spatiale... L'Europe est dominée par un régime fasciste...
Tous les ingrédients sont réunis pour une superbe série noire et dystopique, futuriste et métaphysique. le dessin de Bilal est toujours aussi sublime, le scénario est fouillé, complexe il faut le dire. Mais cette densité fait partie de l'ADN de Bilal et rend cette oeuvre encore plus précieuse.
Du grand Bilal

Un classique que je relis de temps à autres. Avec une préférence pour le premier volume, le deuxième étant très bon aussi. Un univers sale, sombre, qui suinte, qui donne envie de se désinfecter. Des personnages aux expressions figées, neutres et de Dieux qui s'ennuient (pour rester polie). Une très belle réussite, fascinante et dérangeante.

J'adore les histoires courtes de Bilal mais je trouve ses trilogies assez ennuyantes (Le vaisseau de pierre, etc, ne sont pas concernées puisque les albums sont parfaitement autonomes les uns des autres).
Ça se ressent d'ailleurs dans toutes ses adaptations cinématographiques.

BD splendide sur le plan graphique, des décors futuristes et des comportements. Mais des splendides gouaches et un super rendu 3D ne peuvent suffire à tenir en haleine le lecteur. Suivre jusqu'au bout le fil conducteur particulièrement verbeux et alambiqué de cette BD demande une motivation qui a failli m'abandonner dès les premières pages du tome 1 et qui m'a définitivement quitté à l'entame du tome 3. J'ai tout de même fini celui-ci en feuilletant les images, comme j'aurais regardé des tableaux dans une exposition...

Pas attiré par la BD au départ, je me suis laissé tenté par Enki Bilal dont les qualités de dessinateur me plaisaient déjà sans avoir lu la moindre de ses oeuvres.
Je ne regrette absolument pas d'avoir tenté l'expérience, bien au contraire, j'adhère totalement.
Les textes sont aussi bons que ses dessins.
Une histoire captivante, drôle et angoissante.
Du grand art.