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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Bilal et Christin ensemble, c'est une certaine façon de faire de la BD : des dessins qui ne font pas honneur aux personnages en les sublimant mais en les représentants tels qu'ils sont, des histoires alambiquées et faisant la part belle à la réflexion sur les idées et des considérations sur le monde européens du XXè siècle, en pleine mutation.

Je ne suis pas un grand fan de Bilal, je dirais même que son style est assez éloigné de mes gouts en matière de BD. Son style de dessin très raide m'apparait souvent comme fade, et les traits de ses personnages ne sont pas toujours très clair à mes yeux. C'est un souci qui s'aggrave avec la multiplicité des personnages et les noms que je ne retiens pas forcément. Dans les différentes lectures que j'ai fait, je suis toujours un peu "accroché" par le dessin, même si je m'y fais.

Niveau scénario de Christin, c'est dans le même esprit que les autres BD qu'ils ont fait ensemble, à mon gout : des considérations sur le siècle et le temps qui passe, sur la guerre, les idées des camps qui se sont affrontés face à un monde moderne et la vacuité de nombreux combats. J'aime bien cette idée (qui n'est pas sans me rappeler la chanson de Brassens "Les deux oncles") de se rendre compte que quarante ans après des atrocités commises au nom d'idées, celles-ci n'ont presque plus cours et les combats changés. Certes les extrêmes n'ont pas fini de faire des morts, mais il semblerait que l'intérêt de ces idées soit bien moindre aujourd'hui. Est-ce parce qu'on est moins politisé ou parce que les débats politiques ont changés, quoi qu'il en soit c'est assez triste de voir les carnages (celui décrit en Hollande me rappelle le bien réel d'Oslo et d'Utoya) qu'entrainent des idées qui ne semblent déjà plus avoir court.

Là-dessus, j'ai l'impression que Christin raconte encore une fois, comme dans d'autres séries qu'il a fait, une certaine vision du monde qui a changé et laissé les combats d'antan de côté. Ces vieux qui se sentent en décalage avec les évènements actuels et mis en marge lors de leur combat qu'ils finissent quarante ans après, sont aussi une image de la façon dont l'Europe à évoluée. le printemps de Prague, les néo-nazis allemands, les élites d'extrême-droite abritant les terroristes qui les arrange, la presse qui n'a plus cure des vieux croulants ... C'est un autre monde, dans lequel ces vieux semblent ne plus avoir leur place. Ils sont désuets, ils sont en décalage avec leurs contemporains, mais en même temps ils ne comprennent pas forcément non plus les nouveaux combats que l'on mène.

La BD souffre de quelques défauts mineurs, notamment le fait que la balade en Europe est parfois facilité par quelques cordes scénaristiques, mais c'est une BD qui donne un regard presque désabusé et mélancolique sur le militantisme, comme une piqure de rappel que ce pourquoi nous nous battons aujourd'hui peut devenir obsolète demain. Décidément, je retrouve du Brassens dans cette BD : "Il arrive parfois qu'on meurt pour des idées n'ayant plus court le lendemain." En tout cas, si je ne suis pas certain de le relire immédiatement, je vais sans doute y repenser en écoutant un album de ce fameux chanteur pacifiste.

"On peut vous l'avouer, maintenant, chers tontons
Vous l'ami des Tommies, vous l'ami des Teutons
Que, de vos vérités, vos contrevérités
Tout le monde s'en fiche à l'unanimité"
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