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Citations sur Un Nègre à Paris (34)

Paris a contaminé la Parisienne qui se touche constamment les cheveux, se regarde dans les vitres, les glaces. Et je tourne telle épaule, et j’examine mon rouge. C’est qu’elle veut être à la page, dans le ton, à jour, la Parisienne ! dont le principal souci est de voiler ses rides, de tenir harmonieusement son rang. Pour cela, elle donne des tuteurs à ses seins en les enfermant dans des soutien-gorge, et passe en laissant sur sa trace une trainée persistante de parfum. Elle est dangereuse surtout par sa démarche calculée pour vous troubler et vous lancer à sa poursuite. Depuis qu’elle s’est émancipée en acquérant le droit de se lier librement à l’homme de son choix et de le quitter lorsque le cœur le lui commande, elle a horreur des chaines, … même du collier … elles sont « franches du collier «
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Paris imprenable. Il faudrait pour prendre Paris , prendre avec lui, les cinq millions de vivants, les pierres, les monuments, les égouts, les pots de réséda sur le rebord de fenêtres, le cerceau des enfants, le tic du garçon de café, la colère de la bonne, les frites, la marche sautillante, le doux repos de la Seine, est-ce que je sais, et en plus les plusieurs millions de morts que la ville contient et qui la rendent si bruyante et si calme , si légère et si lourde, si riche et si pauvre à la fois. Une avenue bouillonne de vie et une rue adjacente sommeille.
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Une place vénérable, historique, sur laquelle o devrait marcher en silence e cherchant à écouter tous les murmures, à percevoir tous les soupirs, à imaginer les transes des uns et l joie des autres, à totaliser les rêves de tous, à réentendre les bruits, les cris, les pleurs, les appels, les geignements des charrettes. Ici sont nés , ont grandi des espoirs , tandis que tombaient des rêves, Paris a libéré l’homme des couronnes, et remis les rois dans le circuit commun. Une place d’un temps héroïque : maintenant on l’appelle Place de la Concorde non seulement parce que le Parisien veut l’union, mais parce qu’il croit un tantinet à l’influence des noms.
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Ici, on le tue le temps, tout en hurlant qu’il est de l’argent : On le tue de toutes les manières, à lire, à rêvasser, à boire, à danser. De haut en bas de l’échelle sociale, c’est un plaisir de tuer le temps. Il leur en montre tellement de toutes les couleurs que tous voudraient lui tordre le cou, lui faire passer un mauvais quart d’heure, les uns parce qu’il court trop vite, les autres parce qu’il est trop lent, certains parce qu’il es indifférent et la plupart pour le plaisir de l’avoir tué Mais lui, il se rit de toutes les bravades ; depuis le temps qu’on le tue, s’il était mortel, il y a belle lurette qu’il n’y aurait plus de temps. Toute sa force est donc de se savoir hors de la portée des hommes.
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Et pendant que tout un peuple suit son héros télévisé, photographié, est-ce que je sais, je crois lire en certains regards de l'angoisse. Les Parisiens mènent leur existence trépidante faite de privations, de refoulement. Ils se demandent où cette civilisation les mène, au rythme de ses machines, lorsque malgré l'abondance, il y a des gens mal nourris, mal vêtus. Les machines, lancées, tournent et tout le pays avec elles, comme pris de vertige. Le mal du siècle est de tourner, de produire le plus possible, de créer des richesses. L'homme est devenu un rouage ; et on lui donne tout juste ce qu'il faut pour jouer son rôle, tourner aussi.
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Il n'y a rien que le Parisien ne pèse.
Cette attitude se sent jusque dans les gouvernements dont les lois sont pleines d'exceptions, tant il a le souci de plaire à tous, à tous ceux qui pour obéir à la loi cherchent à la tourner. Et le plus fort c'est qu'ils y arrivent. Et la loi se remet sur le métier. Une situation est-elle devenue insoluble par des positions de raideur ? Le Cabinet se renverse et est remplacé par un autre. Pour marquer la continuité de la ligne politique, le respect envers le passé, on conserve des gens du Cabinet précédent en changeant simplement leur siège, leur serviette. Souvent, même pas. Le nouveau Cabinet prend les rênes des affaires en proposant de vieilles solutions nouvelles à des vieilles nouvelles affaires.
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Tout est mis en œuvre pour faire circuler l'argent, fouetter le commerce, déchaîner les appétits, aigrir les gens, activer les compétitions, creuser les fossés entre les différentes classes. Les uns manquent de tout et les autres ne savent que faire du superflu.
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Le despotisme n'est pas une maladie spécifiquement royale ; elle atteint tous ceux qui montent au pouvoir. […] La démocratie sur nos bords a pris une couleur étrange qui assombrit notre ciel, et pose de nouveaux poids sur nos poitrines.
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Chaque jour des cœurs se meurtrissent, des illusions tombent, des liens se dénouent, et plus d'un homme, plus d'une femme rencontrée porte au cœur une plaie fraîche, ou vieille qu'il n'ose exhiber par décence. Quelques-uns voudraient partir de Paris, être nés sous notre ciel par exemple, sortir de l'engrenage infernal, s'affranchir des contraintes. Leur isolement leur pèse et ils marchent, caressant des rêves lointains.
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Ne sommes-nous pas dans un pays neuf ? Et un pays neuf n'est-il pas une contrée où l'esprit ne peut avoir de place tant que les appétits ne seront pas satisfaits ? Il faut investir, il faut chercher la rentabilité. Or tu le sais bien, l'esprit ne peut s'investir encore moins produire des dividendes. Il est une flamme et personne n'aime une flamme qui n'est pas à son service, dans son foyer, dans son être.
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