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3,7

sur 1084 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bergsveinn Birgisson est né en 1971. Titulaire d'un doctorat en littérature médiévale scandinave, il porte la mémoire des histoires que lui racontait son grand-père, lui-même éleveur et pêcheur dans le nord-ouest de l'Islande.
Arrivé au crépuscule de son existence, Bjarni le narrateur, se décide à écrire une longue lettre à Helga, celle qui fut le seul grand amour de sa vie mais qu'il ne sut retenir. Bjarni, vieillard de quatre-vingt dix ans, se souvient de tout. D'Unnur, sa femme décédée après cinq ans de souffrances suite à une opération intime qui ruina leur vie de couple ; d'Helga, mariée avec deux enfants, à laquelle il voua un amour profond et réciproque, et du cas de conscience qui mit un terme à leur bonheur envisageable : Helga enceinte de Bjarni, ne voyant que deux solutions, soient fuir loin des ragots vers Reykjavik la grande ville, pour y refaire leurs vies, soit se séparer définitivement et rester au village, elle avec son mari, lui avec ses regrets.
Le roman est très court mais il est très riche en réflexions et idées diverses. Les souvenirs du narrateur le ramènent aux années mille-neuf-cent-trente à soixante et à l'évolution subie par la société islandaise, l'occasion d'évoquer des traditions locales ou des pratiques de pêche et d'élevage. Ces us et coutumes induisent des comportements et des raisonnements qui éclairent les attitudes de Bjarni, comment abandonner sa terre, une propriété dans sa famille depuis neuf générations ? Mais comment vivre aussi, dans un bled où les commérages allaient déjà bon train sur Bjarni et Helga, avant même qu'il ne se passe réellement quelque chose entre eux ?
Bjarni reste attaché aux valeurs ancestrales, sans pour autant être passéiste. C'est une figure locale très impliquée dans la vie de la communauté, il est contrôleur du fourrage, s'occupe de la bibliothèque, bricole pour les uns et les autres, tout en s'occupant de son élevage de moutons. Homme simple et de bon sens, la Nature est tout pour lui.
Le roman est empreint d'une sensualité forte - « Une fois, peu après la fin de l'hiver, je me suis réveillé debout dans le pré, en caleçon long pour tout appareil, et avec une de ces érections ! » - où les seins d'Helga ont une place prépondérante, ce qui ne l'empêche pas en bon paysan de faire le rapprochement avec les mamelles de ses brebis. Birgisson sait aussi se faire poète, et s'il s'agit d'une poésie rustique, elle est sincère. Sans oublier une pointe d'humour comme lorsque vous découvrirez le sort réservé au corps défunt de l'épouse d'un autochtone.
Quand Bjarni achève sa lettre, avec une petite surprise ( ?) pour le lecteur, il ne peut que constater amèrement qu'il est « un bonhomme qui a préféré croupir dans son trou plutôt que suivre l'amour. »
Un très bon roman.
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C'est un livre qui a commencé par m'agacer. Je ne sais pas si c'est par pudibonderie mal placée mais le parallèle du pelotage des brebis et de Helga m'a gênée. Et puis à partir du moment où ils vont chercher le cadavre de la vielle Sigridur et l'oublie, j'ai été embraquée. J'ai aimé cette vie de paysans Islandais, les interrogations et les doutes de Bjarni. L'attachement aux valeurs et à la terre, inculquées par les ancêtres, au point de renoncer à l'amour. Il y a de la poésie à cette vie de labeur dans une nature rude et sauvage qui n'épargne ni les hommes ni les femmes. Unnur en tant qu'épouse n' pas été épargnée. Si vous arrivez à passer sur les descriptions un peu "fortes" des ébats amoureux ce texte nous livre un beau témoignage de vie.
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La longue lettre de l'éleveur de moutons Bjarni à la femme qu'il a follement aimée a déjà fait l'objet de nombreux billets sur les blogs. Sans l'humour qui s'immisce petit à petit dans les réminiscences de la vie de l'éleveur : scène de l'enterrement de Sigridur, concours du meilleur bélier reproducteur et comparaisons agricoles savoureuses, je n'aurais pas été très emballée par ce roman. Les regrets quelque peu pleurnichards de Bjarni, qui a, de son point de vue, raté sa vie, alors qu'il a plutôt semé le désordre autour de lui, ne m'auraient pas convaincue, mais l'atmosphère sombrement islandaise, les précisions sur l'élevage ovin et la vie rurale, les descriptions de paysages, les réflexions sur le bonheur, m'ont tout de même plu, ainsi qu'un certain humour déjà cité. L'écriture et la traduction sont aussi pour une grande part dans la réussite de ce roman.
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Il s'agit là d'une très longue lettre, un lettre d'amour, d'un Bjarni devenu veuf et vieux, à la femme qu'il a aimé, d'un amour infini et impossible…. le tout sur fond de campagne islandaise.
Cet amour, simple, et cette confession, tout aussi simple, honnête, sont touchants et ouvrent la voie à de grandes interrogations sur sa propre vie, ses propres choix …
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Le récit épistolaire d'un amour impossible au langage franc mais non dénué de poésie, une ode à la nature et au mode de vie rural en Islande. L'histoire d'un homme tiraillé entre deux femmes, entre l'amour et la passion, l'envie et le devoir.


Ce roman m'a fait voyager, m'a touché, m'a fait réfléchir, une lecture ressourçante, enrichissante.
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Un vieux monsieur va écrire une lettre à une femme disparue, à une femme qu'il a aimé toute sa vie, d'un amour à rendre fou, d'un amour qui vous prend aux tripes et vous réveille la nuit.

Au coeur de la nature islandaise qui est superbement décrite, il va nous raconter son histoire d'amour inaboutie, et à travers elle, sa vie de fermier.

Helga c'est la femme d'un autre, d'un abruti pas très habile de ses mains, c'est une femme pulpeuse que tous regardent sans pouvoir y toucher. Et les ragots vont commencer à inventer une histoire entre elle et lui, Bjarni Gíslason de Kolkustadir. Sauf qu'il ne se passe rien, mais à force d'entendre ces ragots et de voir cette belle Helga lui faire des avances il va céder.

En cédant il a vécu le bonheur le plus pur et en même temps il a du apprendre à faire des choix insupportables. Rester avec sa femme stérile, qu'il continue à aimer ou s'enfuir avec la femme dont il rêve toutes les nuits ?

C'est un beau roman, avec de belles phrases sur la nature, sur le fait de vivre avec elle, sur l'amour bien sûr. Il ne m'a pas touchée comme j'aurai voulu mais l'écriture est si poétique que ça se lit d'une traite.
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Une histoire d'amour écartelé... Un homme a dû choisir entre une femme et une terre, entre l'amour et la fidélité qu'on se doit à soi-même.
Il raconte l'impossibilité d'aimer dans le déracinement, l'impossibilité d'aimer l'autre quand on ne peut plus s'aimer soi-même.
Il raconte surtout le déchirement d'un tel choix et les regrets qui affleurent quand même face à ce qui aurait pu être malgré tout, la peur d'avoir fait un non-choix.
Le temps est là et s'écoule pour adoucir ces blessures, mais de temps à autre, ça suppure malgré tout.
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Bjarni, ancien éleveur de brebis dans la région du nord de l'Islande est un vieil homme en fin de vie (ce n'est pas moi qui le dit c'est la petite bergeronnette). En ce mois d'août 1997, il sort de la maison de retraite dont il est maintenant pensionnaire pour s'installer pendant quelques semaines dans une chambre qui offre une vue sur des lieux familiers et emplis de souvenirs. Ce retour aux sources ravive des émotions et attise les images du passé. Deux amours ont façonné la vie simple de cet homme: sa passion d'éleveur de moutons et son adoration pour Helga, maîtresse de la ferme voisine et femme hypothétique de Hallgrímur. Bjarni est marié avec Unnur, femme revêche et frustrée qui souffre de son infécondité et agonit son mari de reproches.
La vénération aveugle de Bjarni pour les ovins, son ardeur et son enthousiasme à palper les bêtes, manipuler leurs toisons se mélangent sans cesse avec son désir charnel pour Helga. Cet amalgame bestial donne à leur relation une brutalité, une trivialité. " Te voir nue dans les rayons de soleil était revigorant comme la vision d'une fleur sur un escarpement rocheux. Je ne connais rien qui puisse égaler la beauté de ce spectacle. La seule chose qui me vienne à l'esprit est l'arrivée de mon tracteur Farmall." Bjarni en convient alors son propos "rase les mottes" mais ça ne l'empêche pas de continuer "Mais... pour ce qui était de faire l'amour, tu n'étais pas à la remorque."

A l'instar d'autres lecteurs de cette lettre je ferai de l'épistolaire pour vous dire Bjarni que je vous ai trouvé indolent et lâche. Vous cachiez votre faiblesse derrière les panses rebondies des brebis et dans votre emploi de contrôleur des fourrages. Vous pratiquiez l'autosatisfaction qui vous faisait oublier Unnur et son désarroi, Helga et ses attentes. Vos envolées poétiques alternant avec vos paroles crues m'ont fait sourire mais je n'ai pas vu l'once d'un regret, d'un repentir. Je n'ai vu que votre égoïsme et votre ingratitude envers ces femmes à qui vous n'avez donné en temps, en tendresse et en amour que le quart de ce que vous consacriez à vos chers moutons!
La lettre à Helga aurait pu s'élever pour devenir un magnifique témoignage de la vie rurale islandaise dans les années 50. La lettre à Helga aurait pu s'emballer et devenir un hymne à l'amour passionnel et réciproque. La lettre à Helga dit l'amour de la terre, de son pays, l'ancrage des racines plus fortes que l'amour, le sacrifice de l'homme et de la femme pour préserver un idéal de vie. La lettre à Helga est un fameux mélange des genres: elle puise dans les effets poétiques revient au parler leste et licencieux, conte des anecdotes réalistes et truculentes.

Mais je suis restée à distance de cet élan amoureux, dubitative et sceptique quant à la sincérité de cette confession.
Lien : http://bevanhalennebzh.over-..
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J'adore la littérature islandaise parce qu'elle est réellement différente, à la fois sauvage et paisible. Ce qui ne veut pas dire que j'adore tout ce qui s'écrit en Islande. On peut s'attacher au cadre en restant indifférente au fond de l'histoire. C'est un peu ce qui s'est passé avec La lettre à Helga.
Arrivé au terme de sa vie, Bjarni écrit une longue lettre à Helga, son grand amour. Helga n'était pas son épouse mais sa voisine, et cet amour a été, un temps, réciproque. Bjarni se livre sans réserve et dit tout ce qu'il a à dire à sa façon. Il est paysan et sa lettre sent la campagne, le mouton, le migou (je ne connais pas le terme islandais) et l'urine. Fidèle à ce qu'il est le style de Bjarni est parfois agricole quand il s'esbaudit devant son tracteur et parfois poétique quand il se souvient des formes d'Helga et les retrouve dans le tracé des montagnes.
Cette lettre est l'aveu d'un choix plutôt que d'une lâcheté ; la choix de la tradition, de la fidélité, de la nature aussi au détriment de la passion amoureuse. En Bjarni, l'amoureux regrette quand le paysan assume, sans qu'il distingue vraiment lui-même l'un de l'autre.
J'ai souvent beaucoup de mal à me glisser dans la peau de personnage d'un âge avancé (je crains que ça ne s'améliore au fil des années !). Helga apparaît adorable dans le souvenir de son amant mais je n'aurais pas souhaité être Helga pour être aimée par Bjarni ; ce qui fait que l'auteur n'a pas réussi à m'impliquer.
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De retour chez lui, Bjarni Gislason va écrire à l'amour de sa vie, Helga. C'est l'occasion pour lui de s'interroger et revenir sur sa vie et les choix qu'il a fait.

J'ai apprécié ce témoignage amoureux que j'ai trouvé touchant et tantôt poétique tantôt drôle. le vieil homme écrit à l'amour de sa vie, amour qu'il a laissé filer car il ne voulait quitter sa campagne, endroit qui l'a vu naitre et qui compte énormément pour lui.

J'ai aimé :

– l'écriture simple et élégante qui nous fait découvrir l'Islande et ses paysages d'une très jolie façon mais aussi l'évolution et les sentiments des personnages.

Pour mon avis complet, plus détaillé mais sans spoiler, c'est ici: https://chronicroqueusedelivres.wordpress.com/2017/08/06/la-lettre-a-helga-bergsveinn-birgisson/
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