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3,7

sur 1081 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'amour, même s'il est sincère, passionné et partagé, conserve toujours une part de non-dits, voire de mensonges. On veut se montrer sous son meilleur jour, on ne dévoile pas tout par crainte d'être ridicule ou mal compris, on veut garder une part de mystère. Mais à 90 ans, Bjarni Gislason n'a plus ce genre de scrupules, il n'a plus rien à cacher et peut enfin ouvrir son coeur. Dans une longue lettre, il raconte à Helga, la femme qui fut sa maîtresse, toute une vie sans elle parce qu'il n'a pas eu le courage de tout quitter pour vivre cet amour. Il dit sa culpabilité, ses regrets,ses sentiments. Mais il raconte aussi son Islande, sa campagne, ses moutons, sa terre, tout ce qu'il n'aurait pu abandonner pour vivre à la capitale. Helga, enceinte de ses oeuvres, ne voulait pas rester au village et subir les commérages. La seule solution était d'aller à Reykjavik, se fondre dans la foule et travailler pour les forces d'occupation américaines. Bjarni avait-il vraiment le choix? Pouvait-il laisser derrière lui une terre transmise depuis des générations, un mode vie, des traditions et risquer de se perdre en ville, de n'être plus son propre patron, de travailler sans profiter du fruit de son labeur, de peut-être ne plus aimer Helga à force d'être malheureux? Quoi qu'il en soit, Bjarni est resté, pour Unnur,sa femme stérile et aigrie, pour ses bêtes, pour sa terre, pour sa vie telle qu'elle était. Helga a rompu, son mari ignorant de tout, a élevé sa fille et Bjarni a du se contenter de ses jumelles pour observer de loin la femme aimée, la famille qui aurait pu être la sienne.


Une lettre de 130 pages qui résume une vie d'éleveur ovin islandais dans les années 40. Ce témoignage-là est intéressant, qui parle de traditions orales, de légendes, des moutons, de la satisfaction du travail bien fait, des difficultés, des rigueurs du climat,etc. Par contre l'histoire d'amour est plus ambiguë. Bjarni en parle, et il en parle bien, sans fausse pudeur, alternant visions romantiques et mots les plus crus. Mais malgré ses grands discours, il est difficile de faire la balance entre désir et sentiment. Certes, il désire Helga, d'autant plus qu'elle est bien gironde sa voisine! Et qu'Unnur, sa légitime épouse, charcutée par les médecins, semble ne faire l'amour que dans la souffrance. Mais l'aime-t-il ? Pas suffisamment pour changer de vie, en tout cas. Son amour n'a-t-il pas plutôt grandi dans l'absence ? Ils n'ont pas connu les petits soucis du quotidien qui lentement érodent les sentiments, alors cet amour est plus fantasmé que réel. Bjarni était-il trop attaché à sa vie de paysan ou a-t-il tout simplement manqué de courage ? Helga, radicale, le chasse de sa vie; Mais quand elle lui laisse une deuxième chance, encore une fois, Bjarni se défile...L'amoureux transi ne serait-il qu'un lâche? Ou plus simplement un homme qui voulait le beurre et l'argent du beurre ?
Pas inoubliable mais très bien écrite, cette confession d'un vieillard à l'amour de sa vie est une lecture savoureuse et riche en émotions qui interroge sur les choix de vie et leurs conséquences, sur l'amour, la passion charnelle, la vie tout simplement.
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Est-ce vraiment une lettre à Helga que Bjarni a écrite au soir de sa vie ? Ou plutôt une lettre à la terre islandaise toute entière, celle qu'il aimait tant qu'il n'a pas pu la quitter pour suivre Helga à Reykjavik ?

Car Bjarni est un paysan islandais à l'ancienne, ancré dans la terre de ses ancêtres, fidèle à ses moutons et à ses amis villageois râleurs... Un peu moins fidèle à sa femme Unnur, parfois, mais il faut dire qu'elle ne peut pas lui donner l'amour comme il l'attend, et que la voisine Helga est si séduisante et sensuelle... Alors Bjarni cède à la tentation et vit quelques mois incandescents avec Helga.

Jusqu'à ce qu'elle lui demande de toute quitter et de partir à Reykjavik avec elle. Là, c'est trop pour Bjarni. Aussi amoureux et passionné qu'il soit, il ne veut trahir ni ses ancêtres, ni sa terre, ni sa pauvre femme Unnur. Alors il essaie de renoncer à Helga, sans jamais y parvenir tout à fait, puisqu'il pense encore à elle à 90 ans passés.

Histoire d'amour impossible entre deux voisins mariés et deux mondes inconciliables, ce livre est aussi, et surtout, une belle déclaration d'amour pour la terre et la culture islandaises. Une déclaration intéressante, bien écrite, très imagée... mais pas forcément inoubliable non plus.

Challenge Petits plaisirs 15/xx
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Attention! Voici un futur grand succès de cette prochaine rentrée littéraire 2013.

Cette histoire d'amour Islandaise va faire chavirer le coeur de ces dames et saura émouvoir les mâles les plus endurcis! Il s'agit d'une longue lettre d'amour qu'un vieux paysan écrit au soir de sa vie à son amour de jeunesse. Il revient sur la passion qui a enflammé leurs jeunes années avec moult métaphores agraires qui sont souvent d'un effet assez comique mais en même temps très poétique. le style enlevé de l'auteur est parfois un peu cru mais jamais vulgaire. Dès le début on sait que les deux amants n'ont pas passé leur vie ensemble et ce retour sur leur passion en est d'autant plus émouvant. L'auteur nous montre que l'intensité des sentiments amoureux ne doit pas conduire les amants à se renier eux-mêmes. Cela les amènera à des choix douloureux qui influenceront toute leur vie.

En tout cas, ce petit livre de 130 pages se dévore d'une seule traite, un vrai plaisir!
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Au soir de sa vie, le vieux Bjarni adresse à Helga une longue lettre d'amour teintée de nostalgie, de regrets et d'amertume. Il l'a aimée passionnément - elle, ou son corps ?

Qui osera prétendre qu'il fait froid en Islande ? Pas ce Bjarni, en tout cas, fréquemment obligé "d'éteindre dans l'eau glacée le feu qui le brûlait" lorsqu'il pensait à Helga.
Pas le lecteur non plus, qui passe du chaud bouillant de cette passion charnelle à la moiteur des bergeries, avec odeur de suint et d'urine fermentée en fond olfactif.
Je suis passée au tiède aussi, lorsque le bonhomme se fait vieux papi rasoir, grincheux, de mauvaise foi et passéiste.

Je retiendrai de cet ouvrage de jolis portraits de la rude campagne islandaise et de ses habitants, de leurs métiers, de leurs modes de vie, entre les années 1940 et l'exode rural corrélé à l'industrialisation/la mondialisation que cet homme déplore tant.

--- 2.5/5
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J'ai acheté ce livre au milieu d'autres, sans préméditation, attiré par la petite publicité aguicheuse sur le rayonnage...donc pas d'attentes démesurées...donc pas trop déçu. Mais enfin, le sentiment est très mitigé.

L'histoire est très simple : Bjarni, un éleveur de brebis islandais, marié, tombe amoureux de Helga, mariée elle aussi à un des fermiers voisins, et mère de deux enfants.
Ce récit consiste en une lettre unique écrite à l'approche de la mort par le vieux Bjarni à sa défunte maîtresse. La lettre clame cet amour omniprésent, obsédant, et pourtant manqué.

Non, l'histoire n'est pas restée platonique ! Car si au début le narrateur ne cesse de se plaindre des mauvaises langues du voisinage et des soupçons de sa femme (qui d'après ce qu'il laisse entendre seraient infondés), il ne va pas tarder à tâter des beaux mamelons et de la croupe de son Helga adorée...Hé oui, je n'y peux rien, les termes sont assez "agricoles", mais c'est un véritable fil conducteur, bien récurrent.
Malheureusement, la fornication répétée dans la bergerie ou l'étable finit par provoquer l'accident...Helga enceinte ne songe qu'à fuir avec son amour à la ville, à Reykjavik. Lui, bien qu'amoureux, décide finalement de rester dans les terres rurales de sa naissance, à élever ses bêtes, pour tenir la promesse faite à son père.
Bjarni est ravagé, mais ne bouge pas, il subit, nous conte ses obsessions pour Helga et son corps, son désespoir lorsqu'il voit de temps à autre la fille née de leur amour illégitime...on apprendra qu'il a tenté des années après de revoir Helga, que la rencontre s'est mal passée sur le moment...Mais elle lui a écrit peu après pour lui redire son amour et lui demander à nouveau de le rejoindre. Et là, il a encore renoncé.

Parmi les points positifs, de belles envolées lyriques, une défense des traditions et de la société rurale islandaise, l'éloge de la fidélité, de la patience...
Et puis une histoire d'amour universelle, la souffrance pour un amour impossible, le fait de passer à côté, les remords et regrets, ça touche forcément, on pourrait presque s'identifier...

Et pourtant non, quelque chose ne marche pas tout à fait.
Premièrement, on se dit que cette histoire n'est pas très originale, car maintes fois imaginée, certes sur d'autres terrains qu'une ferme islandaise.
Ensuite, Bjarni se lamente sans cesse sur son sort. On a envie de lui dire qu'il ne peut s'en prendre qu'à lui-même !

Enfin, le romantisme est régulièrement mis à mal par des termes bien vulgaires (bon, nous sommes à la campagne, mais ça parle trop de pisse par exemple), les obsessions sexuelles du narrateur, qui sombre même à un moment dans la zoophilie !
Et puis les grandes envolées lyrico-philosophiques sur l'amour et la vie en général finissent par lasser, on se demande ce que l'auteur peut apporter de plus dans ce domaine. Et puis les "tu sais, Helga..." pour un oui pour un non, je ne sais pas, ça m'a gonflé, comme d'ailleurs la surdose de noms de lieux, islandais bien sûr (on ne va pas lui reprocher), sur lesquels on bute toutes les deux phrases !

Bon, je sais, le jugement est assez dur, j'ai d'ailleurs failli mettre 2/5. Sauvé sans doute par les points positifs signalés et par la concision du propos, 120 pages.


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Quand on attends beaucoup d'un livre, quand on lit des critiques élogieuses, forcement on met la barre un peu trop haute et forcement le livre n'est pas a la hauteur de nos attentes. Voila exactement ce qu'il s'est passé avec ce roman.

Cette lettre a Helga, est une lecture émouvante, l'écriture de l'auteur est belle et poétique et puis notre narrateur est un personnage plutôt charismatique mais je m'attendais a un petit plus qui n'est pas venu.....

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Un texte mettant au centre, au sommet, la nature islandaise. Apre, dure, et généreuse en même (si on la respecte). Et autour d'elle le désir, la rencontre de deux solitudes. Puis la lâcheté prend le relai, jusqu'à la fin. Mais est-ce de la lâcheté ? Oui, mais aussi la peur de se perdre, de ne plus pouvoir aimer. Mais était-ce de l'amour ? Il semblerait, mais il n'a pu s'épanouir. le qu'en dira t-on et les traditions ancestrales y occupent une place importantes également. Sans doute est-ce dû à la petitesse de l'île et à sa situation géographique assez extrême.
Un roman doux-amer sur la vieillesse, les regrets et l'amour envolé. Avec pour cadre une nature somptueuse.
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L'Islande inspire tout de suite de nombreuses images à l'esprit. On voit de grands paysages volcaniques verts, du calme, des moutons tranquillement entrain de paître…Bergsveinn Birgisson va pour son premier roman raconter une histoire d'amour d'un éleveur de brebis. Prêt pour aller à la rencontre d'une nouvelle culture ?

Bjarni Gíslason de Kolkustadir, éleveur de moutons, vit dans un endroit très loin de la capitale. Il aime sa ferme, son métier et les responsabilités qu'il occupe. D'ailleurs, il fait le même métier que son père, son grand-père, son arrière-grand-père… Pour s'occuper de la ferme, il a sa femme, Unnur qui l'aide dans de nombreuses tâches. Malheureusement suite à une opération son épouse ne pourra jamais avoir d'enfant. Elle ne veut même plus que son mari la touche.

Un jour, la rumeur courue que Bjarni avait trompé Unnur avec Helga. En effet, parfois il se rendait à sa ferme comme contrôleur cantonal des réserves de fourrage. Cela lui a beaucoup pesé moralement d'autant plus quand sa femme lui en faisait le reproche. Il ne pourra jamais dire qu'Helga le laisse insensible. Puis un jour, il céda aux avances de cette magnifique femme et ils vécurent un amour ardent et impossible. Surtout lorsqu'elle tomba enceinte et qu'il refusa de partir vivre avec elle à la capitale pour élever leur enfant. « Quoi qu'il advînt, je savais que mon âme était ici, et que je ne l'emporterais pas à Reykjavìk». A partir de ce moment, la souffrance d'être loin de ceux qu'il aime, va être présente chaque jour.

L'histoire de Bjarni Gislason va nous être racontée à travers une longue lettre qui est à la fois une confession, une déclaration d'amour et un testament. Il l'a écrite d'une maison de retraite à sa bien-aimée Helga, déjà morte. Sa tragédie c'est d'avoir renoncer à cette femme plutôt qu'à sa terre. Il aurait pu être heureux s'il avait pu avoir les deux car sa terre c'est sa vie, son histoire et son patrimoine. D'ailleurs pour nous le prouver, au cas où le lecteur en douterait, nous avons le droit à une immersion dans une terre changeante, magnifique, flamboyante et remplie de légendes. Bergsveinn Birgisson nous fait des descriptions de paysage, de mode de vie, de mode de travail… N'en ferait-il pas un peu trop ? Je m'ennuie dans l'histoire où il ne se passe pas grand-chose. de plus, un fermier peut-il également avoir ce style d'écriture si littéraire ? Je peux concevoir qu'il maîtrise les croyances locales et qu'il peut créer des poésies. La lecture reste agréable et sympathique sans pour autant être mémorable ou extraordinaire. Je ressens une impression de non abouti comme dans Rosa Candida. Mon coeur est peut-être de pierre trop dur pour s'émouvoir d'un homme qui a préféré ces chèvres à l'amour.

Un roman qui se situe au coeur de la ruralité des hommes et d'une nature, minérale, végétale et animale sauvage. C'est dans ce décors que l'on va rencontrer Bjarni Gislason, qui avant de mourir s'est rendu compte qu'il a vraiment aimé Helga de ton son être et qu'il aurait dû réagir avant. Dommage, c'était trop tard et puis il fallait que le roman se termine. Alors si vous avez envie de grand air, de calme, de lenteur avec un soupçon d'amour, lisez Lettre à Helga, vous serez conquis.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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J'ai lu ta lettre ce matin. Si je n'étais déjà morte depuis longtemps, elle m'aurait achevée.
Non mais, Bjarni.
Je n'ai jamais rien dit à personne, je me suis enflammée pour toi, je brûlais sous ton regard, sous tes caresses. Entendre ta voix me faisait battre le coeur à tout rompre, des étincelles me parcouraient des pieds à la tête.

Non mais, Bjarni.
Tu m'as laissée me consumer. Tu m'as refusé notre fille. Tu m'as gâchée.

Et tu écris désormais ta douleur et ton amour pour moi...
Non mais Bjarni. Bjarni de Kolkustadir, qui es-tu pour coucher de la sorte les replis de ton âme sur le papier ? Qui imagines-tu que je fus pour supposer que je sois flattée de t'émouvoir autant que ton nouveau tracteur?
Non mais Bjarni. Et te satisfaire d'une agnelle pour épancher ton désir à mon endroit...

J'aurais pu aimer te lire. J'aurais pu apprécier ta poésie par-delà la puanteur des moutons, j'aurais pu accepter tes dérives, j'aurais pu comprendre ta volonté de rester, j'aurais pu.
Si tu n'avais pas attendu que je ne sois plus.

J'étais vivante. Je t'aimais. Je suis morte.

et encore plus ici:
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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Et voila une belle lettre islandaise, merveilleusement traduite, parlant de l'Amour. Elle n'est pas toujours évidente à lire car les prénoms (islandais) sont compliquées... et peuvent rapidement perdre le lecteur.
Elle n'est pas toujours passionnante car parfois vide et longue, mais plutôt bien écrite, (et donc traduite).
La missive pré-mortem d'un vieillard, Bjarni, à l'amour de sa vie, Helga, est émouvante et riche en émotions dans le décor champêtre de la campagne islandaise.
Il est attiré par elle, l'aime charnellement (il y a d'ailleurs des moments assez crus), mais il "refuse" de tout quitter pour elle! Car il est bien là où il est... il est bien dans son métier... dans son "train train"...
Et ensuite, il le regrette, il a des remords... et est si malheureux de ne pouvoir "profiter de la croissance de sa fille" si proche et si loin...
Voila rapidement le contenu de cette lettre à Helga, un résumé "un peu long" (130 pages) des choix que l'on a à faire dans la vie. La raison et les sentiments... le coeur a ses raisons que la raison elle même ignore!
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