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3,7

sur 1086 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Des mots, clairs et limpides, pour dire toute la force de l'amour, du désir, de la passion...de la vie qui s'écoule.
La parole jaillissante d'un vieil homme témoignant de son métier, dessinant le tableau d'une Islande, avant sont entrée dans la modernité.
Un hommage aux esprits telluriques.
Un concentré de bonheur.
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Je viens de lire une lettre pleine de candeur, d'émotions, de naturel, de philosophie de la vie, de poésie et d'amour : la lettre d'un paysan du nord de l'Islande à sa bien-aimée. J'en suis encore toute retournée tellement c'est frais, simple et profond.

Cet homme est très vieux, veuf depuis peu, et pour l'été, son neveu l'a accueilli chez lui, là où il vivait avant de partir en maison de retraite.

C'est l'occasion pour lui de faire le point sur sa vie et d'écrire, comme je l'ai dit, à sa bien-aimée, Helga, qu'il nomme « ma Belle ».
Ses souvenirs remontent, et il lui parle d'amour, de l'amour qu'il éprouvé pour elle et du choix qu'il a dû faire : ou partir avec elle à la ville, à Helsinski, ou demeurer dans sa ferme parmi l'étendue désertique, à s'occuper de ses moutons, à pêcher, à rendre service à tous, et surtout à ne pas se renier.

Il parle de lui, il parle d'elle, il parle des autres, de son épouse, également.
Il parle des choix d'une vie, du destin, des petits moments tout simples où la vie se dilate.
Et sa lettre est émaillée d'extraits variés de ses lectures, très judicieusement placés. Car il lit beaucoup, ce paysan, il a fait partie de longues années du club de lecture.

J'ai adoré cette façon de considérer ce temps qui nous est imparti et à propos duquel beaucoup bâtissent des théories, qu'ils soient reconnus ou simples quidams toujours prêts à déclamer une « vérité » qu'ils croient universelle.
Ce livre très court ne cherche pas à faire de l'esbroufe : il aide à vivre et à accepter les cadeaux comme les coups du sort.

« L'amour est présent aussi dans cette vie que j'ai menée ici, à la campagne. Et quand je l'ai choisie pour la vivre sans regret, j'ai appris que l'homme doit s'en tenir à sa décision, la conforter et ne pas en démordre. C'est ainsi que l'amour s'exprime ».
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Bjarni Gíslason de Kolkustadir livre dans “La lettre à Helga” son amour devenu impossible au moment “où l'on regarde ses pantoufles en pensant qu'un jour elles seront encore là, tandis qu'on n'y sera plus pour les enfiler”,

Il nous parle avec lyrisme et sagesse de sa vie en Islande, loin de la ville : “j'ai appris à interpréter le souffle qui sort des naseaux du boeuf".
Il pêche le lump pour le caviar, capture le phoque au filet et traite la gale des moutons avec une balnéation à base de cette préparation : “je jetai dans l'urine pure des algues et de la cendre de bois, additionnées de bitume, de pisse humaine et de quelques feuilles de tabac. Ça fait toute la différence!”

C'est un personnage rustique qui aime de cette façon et c'est tout le charme de ce roman de faire des ponts entre sa vie d'éleveur de moutons et sa sensualité (voir citations).

L'auteur, Bergsveinn Birgisson, porte la mémoire des histoires que lui racontait son grand-père, éleveur et pêcheur lui-même dans le Nord-Ouest de l'Islande.

Ce court roman m'a enchanté par l'authenticité truculente du narrateur.
Il a su me faire partager son mode de vie et la sincérité de son amour.

Le nonagénaire perce l'abcès de sa vie dans cette lettre, en faisant une sorte de bilan testamentaire bouleversant : “Je compris que le mal, dans cette vie, ce n'était pas les échardes acérées qui vous piquent et vous blessent, mais le doux appel de l'amour auquel on a fait la sourde oreille - la lettre sacrée à laquelle on répond trop tard, car je le vois à présent, dans la clarté du dénouement, que je t'aime moi aussi.”
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Confession d'un pécheur d'Islande — qui n'était pas pêcheur mais éleveur de moutons — "La lettre à Helga" nous transporte au siècle dernier sur une terre brute pétrie de légendes.

« Bientôt, ma Belle, j'embarquerai pour le long voyage qui nous attend tous. Et c'est bien connu que l'on essaie d'alléger son fardeau avant une telle expédition. »
Bjarni Gíslason, nonagénaire, sentant la mort approcher, décide d'écrire une longue lettre à celle qui fut le véritable amour de sa vie. Lui « qui a préféré croupir dans son coin plutôt que suivre son amour » ouvre enfin son coeur et explique les difficultés de son mariage avec Unnur, stérile et amère à la suite d'une opération chirurgicale ratée, et les raisons, bonnes ou mauvaises, qui l'ont empêché de partir avec Helga quand les occasions se sont présentées.

Cette lettre illustre le combat millénaire entre l'amour et le devoir. Vieillard encore vert, Bjarni se plait à évoquer ses moments de bonheur dans un récit lourd de désir, comme le corps d'Helga. L'amour, cela aurait été s'enfuir avec elle et ses enfants à Reykjavík, donc abandonner la pauvre Unnur et surtout quitter ses brebis et sa ferme, dans la famille depuis 9 générations. Alors le devoir, ou la lâcheté devant tant de sacrifices, l'a emporté...

Si j'ai parfois eu le coeur serré devant ces vies gâchées, ce récit m'a surtout procuré un dépaysement complet, m'emportant en Islande pendant et après la deuxième Guerre mondiale. La plupart des noms sont imprononçables, mais cela n'a pas d'importance quand on lit pour soi-même. Il y a aussi des allusions à des ouvrages de littérature islandaise qui me sont parfaitement inconnus. Mais tout le reste est très accessible, plein d'humour, d'auto-dérision et d'une poésie agraire empreinte de trivialité. le vocabulaire est à l'avenant, pas piqué des hannetons et aromatisé à l'urine de mouton.

L'auteur, Bergsveinn Birgisson, est lui aussi attaché à la terre de ses ancêtres et à leurs traditions. À travers la laborieuse existence de Bjarni, il construit un plaidoyer pour le travail de la terre et l'artisanat, contre l'industrialisation anonyme et la société de consommation qui rabaissent le bonheur à la capacité de s'offrir « toute chose comme sur un menu ». Une manière de relativiser nos tracas de citadins et de réhabiliter la vie à la campagne, au coeur de la nature.

Le plus beau, c'est que le vieil homme n'est pas amer ; il est plutôt apaisé et rempli d'espoir à l'heure d'aller retrouver Helga. « Si les dieux me l'accordent, c'est justement comme ça que je m'envolerai vers toi finalement, sur les ailes de la poésie. »

-- Livre lu dans le cadre du jury "Libraires en Seine" 2014 ; prix décerné à "Kinderzimmer" --
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Bjarni Gislason, 90 ans, écrit une longue lettre retraçant sa vie d'éleveur de brebis, héritage d'une passion de la terre et de la nature ;

Mais plus encore, il nous dit son amour infini pour la belle Helga !

Une confession, un aveu de lâcheté, un hommage d'amour à la femme aimée (amour impossible) , les derniers mots et ce sont les plus beaux.

Un peu "bourrin" notre amoureux, mais attachant et désarmant de sincérité.

Beaucoup de rusticité, où affleurent au bout des doigts calleux et des battements de coeur, une profonde tendresse, une douceur brute, et une sensualité qui vous touche et vous embarque jusqu'à la toute dernière page.

* Une lettre de papier sur un coeur déchiré et un JE T'AIME avoué à l'Eternité, son Eternité : HELGA !*

Très belle déclaration d'amour.


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Bergsveinn Birgisson, met en scène un homme sur les dernières marches de l'escalier de sa vie, celui-ci regarde en arrière et écrit ce qu'il voit dans une lettre dédiée à Helga, l'amour de sa vie.La rétrospective n'est pas seulement une vision extérieure mais plutôt intérieure de ce que son être au plus profond de lui a pu éprouver.Helga est celle qui a posé un voile, tissé une toile sur son âme en fibres amoureuses.
L'écriture est particulière, je la qualifierais de velours dans la main rude et rurale d'un éleveur de brebis. le résultat de cette lecture m'a donné la sensation de franchir des montagnes russes en terme d'ondulation au niveau du style. En effet, on passe de la plus tendre des proses au tracteur plein de camboui. le franc parlé de Bjarni nous amène à comprendre ses ressentis dans son environnement sur son existence, sur ses choix non sans regrets certes, néanmoins il est resté habité tout au long du chemin par l'amour, celui pour Helga.
Une lecture attachante, colorée, aux senteurs naturelles de la campagne islandaise.J'ai beaucoup aimé
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La Lettre à Helga est le témoignage poignant d'un homme, éleveur de brebis, déchiré entre son amour pour une femme et celui qui l'unit à sa terre. Ancré dans ses traditions, enraciné dans son village islandais depuis de nombreuses générations, attaché à ses bêtes et vivant au rythme de la nature, il va vivre une passion charnelle avec sa voisine, la belle Helga. Amour impossible, ils sont mariés tous les deux, il leur faudrait partir habiter ailleurs pour cacher le fruit de leur amour et fuir les ragots...Mais il refuse et elle le quitte.

Destinée tragique admirablement contée par Bergsweinn Birgisson, car au delà de cette histoire ce sont deux mondes qui s'affrontent. Celui d'un passé encore présent dans les campagnes, où la vie humaine avait un sens, s'inscrivait dans les lois de la nature et celui de la modernité des grandes villes américanisées, où l'homme, coupé de ses racines et de ses traditions, est confronté à l'absurdité de n'être plus qu'un être de hasard.
Très beau texte que cette déclaration d'amour d'un vieil homme, chargé d'érotisme et de poésie, de douleur et de souffrance, de nostalgie et de regret finalement d'un amour perdu à jamais.
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Ce livre m'a été prêté, et même donné, et puis je l'ai oublié derrière la masse d'autres livres... Ce petit volume guère épais, qui a ressurgit je ne sais comment du tas d'autres livres. Ce petit poche de chez Points qui se rappelle à moi avec sa couverture en couleurs douces.
Tiens donc! Et l''auteur est...islandais (je croyais qu'il était norvégien!). Et le livre a déjà recueilli 243 critiques, analyses et avis des babelionautes!
Dans mon wagon à lire, j'ai des auteurs islandais, mais ce sont plutôt des policiers...
C'est donc par Bergsveinn Birgisson que je découvris, donc, la littérature de cette lointaine terre aussi septentrionale que volcanique.
Qui plus est, par un livre en forme de longue lettre d'amour.
Comme un long chant d'amour, qu'au crépuscule de sa vie un vieil homme adresse à l'autre femme et à sa terre d'Islande qu'il va quitter.
Dans ces denses cent-vingt pages, j'ai appris sur cette île méconnue de moi où Bjarni souffre d'un amour complet, total et...impossible.
Bjarni aime, choisit,renonce, regrette, souffre et brûle, se consume. Vit.
Emmené au gré des poèmes et légendes anciennes de ce pays du septentrion, dans une modernité qui monte et qui l'effraie, Bjarni est tout ensemble libre et captif.
Ah non, la vie de Bjarni n'est pas un long fjord tranquille.
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Alors que sa femme est morte depuis peu, le narrateur, Bjarni, un paysan islandais écrit à Helga sa voisine .

Dans cette lettre, il se pose des questions sur la vieillesse, sur la mort et ravive ses souvenirs parfois avec beaucoup d'humour, et parfois beaucoup moins quand il parle de sa femme qui depuis une ablation d'organes ne peut plus approcher son mari , s'enferme et devient dure.
Il évoque ses rencontres avec Helga, quand arrivés tous les deux derniers le jour du rassemblement des moutons, il est accusé à tort d'en avoir fait sa maîtresse. Mais dès lors, "le feu brûle pour sa voisine".
Et quand Helga attend son enfant, personne ne s'en doute.

Tout au long de cette lettre, il livre ses réflexions, ses souvenirs de la campagne où l'hiver est si rude, ses états d'âme, ses questionnements: le poids des traditions , l'attachement à la terre de ses ancêtres, le devoir envers sa lignée face à l'amour d'une femme, Helga sa voisine qui l'obsède jusqu'à la fin de sa vie.

J'ai trouvé ce livre superbe, un livre fort, franc, qui évoque un monde révolu avec parfois beaucoup d'humour . Un privilège de l'entendre avec la voix de Rufus, tantôt calme, tantôt passionnée. J'avais l'impression qu'il ne lisait ce livre que pour moi!

Je remercie Babélio , les éditions Audiolib et Rufus pour ce double cadeau: un roman épistolaire si bien lu que je le réécouterai avec plaisir.

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J'ai un faible pour l'Islande, je crois l'avoir déjà dit. Je ne pouvais donc que me laisser séduire par cette lettre d'amours, l'amour pour une femme et la passion pour son pays.

Avant de mourir, un vieil Islandais écrit une lettre à une femme qu'il a aimée, mais avec laquelle il n'a pas vécu, demeurant plutôt attaché à sa ferme ancestrale. Il raconte son histoire, ses bonheurs et ses malheurs, des émotions poétiques ou des réalités très quotidiennes, passant de la beauté de son Helga à celle de son tracteur.

Le vieil homme livre aussi ses réflexions sur l'humain, sur l'amour, sur les changements sociaux et la modernité et surtout sur son pays et ses habitants, des hommes et des femmes qui cultivent la terre et élèvent des moutons depuis plus d'une dizaine de générations.

Un opus de 125 pages, juste un petit tour dans les pays des glaciers et des petits chevaux.
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