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sur 36 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Les Veilleurs » Tome 1 de Jean-Luc Bizien - La chronique insomniaque !

« Who watches the Watchmen ? » se demandait Alan Moore à l'époque. La question est toujours d'actualité : Qui va surveiller les veilleurs ?

Paname, Paname, Paname c'est sous ton charme que Bizien nous pâme.
Bon je dis charme mais en fait c'est un Paris dystopique et crépusculaire que nous décrit le Jean-Luc. Pas vraiment la ville-lumière qui fait tant fantasmer et briller les coeurs énamourés.

Plus précisément dans un Paris ayant succombé aux coups de boutoir d'un virus apocalyptique transformant la majorité de sa population en goule, vampire ou loup-garou. Quant aux rares survivants, l'État les confine, au milieu des monstres ivres de sang, d'un mur infranchissable encerclant la ville et y envoie des veilleurs espions pour analyser et appréhender la situation. Pour la référence, on pensera forcément au « New-York 1997 » de John Carpenter. Y a pire comparaison.

S'organise alors la résistance et l'apprentissage à la survie pour les rescapés en sursis, composés principalement d'enfants et d'ados répartis en clans, la population des adultes étant la plus touchée par le virus et ses transformations.

Voilà un pitch qui fait pétiller les pupilles et palpiter les papilles pour peu qu'on soit amateur de fantastique, horreur et autre Urban-Fantasy. Ça tombe bien je le suis et ce roman est un pur bonheur de geek.

La vraie bonne idée est d'avoir situé l'intrigue à Paris. C'est relativement rare tant la tendance chez les auteurs français est de plutôt d'américaniser le lieu dès qu'il s'agit de fantastique (au hasard le dernier Chattam « le Signal »). Je n'ai évidemment rien contre la délocalisation géographique mais l'avantage de Paris c'est qu'elle rend la situation si ce n'est crédible (on parle de loups-garous les gens !), plus concrète, plus palpable, plus immersive, plus immédiate en fait.

On se plaît à visualiser par exemple le parvis de Notre-Dame et ses gargouilles effrayantes, hanté de goules et de vampires. Si tu es francilien, c'est même un pur kif de te planter devant et d'imaginer les scènes décrites dans le bouquin. Et pourtant, malgré cette impression de grands espaces, Bizien arrive à créer un huis-clos étouffant rendant l'air irrespirable pour ses lecteurs.

Bizien choisit la voie (la voix ?) du roman choral. Chaque chapitre aborde le point de vue unique d'un des nombreux protagonistes du roman. Ce qui permet d'appréhender les différentes situations et enjeux de manière simple et ordonnée. La force de Bizien étant d'arriver à donner une identité propre à chacun de ses personnages même si cette multiplicité nécessite une petite concentration.

S'ensuit une sarabande effrénée de lieux et d'événements qui s'enchaînent sans discontinuer, une succession de scénettes courtes qui font que le bouquin se lit quasiment d'une traite comme une pétarade de mitraillette.


Quand toutes les institutions s'écroulent, comment renaître du chaos ?

Paranoïa, trahisons, scientifiques désaxés, snipers intrépides, combats féroces, tous les ingrédients sont réunis pour en faire un roman pop-corn, un blockbuster de papier.
Il ne faut cependant pas croire qu'on aurait affaire à une série B décérébrée. Bizien en profite pour aborder les sujets sensibles et intimistes via les préoccupations de ses ados de personnages : la solitude, le rejet, l'homosexualité, la grossesse, la peur de grandir. le tout avec un lyrisme et une plume aux accents cristallins qui n'appartiennent qu'à Maître Bizien.

Alors tout n'est pas parfait, l'auteur dilue un peu le rythme de l'intrigue pour s'attarder sur les émois des adolescents mais certaines scènes sont si intenses et crispantes que… Boum, boum, boum, au coeur de ta lecture nocturne, tu entends tes propres battements de coeur.

Alors de quoi on parle ? Pas de Oui-Oui au pays des pingouins mais d'un roman âpre et sans concession. Bizien n'épargne pas ses personnages même les plus attachants et n'hésite jamais à nous faire du mal, pauvres lecteurs fragiles que nous sommes. Ça décolle les rétines ton truc Jean-Luc !

Avertissement : ce roman est le premier d'une trilogie qui s'annonce mémorable. Faites en un succès foudroyant que l'on ait droit à ses suites !

Et souvenez-vous, si c'est bien, c'est Bizien !

Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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Alors oui, je me pose sur un roman SF young adult. Et alors ! Tant qu'un roman est bon…
Les Veilleurs est un 1er tome à n'en pas douter d'une nouvelle saga Jean-Luc Bizien. Homme charmant au demeurant et au coeur grand, il nous entraine dans un Paris post-apocalyptique légèrement futuriste, où un petit hic, un virus, a transformé ses habitants en monstres. Majoritairement les adultes. Paris a été muré pour endiguer la contagion.
A l'extérieur, la population est sous le joug d'un couvre-feux et d'une présence militaire toute puissante. La résistance semble se faire molle.
A Intérieur, la mutation a fait rage. Lycanthropes, goules et vampires tapissent tous les recoins sombres de la capitale. Ça grouille de partout. Tous n'attendant que la découverte d'une proie pour la dépecer, la dévorer. La ville est en ruine. Pourtant, au milieu, des enfants survivent, comme Baptiste, Alexandre, Sarah ou Ilan. Des clans se font et se défont.
Régulièrement des veilleurs désignés volontaires sont abandonnés par les dits militaires. Les rares survivants à ne pas finir sous les crocs loup-garous et autres bestioles, servent à informer l'extérieur sous les yeux de snipers comme Steiner.
Un virus, des mutations, des ados. Rien de vraiment neuf me direz-vous ! Et bien si. Car si comme souvent avec Jean-Luc, les personnages sont nombreux, comme sont nombreuses les histoires qui s'entrecroisent, ils lui permettent de poser un regard quasi cinématographique sur les questions qui peuvent tarauder l'adolescent, la différence, le rejet, les relations enfant/adulte ou fille/garçon, l'homosexualité ou le totalitarisme.
Toujours dans une ambiance où la vivacité de l'écriture n'a d'égale que l'imagination foisonnante de l'auteur, il sait ne jamais être moralisateur. Entre deux monstres, il interroge, car le plus monstrueux d'entre nous ne porte pas forcément des crocs.
Et au milieu de ce 1er tome il y a l'espoir et la crainte personnifiée par Marie, enceinte. Dans son ventre bébé ou monstre ? Et il y a Vincent.
Bref, pléthore de personnages, un roman qui se dévore où j'ai retrouvé avec plaisir, un certain Vuk KOWACEVICZ revenu du Club van Helsing.
Les Veilleurs, sont la preuve flagrante qu'il y a encore de la place pour une SF ado de qualité.

Lien : https://nigrafolia.fr
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