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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'Islande est soudainement totalement coupée du monde extérieur. Plus personne ne peut y entrer ni en sortir. Aucune information sur le monde extérieur. Existe-t-il encore d'ailleurs ?
Les familles, les amis sont sans nouvelles de l'étranger.
Face à cette situation inédite, une jeune ministre , Elin, prend les choses en mains et utilise les "bonnes " vieilles recettes qui ont fait leurs preuves pour établir un régime, qui sous des dehors riants, n'est rien moins que fasciste.
Propagande vantant un passé soigneusement toiletté, exaltation du patriotisme, xénophobie, utilisation d'experts dont on évacue certaines affirmations gênantes (il n'y aura pas à manger pour tout le monde), tout ceci entraîne évidemment l'apparition de la violence dont le pouvoir use avec habileté.
Récit polyphonique, L'île nous présente plusieurs points de vue qui permettent d'envisager un panorama suffisamment large de la société. Si la violence est présente, elle est plutôt suggérée mais la tension n'en est que plus intense. Un roman anxiogène qui résonne particulièrement ce moment.
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C'est en parcourant la blogosphère que j'ai découvert Sigridur Hagalin Bjornsdottir une autrice islandaise publiée chez Gaia Editions. Roman post-apocalyptique publié en littérature blanche mais qui est, ne nous trompons pas, un roman relevant de l'imaginaire n'en déplaise à certains.

L'île ne souffre que d'un seul défaut : il faut une bonne dose de suspension d'incrédulité pour accepter le postulat de départ. L'Islande se retrouve du jour au lendemain coupée du monde. Plus aucune communication n'entre sur l'île : internet, téléphone, ondes radio sont out ! Aucun avion, aucun bateau n'arrivent et ceux qui partent ne reviennent jamais. le pays se retrouve isolé du reste du monde, pourquoi, comment ? Quelques possibilités nous sont données mais les esprits cartésiens resteront sur leur faim jusqu'à la dernière page. Aucune explication ne viendra crédibiliser l'histoire et c'est dommage. Mais ce n'est pas l'objet du récit. le thème central est le retour à l'autarcie...

Tout d'abord ce livre, plutôt court, se lit très vite. L'écriture est fluide et sa construction, alternant la vie des différents protagonistes sur des chapitres courts en fait un page-turner efficace. Mais ce qui marque ce roman est la violence omniprésente même si la plupart du temps cette violence est juste suggérée. L'imagination du lecteur faisant le reste...

Avec L'ïle, l'autrice qui est aussi journaliste et présentatrice du journal télévisé, s'attaque à tous les maux de notre société actuelle où l'individualisme prime. Les premières salves sont contre les politiques, ceux qui sous couvert de crises, prennent le pouvoir pour le "bien de tous". Elle nous montre qu'en quelques mois la démocratie peut se transformer en dictature avec l'aval de ses concitoyens. Elle dénonce également le nationalisme exacerbé qui se développe en Islande. En temps de crise, repli sur soi et recherche de coupables sont les deux mamelles du nationalisme.

L'autre pan de l'histoire est plus économique. Comment vivre en autarcie quand les importations se réduisent à néant. Quid des produits de première nécessité, des médicaments, des outils technologiques qui ne peuvent être fabriqués sur place. le retour aux sources est difficile, il demande d'immenses sacrifices et le tout se fait dans la violence. La loi du plus fort...

Je vous passe les détails des exactions qui sont produites, toute la déchéance humaine concentrée en quelques pages. Les descriptions faites par l'autrice font froid dans le dos, certaines scènes sont insupportables. Mais malgré tout il y a toujours un peu d'espoir et, par sa galerie de personnages, Sigridur Bjornsdottir montre un optimisme mesuré et une foi en l'espèce humaine.

En résumé, L'île est un roman coup de poing, suffoquant, flippant qui ne laisse que peu de place à l'optimisme. Il nous permet de réfléchir sur notre façon de vivre, de consommer et notre dépendance les uns aux autres que ce soit individuellement ou collectivement. Il est difficile de ne pas faire de parallèle entre cette fiction et les événements qui se passent aujourd'hui avec le Covid-19.

Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Du jour au lendemain, l'Islande se trouve coupée du reste du monde : plus de communication internationale, plus d'avions, plus de bateaux, rien...
Une autarcie forcée. Pourquoi ? Comment ? Que s'est-il passé ? le reste du monde existe-t-il encore ?
Tant de questions qui resteront sans réponse...
Le gouvernement va organiser la survie. Des milices sont créées, le modèle islandais des ancêtres remis au goût du jour, les étrangers conspués...
Une étrange impression de déjà vu...

Cette dystopie tient vraiment en haleine. On cherche à comprendre, on espère pour ces personnages qu'ils prennent conscience, qu'ils s'éveillent...
Le style est plutôt fluide, un petit bémol sur les dialogues qui sont complètement perdu dans le récit, ce qui m'a parfois fait perdre le fil de la lecture.
Néanmoins, le récit est captivant et bien amené.
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le premier attrait de ce livre pour moi a été ma "connaissance" de l'Islande... pour l'avoir visitée l'an passé.
Donc quand on décrit le Harpa Center qui explose je vois TB les débris de verre tomber...
Ensuite une écriture directe avec des échanges mais non écrits comme étant des dialogues... des chapitres relativement courts passant de l'un à l'autre des personnages et à ce fameux lieu "Svangi"... Qu'adviendrait-il d'une île coupée de toute communication avec l'étranger pour une raison dont personne ne connaît l'origine.
Plus aucune importation possible, ni aliment ni médicament... plus aucune nouvelle de nos amis, familles et autres vivant à l'étranger.
Le stress et le chaos s'installent rapidement. C'est le début d'une nouvelle ère, où la recrudescence de la violence envers les plus faibles mais aussi envers les touristes, les immigrés, tous les étrangers s'installe.
On comprend très vite que les instincts les plus vils vont se réveiller au sein de la population : la peur entraîne toujours la haine des étrangers, le pouvoir des hommes sur les femmes reprend du poil de la bête, les enfants sont livrés à eux-mêmes et deviennent limite des enfants soldats et/ou esclaves...
On retrouve en fait tous les éléments des sociétés en proie à la peur, à la famine... c'est glaçant.... et nous devons tous être conscients que ce genre de situation pourrait se développer bcp plus vite qu'on ne le croit si on n'y prend pas garde et si on se laisse endormir par nos gouvernements...😱😱😱
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L'île...
L'île c'est l'Islande, cette terre isolée, située entre la Norvège et le Groenland, cette terre difficile mais regorgeant de merveilles naturelles.

Un beau jour, l'Islande se retrouve coupée du monde extérieur, plus de communications internationales possibles, ni par téléphone ni par l'internet. L'Islande se retrouve seule avec elle-même, sans savoir ce qui s'est passé, ce qui a provoqué cette situation.

Les bases du roman sont posées et la montée en tension ne va pas cesser durant près de 300 pages, que l'on lit presqu'en retenant son souffle.

Quatre points de vue, parfois entrecoupés d'articles de journaux, nous éclairent sur l'évolution de l'Islande suite à cet événement hors du commun : celui d'un journaliste au regard un peu naïf, plutôt crédule ; celui de son ex-compagne, une musicienne installée en Islande depuis une quinzaine d'années ; celui de la fille adolescente de la musicienne ; et enfin celui d'un ermite exilé dans un fjord.

La situation imaginée par Sigrídur Hagalín Björnsdóttir fait froid dans le dos ; et pourtant elle n'est pas sans rappeler des événements qui ne figurent pas parmi les plus glorieux de notre Histoire.

J'ai beaucoup pensé évidemment à La route de Cormac McCarthy, mais également, de manière plus inattendue, à La ferme des animaux de George Orwell.

La littérature islandaise recèle des pépites et ce serait dommage de passer à côté de celle-ci.
Un très grand merci à Gaia Editions !
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Ambiance de fin du monde, travers de l'espèce humaine : déjà vu. Soit, mais en Islande. Pas mal.
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J'ai fort apprécié la lecture de ce livre fort plaisant.

L'Islande est tout à coup déconnectée du reste du monde : Plus aucune communication, téléphone ou internet, plus d'avions, plus de bateaux. Sont-ils seuls au monde ? Personne ne le sait.

Retour vers l'autarcie – plus facile pour des îliens, je vous l'accorde. Donc : la dictature décide plus vite que la démocratie, et on n'a pas le temps, car on a un gros problème d'autosuffisance alimentaire. La nourriture devient vite le problème numéro un. le poisson allez-vous me dire ! Mais comment pêcher sans pétrole ?

Tout s'enchaîne : exode vers la campagne, on coupe les budgets non rentables (la culture pour commencer), on a un problème avec les touristes (20.000 bouches à nourrir), des bandes s'organisent, etc.

Point de vue différent sur un thème somme toute fort classique.
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Lecture Françoise R
Tout en haut de la carte, tout près du Pôle Nord, la fascinante ISLANDE. Au fond d'un fjord la ferme de Svangi. Un homme vient d'y accoucher sa brebis. Il se met à sa table, et il écrit.
« Je n'ai rien d'autre à faire qu'à écrire. Convoquer mes souvenirs et écrire. Regretter le passé, céder à la nostalgie, cerner le temps jadis, rappeler comment le lien s'est rompu, comment la lumière a décliné, comment la nuit s'est abattue ».
Ecrit-il sa vie ? Son itinéraire ? Ce sont les dernières pages du roman qui dévoileront le secret. Entre temps, le lecteur est pris à témoin d'une histoire qui, pour être une fiction inventée par une brillante journaliste, n'en est pas moins un drame qui met en jeu de véritables questions de notre temps. Imaginer que l'Islande soit en un instant totalement et définitivement coupée du reste du monde, que les bateaux, les avions, internet…..disparaissent, que les Islandais partis à l'extérieur ne puissent plus revenir tout autant que les touristes ne puissent plus partir. Décliner comment un pays entre en autarcie, se replie sur la nécessité de survivre dans un cortège de drames, de compromissions, de violences, mais aussi de tendresses et de solidarités. le lecteur accompagne dans son parcours chacun des personnages mis en scène
« Comme si un dérèglement subit de la gravité terrestre engendrait un brusque rétrécissement du monde. Parfois le monde devient si petit qu'il se résume à un seul être humain. Un homme minuscule dans un fjord abandonné ».
Cet homme minuscule, au fond du fjord abandonné, il conte juste une histoire faite des grandes questions de notre temps, parmi lesquelles la cohabitation des êtres humains n'est pas la moindre. Un vrai roman qui dit des choses vraies, grandes. Une Histoire avec un Grand H. Un de ces livres dont on ne sort pas indemne.

"L'ïle " fait partie des 9 livres proposés par les bibliothécaires de l'agglomération de MANOSQUE 04 pour le PRIX DES LECTEURS 2019
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Sigridur Hagalin Björnsdottir voilà, c'est dit, enfin écrit du moins, Sigridur donc nous emmène sur son Île, l'Islande bien sûr.
Pour un étrange bouquin, une sorte de politique fiction, où l'île serait coupée du monde du jour au lendemain : plus d'internet, plus de téléphone, plus de GPS, bateaux et avions ne circulent plus ... un bug géant mais qui dure ...
Au début c'est presque amusant, tout au moins fort intéressant, de voir les îliens se dépatouiller avec leurs nouvelles conditions d'isolement.
L'auteure est une journaliste de métier et l'on a droit à une mise en page de la fonction politique, à la mode des séries nordiques : c'est fort instructif et au passage, on apprend plein de petites choses sur les islandais, très fiers de leur démocratie et de leur mode de vie civilisé.
Une écriture agréable et didactique qui nous fait découvrir les destins croisés de différents personnages pris au piège de tout un pays.
Mais bien vite le vernis démocratique de la civilisation islandaise vient à se fendiller ...
Les ressources de l'île sont limitées (habitants que nous sommes du reste de la planète, ne nous réjouissons pas trop vite de cette mésaventure islandaise ...) et les habitants coincés là-bas sont bien plus nombreux que ce que le caillou est en capacité de nourrir ...
La fable de Sigridur tourne alors au cauchemar et nous invite à mesurer le temps très court qu'il faut à notre humanité civilisée pour se retrouver propulsée au moyen-âge.
La seconde partie du bouquin (de plus en plus elliptique, comme si l'auteure devenait moins à l'aise avec le sinistre avenir qu'elle décrit) se termine sur une toute petite note d'optimisme qui ne suffira pas au lecteur pour oublier le goût très amer du breuvage islandais. On espère juste que Sigridur s'est montrée trop pessimiste et qu'elle a bien tort de nous imaginer une fin pareille.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com/
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Ce roman s'ouvre sur la découverte d'un étrange ermite qui vit au creux d'un fjord avec son troupeau de brebis. Solitude et petite laine au programme, on ignore qui est cet homme mais, dans sa petite bicoque glaciale, il va convoquer ses souvenirs et écrire.

Nous retrouvons vite la civilisation au chapitre suivant, en plein Reykjavík, auprès de Hjalti, journaliste politique de son état, qui va découvrir en même temps que le reste de ses concitoyens que toutes les liaisons avec le reste du monde viennent subitement d'être coupées. Plus de trafic aérien, plus d'Internet, plus de bateaux, plus rien de rien. Souci d'ordre climatique, câbles sous-marins rompus ? On ne sait pas mais tout va forcément revenir à la normale. le gouvernement provisoire tente d'apaiser les inquiétudes des islandais, des touristes coincés sur l'île. C'est le genre d'épreuve qui resserre les liens d'une communauté. Sauf que le provisoire laisse place au pérenne.

Et là, à travers ce journaliste qui va entretenir des relations très étroites avec le nouveau pouvoir politique en place, on va assister, bien plus lucides que lui, à une profonde mutation de la société islandaise. Retour à l'agriculture et au monde rural pour assurer l'autosuffisance alimentaire, l'effort national qui refait vivre le sentiment d'appartenance au pays… L'Islande d'abord. Et de mesure « inoffensive » en mesure « inoffensive », l'île change. Ceux qui étaient les bienvenus ne le sont plus. Et l'idéal d'un retour à une Islande magnifique des premiers âges en prend un coup…

L'autrice dissèque tous ces mécanismes passablement terrifiants ainsi que les conséquences pratiques, morales, éthiques et sociétales du repli total d'une nation. Il faut certes adhérer au style froid, quasi journalistique, mais le roman ne fait pas non plus l'impasse sur la belle incarnation des différents personnages que l'on va suivre tout au long de l'histoire. J'ai particulièrement aimé le procédé narratif qui veut que le lecteur soit beaucoup moins naïf que le personnage principal. On devine aisément que tout ce qu'accepte Hjalti, en dépit de sa conscience journalistique et politique, ne peut mener qu'à ce moment précis et terrible, où il sera trop tard.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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