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3,69

sur 266 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Touche noire, touche blanche. Un petit tabouret fait face au Steinway. La salle est vide et froide. Accroché au mur, un tableau de Munch. Dernière répétition avant le spectacle, le grand show, celui qui verra ma consécration. Je vais jouer pour toi, ma belle qui me lit (toutes les babeliotes au féminin se reconnaitront). Car le piano, c'est uniquement ça. Jouer pour celle que j'aime. Penser à celle que j'aime, mon amour de toujours. Je m'assois sur ce minuscule tabouret, les épaules raidies par la pression qui m'écrase. Demain, c'est le grand jour, celui où je vide mes tripes, où je m'arrache de ma coquille pour enchaîner le second mouvement de Chopin, le troisième mouvement de Ravel, le sixième de Schubert. Je me suis entraîné des heures durant pour juste une heure de présentation. Elle doit être magnifique, je ne dois pas gerber. Je m'incline respectueusement devant ces touches noires et blanches qui n'en finissent pas, comme si ce Steinway était mon autel shinto. J'avance mes mains, prêt à vibrer imperceptiblement sur ces touches. Je ferme les yeux. Ces touches deviennent des formes à caresser, des seins et des fesses que je frôle délicatement. Je n'ose rouvrir les yeux. J'ai peur que le public soit là. Trop d'attente, j'ai envie de vomir.

En fait, tout ça, c'est n'importe quoi. Je ne sais pas jouer du piano. Je ne peux pas jouer pour toi. Je ne suis ni jeune, ni pianiste. Je ne fais pas partie de cette « Société des Jeunes Pianistes » qui s'est fondée en Norvège, au cours de l'année 1968. Je mets un disque, pour me faire pardonner, pour ressentir ces émotions par électrophone interposé. Je cherche Bach, Beethoven ou même Rachmaninov. Je n'en trouve pas un. Je suis un inculte en matière de musique classique, comment puis-je espérer jouer pour toi, qui me lit et m'écoute. Tant pis, je sors un disque des Doors…

J'ai compris une chose. Prendre son temps, entre les touches, entre les notes. le temps de la respiration, le temps de la réflexion, le temps de l'introspection. Certes, il faut des moments de fougues et de passion, mais aussi savoir mettre un frein à ses pulsions pour savourer l'échange avec le public, avec toi. Savoir écouter le silence. Et même si je n'écoute pas de classique, je perçois ces mêmes sentiments dans le jazz. Miles Davis, Keith Jarrett ou Ketil Bjørnstad. Tiens donc ce dernier est norvégien, il a le même âge que le héros solitaire de « la Société des Jeunes Pianistes ». Ne serait-il pas l'auteur de ce roman ? Un livre à perception autobiographique, même ? Cela fait quelques années que j'écoute le pianiste norvégien, certes épisodiquement. Mais sa musique m'émeut. Pour cette raison que j'ai peu de disques de lui, je n'ai pas encore fait le tour de ceux que j'ai. Tant qu'ils me bercent autant d'émotions, je n'ai pas encore envie de passer au suivant.

Roman d'initiation, roman adolescent. Mais bien plus ici. Roman émouvant, roman tranchant. J'appréciais déjà la pureté des notes du jazzman, je découvre l'émotion à travers sa plume. « La Société des Jeunes Pianistes » m'a procuré tant de plaisir, de bonheur, de frisson. J'ai pleuré, j'ai trouvé cette histoire belle, celle d'une jeunesse vivant dans un autre monde, celui de la musique classique. J'ai découvert qu'on pouvait être jeune et être ébranlé par Schubert alors que moi, quand j'étais jeune, je n'écoutais que les Doors. Et au milieu de cette société, se jouent les petits drames du quotidien et les grands drames de la vie. J'aurai tant aimé faire partie d'une telle confrérie, juste pour vivre ces instants intenses et magiques, de sentir la dramaturgie de la vie qui se joue à chaque inspiration, à chaque note sur un clavier. Oui, j'aurai tant aimé m'assoir sur un petit tabouret, devant un Steinway trop grand pour moi, et jouer pour toi.

La suite en musique [...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Le narrateur, Aksel, jeune homme tourmenté, passionné de musique classique.

- Sur un air de Debussy, joué sur un Steinway -

Le cheminement, les errances, les "élucubrations" d'un club de jeunes gens et jeunes filles à l'aube de leur vie d'adulte.
Groupés en une "Société de jeunes pianistes" ; jeunes concertistes liés par le même impérieux désir, la réussite.
Mais, dans ce milieu très particulier de la musique classique, aucune erreur n'est permise, pas la moindre fausse note, et, ne seront admis que les meilleurs.

Des jeunes qui vont essayer de se dépasser, s'épauler, s'accompagner ; des liens d'amitié, d'amour vont se nouer autour d'une portée "fa, si , la , do" et parfois, noyer leurs doutes, leurs espoirs, leurs désillusions, leurs désespoirs dans un verre de vin ou des bras accueillants.

L'Auteur est aussi compositeur,
Sans doute la raison de ce rythme de phrases qui se lit comme une partition
où les doigts courent sur les touches de piano comme autant de mots avec des nuances lentes, puis plus vives, tendres et plus appuyées, quelquefois féroces.

Passions et renoncements, tâtonnements, hésitations, habitent ce récit où l'Amour Est Musique !

Ce livre m'a plongé avec ravissement dans la musique classique même si je ne connaissais pas toutes les références ni tous les compositeurs cités.

J'ai aimé m'abandonner aux mots, aux notes, aux accords du piano !

" Ce roman est parfois feutré comme du Vermeer, parfois criant de douleur comme une toile de Munch" (André Clavel, L Express).
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Qu'est-ce qui différencie un bon musicien d'un concertiste?
Le talent? La chance? La passion? L'acharnement? La rigueur? Tout ça à la fois! c'est ce que va nous démontrer ce livre.
Aksel est le petit dernier d'une famille assez banale mais qui cache un grand mal-être. Un père rêvant d'affaires faramineuses mais looser dans l'âme, une mère passionnée de musique mais dont les choix de vie ont été stoppés net avec la naissance de catherine, sa fille ainée, ce qui entraîne entre elles une relation tendue pleine de ressentiments.
Et la mort de cette mère particulière va venir chambouler la vie de chacun des membres de la famille.
Aksel, jeune adolescent à l'époque va décider de participer au concours des jeunes maestro de Oslo, concours de piano, véritable tremplin vers une carrière, pour sa maman.
Autour de lui va se créer cette société des jeunes pianistes qui comprend les participants à ce concours. Entre amitiès, rivalités, amour mais surtout partage de ce destin si spécial qu'ils ont choisis.
Premier tome d'une trilogie, c'est le passage de l'adolescence avec ses idéaux et ses déceptions, une transition initiatique.
Une vraie découverte, un grand moment de lecture musicale, vivement la suite.
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Emmaus, des étagères pleines de livres, bien rangés, pas vraiment classés, des prix dérisoires, un nom parfaitement inconnu "Ketil Bjørstad", un titre aguicheur "la société des jeunes pianistes", un auteur norvégien, une ville Oslo, la fin des années 60 .....
Tous les ingrédients sont là pour me faire saliver.
Merci à cette inconnue, Marie Astrid B qui a permis que je trouve ce titre au milieu de tous ces rayonnages !
Pour commencer, il faut savoir que je ne suis pas une adepte de musique, ni de musique classique et que je ne joue d'aucun instrument.
Et pourtant j'ai adoré ce bouquin.
Un plongeon dans les années de ma jeunesse, dans le centre ville d'une grande de ville, lui c'était Oslo et moi c'était Paris.
Un plongeon dans les ressentis d'un adolescent avec les premiers émois que l'on croit amoureux et qui ne sont peut être que du désir d'idéalisme mais qu'importe, on y croit !
Un plongeon dans l'espoir de ce qu'on fera de sa vie, dans les craintes qui nous ont terrorisés pendant de longues nuits, arrivera t on à réaliser tous nos rêves, à sortir de la vie mesquine de nos familles qui nous semble si dérisoire !
Un plongeon au milieu des plus belles notes que j'ai entendu depuis longtemps. Bien que j'aime lire dans le silence absolu, je vous certifie que cette découverte a été accompagnée par des morceaux de musique, des symphonies, des sonates, que sais je encore !
Un plongeon au milieu de longues descriptions des efforts, des privations, des répétitions, encore et encore les mêmes morceaux, des recherches effectuées pour réussir à rendre la musique vivante ....
C'était un orchestre de mots qui joue encore plusieurs jours après cette lecture dans ma tête !
Je suis maintenant rassurée, après enquête, j'ai constaté que cet auteur a continué à raconter cette vie aventureuse dans deux autres romans, alors vite, très vite je vais les rechercher pour repasser quelques heures avec ce piano qui continue encore de faire entendre sa mélodie !
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Deuxième lecture à dix ans d'intervalle, toujours aussi conquise par la mélancolie de ce roman (dont j'ai construit la playlist éponyme sur Spotify). On découvre la vie d'Aksel, passionné de piano au sein d'une famille décousue et compliquée. Seulement le décès brutal de sa mère va précipiter les choses, semant encore plus le chaos dans cette famille que plus rien ne rassemble. Aksel abandonne alors le lycée et décide de se consacrer au piano. Il fonde alors avec quatres autres jeunes adultes pianistes la Société des Jeunes Pianistes afin de se réunir régulièrement et parler de leurs futures carrières de concertistes. Au fur et à mesure, on suit l'évolution de ses relations amoureuses entre la belle et mystérieuse Anja qui a conquis son coeur et Margherete Irene qui l'enrole dans une relation dont elle tient les rennes. Puis quelques-unes des jeunes pianistes se lancent avec un concert de haut vol avec plus ou moins de succès, dont la sublime mais fragile Anja. Ces soirées et leurs conséquences sur ses camarades troublent les rêves d'Aksel qui se questionne profondément sur le sens du piano dans sa vie....et celle de son amour pour Anja.
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En littérature norvégienne, on connaissait surtout Jostein Gaarder (Le Monde de Sophie). Il faudra désormais compter avec Ketil Björnstad, pianiste de formation, qui se révèle dans cette oeuvre capable de décrire avec profondeur et subtilité les douleurs d'une jeunesse tourmentée qui tente de s'en sortir par la musique. Un roman d'initiatique qui est aussi un drame familial écrit tout en finesse. Les relations ambiguës entre personnages (au sein des adolescents, mais aussi avec leurs parents et leurs professeurs de piano...) sont évoquées avec habileté, sans exagération ni puritanisme. Une oeuvre de deuil, de désir, de musique, de sensualité, d'amour et d'amitié... le ton sonne juste, et la traduction s'efforce de rendre le mieux possible l'ambiance feutrée de la Norvège, les promenades dans la neige, le ciel voilé, les silences et les non-dits entre ces adolescents qui deviennent trop tôt adultes. L'oeuvre est jalonnée d'images symboliques, comme le retour constant à la rivière où la mère d'Aksel a trouvé la mort, la présence de l'épervier, à la fois menaçante et emplie de tristesse, ou le parallèle implicite entre l'ivresse provoquée par le vin (que les héros semblent particulièrement affectionner !), l'ivresse du désir (évoqué sans tabous dans le contexte des années 68-69), et l'ivresse du jeu musical . Ketil parvient à exprimer avec une subtilité remarquable toutes les émotions de la musique, notamment dans les oeuvres de Schubert, Chopin ou Ravel.

(la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Ce livre aura réussi le pari de m'avoir fait apprécier la musique classique, grâce à son évocation de la relation passionnée et tourmentée qu'on peut avoir avec cet art. J'ai écouté le Concerto en sol Majeur de Ravel un nombre incalculable de fois après avoir lu ce roman, sans savoir ce que cela représentait, mais en savourant d'autant plus sa beauté après avoir lu les frissons que provoquait ce morceau sur les personnages. le livre raconte à merveille cette emprise fiévreuse que peut avoir la musique sur nous et la musique classique en particulier, toutes les projections heureuses ou mortifères qu'on peut faire sur celle-ci et quelles émotions complexes peuvent véhiculer des morceaux et de compositeurs qui ne me disait rien à l'époque et que j'ai appris à aimer au fur et à mesure de ma lecture. Mais le roman parle aussi de l'adolescence, de ses obsessions et de ses désespoirs, cette mélancolie absolue qu'on ne peut éprouver qu'à l'âge de 16 ans. Tout le livre est empreint d'une gravité qui correspond aux affres de cet âge. Et c'est sans doute le jeu de miroir entre la puissance mélancolique de certains morceaux de musique et la tristesse d'Askel, le parallèle entre la passion musicale et le désir physique qui m'a émue dans La société des jeunes pianistes. Un roman à découvrir donc!
Lien : https://www.exploratology.com
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La société des jeunes pianistes est le nom que se crée des jeunes talents du piano à l'issue de l'un de leur concert. On y suis Aksel le narrateur talentueux, Rebecca la pianiste rigoureuse, Margrethe Irene la besogneuse, et Ferdinand le sensible. Et Anja, la virtuose qui sort du cadre, qui ne se mêle à la bande qu'en pointillé, que sur le bord. Elle fascine autant qu'elle désarme. Aksel en tombe irrémédiablement amoureux.
Venant de perdre sa mère de manière dramatique, ayant arrêté les études pour se consacrer à la musique qu'il aime par dessus tout et qui lui rappelle sa mère passionné, Aksel chemine, erre dans sa vie et dans ses questionnements, passe de concerts en concerts par des phases hautes, basses, commence à comprendre les turpitudes de la vie d'adulte.
Tout cela est finement raconté, pas de pathos, en filigranne la tragédie d'Anja que l'on sent, que l'ont devine, mais que l'on ignore magré tout.
J'ai beaucoup aimé l'atmosphère fiévreuse du roman, toujours ponctué de références musicales. Une belle découverte.
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Le narrateur Aksel est un jeune pianiste de 16 ans, c'est sa mère qui lui a donné la passion de la musique et du piano. le livre commence par le récit d'un drame : la mort de la mère du narrateur, lors d'une sortie familiale, elle se noie emportée dans le courant d'une rivière.
Après ce décès, Aksel décide d'interrompre ses études scolaires pour s'adonner tout entier à sa passion, le piano. Il se réfugie dans la musique et prépare avec obstination le concours Jeune Maestro du Piano. Il espère ainsi pouvoir réussir dans la musique, commencer une carrière de pianiste professionnel. Autour de lui, Anja Skoog, Rebecca Frost, Margrethe Irene, Ferdinand sont également candidats puis finalistes ce même concours. Ils existent entre eux une compétition mais aussi du respect, leur amour commun pour la musique les réunissent et ensemble ils forment « La Société des Jeunes Pianistes ». Ils se soutiennent et s'encouragent.
Ces adolescents sont également en train de devenir des adultes. Ils ont beaucoup de préoccupations : ils doivent réussir un concours, ils sont soumis à la pression de leur entourage famille ou professeurs, ils sont également confrontés à l'échec, Aksel doit vivre avec le deuil, il découvre l'amour, la passion amoureuse...

Un très beau roman sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Sans être mélomane ou pianiste, j'ai lu avec beaucoup de plaisir l'histoire d'Aksel et ses amis.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Aksel, un jeune garçon au talent musical prometteur rêve de devenir pianiste professionnel, mais le chemin est semé d'embûches, pour lui comme pour son entourage.
Un roman initiatique, avec des personnages qui apprennent à grandir ou qui n'ont jamais réellement grandi. On se prend à rêver en compagnie d'Aksel, qui, pendant qu'il joue (lui ou les autres pianistes du livre), nous donne réellement à entendre les mélodies. Quel plaisir de les entendre à travers des enceintes, ce qui ne rend que plus réelles les descriptions d'Aksel. Moi qui n'y connaît rien ou très peu en musique classique, j'ai ainsi découvert par exemple le Concerto en sol majeur de Ravel.

C'est tout de même une histoire très triste, jalonnée par les morts, les échecs, les frustrations.
On découvre aussi la Norvège et les oeuvres de Munch.
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