La forêt pourpre

Un recueil de cinq nouvelles qui nous emportent dans une ambiance de "nature surnaturelle" si cela veut dire quelque chose... Je m'explique : Blackwood (rien qu'avec son nom) nous embarque dans des forêts dont on peut facilement imaginer qu'elles peuvent s'animer et nous parler, basculer à tout moment dans le fantastique. Comme dans les contes de notre enfance. C'est cet esprit que j'ai pu retrouver au travers de cette lecture très plaisante, qui nous invite à la rêverie, au mystère. le tout est servi par une plume superbe, très affutée pour décrire nature et paysages. On voyage en même temps qu'on est pris par les récits. Une très belle découverte en ce qui me concerne.

La forêt pourpre est un recueil de nouvelles écrites par l'auteur anglais Algernon Blackwood entre 1906 et 1921 et publié en septembre 2022 chez les éditions de L'arbre vengeur.
Dans les forêt canadiennes, en ce début de 20ème siècle, la nature semble encore sauvage et elle cache au coeur de ses forêts profondes ce qui subsiste des légendes indiennes de l'ancien temps. Malheur à ceux qui ne respecteront pas les règles occultes qui régissent les grands espaces nord-américains. Ils n'en reviendront pas indemnes.
Puissiez-vous ne jamais entendre l'appel du Wendigo…
Tous ces récits racontent la solitude et l'infinie vulnérabilité de l'homme civilisé perdu au milieu des vastes étendues lacustres et des grands espaces boisés du nord de l'Amérique de ce début de vingtième siècle.
Algernon Blackwood explore la psyché humaine, la résistance de l'esprit face à l'effroi que suscite la confrontation au monde sauvage.
Chronique complète à lire sur le blog !
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Même si on ressent le poids de l'âge dans les sujets traités ou les situations d'une autre époque, cette lecture reste efficace et sympa, lire ces histoires de trappeurs en prise à des forces surnaturelles le soir dans le noir à la lueur d'une lampe fait son petit effet avec son style fantastique/horrifique. J'ai vu par hasard ce livre sur une tête de gondole dans chez cultura intrigué par cet auteur que je ne connaissais pas et que je recommande à présent

J'ai vraiment apprécié ce recueil de nouvelles qui ont été écrites il y a plus d'un siècle. C'est important à préciser car ça sent un peu la naphtaline par moment. Mais en réalité ces nouvelles/contes sont d'une terrible modernité, pronant le respect à l'égard de la nature à une époque où ce genre de question ne se posait pas vraiment. Les histoires sont plutôt bien menées, idéales à lire au coin du feu en hiver. Une bonne ambiance sombre générale. Très plaisant et avec une profondeur de réflexion.

J'ai découvert Algernon Blackwood en recevant ce livre en cadeau d'un ami. Pourtant féru de littérature fantastique, je n'en avais jamais entendu parler, et je suis passé à côté d'un conteur hors pair. Blackwood n'a pas son pareil pour distiller des atmosphères étrangement envoutantes, où quelques gouttes d'enfer ont été glissées dans un écrin de paradis. Ce recueil de nouvelles pour cadre les forêts canadiennes et en reprend quelques légendes amérindiennes et québécoises. La traduction est fluide et limpide, et je me suis laissé entraîner sur les sentiers de la chasse là où le pas de l'ours ou du loup supplante de loin celui de l'homme. Blackwood annonce généralement la couleur dès le titre, et on ne comprend pas d'emblée où est l'horreur ou l'épouvante dans ses histoires de chasse. Son art consiste à nous placer dans un entre-monde à la lisière du fantastique, à instiller le doute jusqu'à briser le barrage de notre pensée rationnelle pour nous plonger dans un univers de pure folie. le monstre sans cesse se dérobe aux regards, ce qui le rend d'autant plus angoissant. Ce qu'il tait est aussi important que ce qu'il dit, ce qu'il dévoile est en-deçà de ce qu'il laisse dans l'ombre. Un véritable plaisir de lecture.