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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Algernon Blackwood (quel nom!) nous plonge dans les forêts canadiennes, à une époque de l'année où la lumière décline et où les légendes se faufilent. La qualité de la Forêt Pourpre est de parvenir à allier la forme et le fond, c'est-à-dire des nouvelles, ressemblant un peu à des contes, capables de nous faire un peu frissonner ou en tous cas de nous projeter dans une ambiance propice à l'épouvante, et de le faire avec élégance, en offrant aux lecteurs la profondeur des allégories, c'est-à-dire avec une réflexion, un fond. Impossible de refermer cet ouvrage sans se dire que dès le début du XXe siècle, on pouvait écrire avec autant d'acuité sur la nécessité de considérer notre environnement avec respect.
On pourra néanmoins trouver que dialogues et personnages sont un peu surannés mais c'est un détail, qui ne doit rien enlever au mérite de Blackwood.
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Algernon Blackwood (à prononcer syllabe par syllabe).
Si ça en jette pas ça comme blaze ! Quand t'es affublé d'un titre pareil t'es on ne peut plus calibré pour écrire des trucs qui font flipper nan ?
C'est le cas ici. Sans que rien ne soit gore ni sanguinolent, Blackwood incarne ce carrefour parfait entre les récits qui narrent les histoires de la baie de l'Hudson - chères à James Fennimore Cooper et Washington Irving, les romans aux teintes sinistres de la Nouvelle-Angleterre et plus précisément du Maine de Stephen King et les légendes propres aux Autochtones du Canada, avec toujours cette petite morale qui va bien.
Étant contemporain d'une époque où les indiens d'Amérique étaient encore plus privés de libertés qu'aujourd'hui, les nouvelles de Blackwood possèdent ce ton un peu old school niveau clichés et de la façon dont ils se font appeler.
Mais la morale qui découle de chaque nouvelle est plus intelligente que l'époque où vivait Blackwood, et fait ainsi de l'auteur une sorte de progressiste humaniste, défenseur de la nature et des traditions autochtones.
S'inspirant de la légende du Wendigo pour ouvrir ce recueil, Blackwood plonge en plein nature writing et pose ces ambiances brumeuses, forestières, remplie d'une mythologie animale que nous délivre à chaque fois ce genre littéraire (et dont je raffole, forcément).
On y croise des loups, des orignaux, des castors, des huards, et des chipmunks (Tic et Tac ne sont pas des écureuils, ce sont des chipmunks, maintenant vous savez).
L'homme blanc y est toujours perçu comme un conquérant, un civilisé violent qui se prend tartes dans la gueule sur crise de nerfs à force de côtoyer la puissance et la mysticité sylvestre de ces régions vastes des forêts canadiennes, rappelant un peu le ton moqueur de certains Contes de la crypte (beaucoup plus urbain, certes, mais t'as compris l'idée).
Je me suis régalé ! Comptez 5 nouvelles pour 200 pages, et pour un premier travail de traduction, c'est très réussi !
Go !

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Genres : fantastique, épouvante, nature writing.

Thèmes abordés : folie, traditions autochtones, légendes indiennes, esprits animaux, colonisation, civilisation vs. nature.

Contexte : toutes les nouvelles se déroulent dans les terres sauvages du Canada, et on peut a priori les situer à l'époque contemporaine de l'auteur, c'est-à-dire au début du 20ème. de ce fait, les relations entre les personnages sont marquées par le contexte colonial : les Indiens natifs sont placés dans une relation hiérarchique par rapports aux blancs, qui expriment souvent leur supposée supériorité, voire leur mépris pour le mode de vie et les croyances des autochtones. Cet état de fait est dénoncé par l'auteur, qui se moque de ces personnages blancs présomptueux et ignorants, et en fait bien souvent les victimes toutes désignées des forces mystérieuses qui sévissent dans la forêt.
Les points forts : une écriture à la fois simple et poétique, une immersion dans la nature sauvage, une ambiance étrange et mystérieuse.

Le pitch :
Le Wendigo : un petit groupe de chasseurs et leurs guides commettent la plus fameuse des erreurs : ils se séparent. Deux d'entre eux, un jeune écossais et son guide Canuck, partent tenter leur chance, contre la volonté de ce dernier, dans une partie de la forêt désertée par tous… pour une bonne raison !
La Clairière du Loup : un pêcheur solitaire se rend sur les bords d'un lac mystérieux, où les Indiens réalisaient leurs rituels dans les temps anciens. Malgré les recommandations reçues, il établit son campement sur la rive est du lac. Il s'aperçoit rapidement qu'il n'est pas seul, et même qu'on le surveille de près.
La Vallée des Bêtes sauvages : un chasseur anglais entêté, exaspéré par le refus de son guide indien de le conduire dans la vallée où l'animal qu'ils pistent s'est enfoncé, décide de s'y rendre seul. Arrivé sur place, la nature environnante semble l'influencer d'une manière inattendue.
L'Ile hantée : un étudiant, esseulé pour ses révisions sur une jolie île déserte, va faire face à des phénomènes étranges.
Le Lac du Corps-Mort : dans leur campement isolé, un trio de chasseurs et leurs guides voient débarquer en pleine nuit, en canoë, un homme croisé précédemment. Mais son guide n'est plus avec lui, et son explication sur sa disparition leur paraît peu convaincante.

Mon avis :
J'ai trouvé dans ce recueil exactement ce que je venais y chercher, à savoir une ambiance automnale mystérieuse et légèrement inquiétante (toutes les nouvelles se déroulent en automne), où la nature, et plus particulièrement la forêt et les lacs, jouent un rôle à part entière.
En effet, pas de grosse terreur au programme de cette anthologie, mais des récits à atmosphère, avec une angoisse latente, où l'homme est confronté à des phénomènes qui défient sa raison et le font reconsidérer sa place dans le monde. Et avouons-le, on prend un malin plaisir à voir les personnages d'hommes blancs moralisateurs se faire rappeler à l'ordre par la puissance supérieure de la nature.
Les nouvelles sont ancrées dans le folklore des autochtones du Canada, et c'est un plaisir de découvrir cet univers de croyances ancestrales, qui se révèlent toujours bien vivaces. J'espérais toutefois en apprendre un peu plus sur ces légendes indiennes, qui nous mettent l'eau à la bouche sans nous fournir beaucoup d'informations.
La nouvelle la plus longue est aussi selon moi la plus marquante : le Wendigo. La légendaire créature n'apparait jamais directement aux yeux du lecteur, et pour une bonne raison : quelqu'un qui a « vu le Wendigo » est une personne qui a sombré dans la folie et qui est vouée à la mort. le lecteur doit donc l'imaginer à partir des traces qu'elle laisse sur son passage, et surtout des cris proférés par le malheureux qui est allé à sa rencontre. le procédé est très réussi : le monstre caché et suggéré est d'autant plus mystérieux et inquiétant.
Le passage où l'un des personnages se retrouve seul après la disparition de son acolyte est particulièrement prenant : on est captivé par sa terreur profonde, proche de le faire basculer dans la folie, tant il est incapable d'assimiler ce qu'il voit et entend.
J'ai aussi particulièrement aimé «La Vallée des Bêtes sauvages », notamment pour le passage délirant figurant une inquiétante danse de séduction des animaux de la forêt (oui, oui). « L'île hantée », avec son intrigue classique mais diablement bien exécutée et efficace, m'a également séduite.
J'ai trouvé les deux autres nouvelles tout aussi dépaysantes et agréables à lire, néanmoins j'ai été moins investie dans ma lecture : elles sont toutes les deux restées un peu trop en surface à mon goût.
En bref, je recommande ce recueil pour un délicieux moment d'évasion. La magie semée par Algernon Blackwood opère indéniablement, et j'ai maintenant très envie de découvrir les histoires du fameux détective John Silence.

Rendez-vous sur curiosites-litteraires.fr pour une analyse détaillée des points forts du livre, de l'intrigue et des procédés narratifs.

Lien : https://curiosites-litterair..
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Cinq récits narrant des expériences étranges vécues par des chasseurs peu sympathique (mais un chasseur n'est à mon avis jamais sympa), un pêcheur épris de grands espaces, un étudiant solitaire. le tout dans la forêt canadienne, énigmatique, inquiétante, isolée et au bord de lacs habités par des truites et des esprits et dont les rives sont peuplées d'ombres et de murmures. Ces événements sont bien contés et suffisamment glaçant pour ceux qui aiment le genre.
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