Connor,
le type pas ordinaire qui aime une fille pas ordinaire.
_Je joue le rôle de la meilleure amie dans cette comédie romantique..
_ Alors quoi? Tu es l'oeil lucide et la voix de la raison dans cette histoire?
_Je suis là pour ramasser les morceaux, corrigea-t-elle.
J’étais faible. Et définitivement maso car, au vu de notre relation, il y avait peu de chance que je feule un jour de nouveau avec lui. Je poussai un profond soupir, me consolant finalement avec le hurlement de douleur de Janet. Le Tabasco était apparemment une valeur sûre. Je souris largement, sirotant mon café noir déjà tiède.
Je ravalai mon sourire quand Connor se tourna vers moi, fronçant les sourcils de perplexité. Janet toussait, criait, tirait la langue et… feulait. Douce est la vengeance.
– C’est un remède maison, me justifiai-je avec toute l’innocence possible d’un psychopathe en devenir.
Connor secoua la tête, apparemment pas ébloui par mes connaissances en potions, avant de revenir dans la cuisine et de remplir un verre de lait.
– Rappelle-moi de ne pas devenir ton ennemi, marmonna-t-il en visant le blender à demi vide.
– Tu n’as vraiment aucun goût du risque, commentai-je en haussant les épaules.
– Pour l’instant, vivre avec toi me semble suffisant. Tu n’avais pas un entretien à passer ? éluda-t-il.
– Ce que j’aime ton caractère grognon. C’est pathologique ou juste postcoïtal ?
– Sais-tu au moins ce que « postcoïtal » veut dire ?
– Je l’ai su il n’y a pas si longtemps
Dieu créa la femme. Et juste après, parce qu’il estimait que ce n’était pas suffisant en terme de prises de tête et de nœuds au cerveau, il créa la cravate. Et enfin, pour parfaire son œuvre et en assurer la pérennité aux yeux de l’humanité, il inventa le rituel du premier rendez-vous : astucieuse conjonction entre la femme et la cravate. On ne peut pas nier qu’il y ait une forme de génie là-dedans !
– Vraiment. Parce que je t'aime à ce point. Je suis habitée à gérer la douleur des autres, Connor, mais ce
que je ressens depuis trois semaines, c'est l'enfer absolu. Je ne voulais pas te mentir, je ne voulais pas que tu
l'apprennes ainsi. Je ne voulais pas partir, je ne voulais pas que notre… Relation se termine.
Règle n°1 : Jouir de la vie ... Et jouir tout court, si possible avec une brune. [...]
Règle n°2 : Jouir avec une brune, oui, mais jamais la même. [...]
Règle n°3 : On ne touche pas aux sœurs. [...]
Règle n°4 : Ne jamais revenir sur le lieu du crime.
- Tu fais ça souvent ? fit-il en dévorant la peau de mon cou.
- Te rendre dingue ? m'esclaffai-je.
- Pas mieux, admit-il en déposant un baiser furtif sur mes lèvres. J'étais sérieux, je veux vraiment... essayer... Avec toi, j'ai envie... d'essayer.
– Sale gamine !
– Crétin !
Et pendant que l’alcool anesthésiait mon début de crise de panique, pendant que Madeline souriait toujours avec cette adorable naïveté, je me répétai la troisième règle : On ne touche pas aux sœurs.
Du moins, on n’y touche plus.
Plus jamais.
Six mois, soit cent soixante-quatorze jours à dater de ce soir. Cent soixante-quatorze jours avant qu’elle ne parte, cent soixante-quatorze jours avant la délivrance
La colère avait au moins un avantage : elle vous animait d'une force inédite.