Comme pour À un stade du plaisir de
Valéry K. Baran, Pour ton bien met davantage l'accent sur l'univers du rugby, les allusions aux entraînements sont un peu plus qu'effleurées, et c'est vraiment un aspect que j'ai apprécié. Ici, la thématique porte sur les blessures que tout sportif professionnel est amené à subir, voire à redouter, dans sa carrière, car elles peuvent le priver de la sélection tant attendue dans l'équipe nationale.
Et c'est cette épreuve qu'est en train de vivre Benjamin Chevalier, 32 ans, rugbyman en fin de carrière qui ne rêve que de la Coupe du monde à venir pour finir en beauté sa carrière.
Parallèlement à ses soucis professionnels, Ben va faire la rencontre de Marie-Clémence, une jeune femme que sa mère a invitée à dîner dans l'espoir désespéré de la caser avec son frère aîné Arthur, avocat de son état mais célibataire endurci multipliant à ses heures perdues les aventures sans lendemain. Venu soutenir son frère contre les manigances maternelles, Ben tombe sous le charme de cette inconnue, que lui et son frère s'étaient imaginé sous les traits d'une intello coincée... Or, Clémence (elle préfère que l'on zappe le Marie !), s'avère tout le contraire : drôle, spontanée et diablement sexy. Elle peut même être une véritable tueuse !
Ce récit nous est donc raconté du point de vue de Ben, qui tente de convaincre la nouvelle kiné de le laisser jouer malgré la blessure qu'il essaie tant bien que mal de cacher au reste de l'équipe.
Contrairement aux autres nouvelles, que j'avais par ailleurs beaucoup aimées, je ne trouve ici aucune réserve à émettre sur la construction du récit ou les tics d'écriture (pas de redondance, pas de tergiversations ni de scènes inutiles), bref, c'est rondement mené du début à la fin.
J'ai beaucoup aimé la description des liens familiaux de la tribu Chevalier, la complicité profonde entre les deux frères, leur joute verbale où les bonnes vannes s'enchaînent et à laquelle vient participer Clémence pour leur plus grande surprise, eux qui ne s'attendaient pas à son sens de la répartie aiguisé. D'ailleurs, elle prend souvent le dessus sur ces deux mâles un peu trop sûrs d'eux, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Pour conclure, une nouvelle agréable et rafraichissante, drôle et bien écrite, on ne voit pas le temps filer, et les deux protagonistes sont mordants à souhait !
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