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C'est cocasse et léger comme lecture. Un côté assez Méta puisque le personnage principale explique sa démarche d'écrire un livre pour obtenir une subvention pour se payer une roadtrip. elle explique en détail la démarche ce qui est par moment un peu absurde (un chapitre sur le choix du titre du livre).

Portrait de Jude et Tess, duo mi-amis, mi- couple, compagnons d'infortune encroûtés dans une routine de vie pauvre et redondante, mêlant bien-être social et poste de commis à temps partiel dans un fast food, routine dont ils ne savent s'extraire qu'au prix d'un vif inconfort. Par un concours de circonstances, où leur volonté joue une part pour le moins modeste, ils planifient partir dans une petite ville américaine au nom cocasse, parmi combien d'autres dont l'évocation atteste d'une connaissance toponymique et géographique étendue, formant l'écrin riche et drolatique qui entoure un roman à dominante triste et pessimiste. Dans le succès de leur entreprise d'obtenir du financement de leur projet une fois présenté au bailleur de fond public comme celui de l'écriture d'un roman/récit de voyage, l'auteur s'ouvre à nous de sa vision grinçante du monde littéraire et du gargarisme de bons mots sans aucun égard au rendu qui y prévaudrait (du moins, à un certain stade). L'incapacité d'entreprendre et de mener quoique ce soit à terme est entourée d'un vague suspens (partiront-ils vraiment à Bird-in-hand?) et personnifiée dans un récit qui a l'avantage, sur son exact équivalent ducharmien (L'hiver de force), d'être économe et de vous tirer occasionnellement un sourire.