AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,26

sur 66 notes
5
15 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Kasswara et Kamar sont frères et syriens. Ils aident leurs parents dans leur exploitation de melon. En 2011, le printemps arabe les sépare. La haine remplace l'amour fraternel car l'un veut défendre la liberté et l'autre s'engage dans l'armée de Bachar el-Assad.
Ce roman partait bien mais les répétitions m'ont beaucoup agacée. Il m'est arrivé de lire quelques chapitres en diagonales. Sans cela, l'histoire aurait pu être bien plus prenante. J'ai quand même appris des choses mais bon…
Commenter  J’apprécie          50
Caïn et Abel, Jacob et Esaü... les thèmes bibliques mettant en scène des frères ennemis ne sont pas d'aujourd'hui. Christian Blanchard a emprunté l'idée pour son dernier roman : "tu ne seras plus mon frère." Transposé en Syrie pendant la révolte civile entre les membres de l'ASL (l'Armée Syrienne de libération) et les fidèles de Bachar El-Assad, sans oublier l'avènement de l'Etat Islamique, le sujet ne manquait pas d'intérêt. Deux frères, Kassawar et Kamar Berger, mi-français mi-syrien ont des opinions diamétralement opposés. L'aîné veut combattre le régime dictatorial d'El-Assad pour installer la démocratie, le cadet défend le pouvoir en place. Tous les deux partent dans les camps opposés, avec l'intention d'en découdre jusqu'à la mort s'il le faut tant la haine s'est installé dans leur coeur.
L'intrigue n'a pas vraiment suivi la qualité du concept. On assiste à des tueries incessantes de Kassawar l'aîné, sniper de grande valeur qui touche tout ce qui bouge, parmi l'armée de Bachar, mais aussi les chemises noires de Daech où les "lionceaux du califat." Son frère cherche également à le rencontrer le fusil à lunettes et silencieux sur le canon. le Père, la mère et les deux soeurs, tués dans un attentat terroriste, les deux frères se retrouveront à Paris où l'un d'eux continuera à descendre des gamins rapatriés des camps. le scenario est donc un peu creux et longuet et aurait certainement pu être amélioré. Les états d'âme de Kassawar (dans des chapitres à la première personne sont également très répétitifs et si l'auteur a beaucoup lu, noté et retenu sur ces combats du printemps arabe et de l'épanouissement de l'Etat Islamique, il y a, à mon avis de très nombreuses invraisemblances. Je me demande encore comment, les grands-parents Berger, à Paris, pouvaient être millionnaires en euros (manoir, appartements), après avoir cultivé et vendu en Syrie des melons et des pastèques sur les marchés..!
Les lecteurs qui cherchent simplement à se divertir trouveront peut-être leur compte. Pour ma part, Christian Blanchard a déjà fait mieux. Plus qu'un thriller, il s'agit là d'un roman de guerre, pour ne pas dire roman de gare.
Commenter  J’apprécie          30
Le nouveau roman de Christian Blanchard « Tu ne seras plus mon frère » nous emmène en Syrie, au coeur d'un conflit entre les pro Bachar el-Assad et la rébellion ivre de liberté. Nous sommes en 2011 au sein d'une famille dans laquelle la mère est musulmane, le père catholique. Les deux fils ont des opinions politiques diamétralement opposées : Kasswara rejoindra les forces de l'ASL, l'Armée syrienne libre, et son frère Kamar intégrera le mouvement pour soutenir Bachar. de fait, les deux frères deviendront frères ennemis. Parallèlement, en 2019, Florence Dutertre, assistante sociale encadre le retour en France des « lionceaux du califat », Ashbal, des enfants partis avec leurs parents faire le Djihad nés en France ou en Syrie, mais de parents français. Ces enfants ont été nourris à la propagande, se sont entraînés dans des camps au maniement des armes. Ils deviennent de petits tueurs pour Daech, mais aussi de potentielles bombes à retardement à leur retour en France. le désendoctrinement doit s'organiser, mais c'est sans compter un sniper présent sur le territoire qui les abat dès qu'ils posent le pied sur le sol français.

Ce roman est vraiment intéressant pour plusieurs raisons. D'abord, il est très didactique, sans être fastidieux. Les enjeux du conflit en Syrie sont très bien développés, de même que les risques que cela engendre à l'étranger, notamment sur le sol français. le rappel des différents attentats que nous avons vécus sur notre sol nous le remémore. Ensuite, il est passionnant de suivre des opinions politiques opposées dans une même fratrie. Christian Blanchard démontre parfaitement bien à quel point les divergences idéologiques peuvent détruire une famille et déclencher une haine incommensurable entre deux frères qui se sont toujours aimés. « Notre vie aura été en grande partie un gâchis. Cette guerre fratricide nous a détruits. Notre lien de sang vient d'être rompu. Notre haine l'un pour l'autre va reprendre le dessus. »

La dextérité de l'aîné au maniement des armes et son courage en faisait un modèle à suivre dans les yeux du cadet, tant et si bien qu'il aspire à exercer la même profession que son grand frère, tireur d'élite, sauf que les appétences politiques ne sont pas toujours similaires sous prétexte d'être frères. Par opposition, les différences d'opinions entre le père et la mère sont du même acabit sans que cela ne les déchire pour autant. Moins fiévreux que leurs enfants, ils ont pourtant des opinions tranchées qu'ils gèrent différemment : l'un par la lecture de différentes sources de presse, l'autre par un silence plus ou moins désapprobateur. Ils se souviennent d'aimer unanimement leurs enfants, quel que soit leur camp.

Enfin, l'auteur va plus loin dans sa réflexion par l'intermédiaire du personnage de Florence Dutertre. « Dans mon travail, je dois me poser la question suivante : ces gamins sont-ils dangereux, ou insérables dans notre société ? » Celle-ci a pour mission d'accueillir en France des enfants qui ont été endoctrinés toute leur vie. le sujet est d'actualité et a soulevé bien des polémiques : que faire de ces enfants nés sur le sol français, partis en Syrie avec leurs parents qui reviennent en France ? Comment s'assurer qu'ils ne prévoient pas de se faire sauter au milieu d'une foule ? Comment défaire le noyau de l'enrôlement idéologique et les remettre dans un mode de pensée où ils seraient capables de réfléchir par eux-mêmes ? Car, « Une drôle de guerre fratricide se déroule en Syrie, mais le terrorisme s'exporte. L'idée est simple, mon ami : semer la panique partout où c'est possible. » Cette problématique de notre société ne peut qu'interroger le lecteur sur ce conflit et ses conséquences à l'échelle internationale, car il s'agit bien d'enfants dont on parle, d'enfants de 4 et 16 ans dont les cerveaux ont été farcis par des monstruosités.

Pourtant, et je ne dévoile rien puisque ceci est précisé dans la 4e de couverture, un sniper les exécute un par un dès leur arrivée sur le territoire. Hors de question de laisser aux « lionceaux du califat » la possibilité de tuer la population en orchestrant des attentats meurtriers ou en suivant une logique fortement incrustée dans leur mental. C'est lors de la découverte de l'identité du sniper que Christian Blanchard me perd. Totalement. J'ai relu plusieurs fois la fin en cherchant des indices qui me permettraient de justifier ce choix, de me montrer que j'avais mal interprété certains signaux, mais je n'ai trouvé aucune logique à ce dénouement. Pour moi, cela ne fait aucun sens, cela ne se justifie pas et remet en cause l'ensemble du roman m'amenant même à penser que je n'avais finalement rien compris au conflit en Syrie.

Alors ? Que dire ? D'une part, je voudrais vous encourager à le tenter si vous souhaitez comprendre les tenants et les aboutissants de cette guerre, en saisir les enjeux, pénétrer dans l'esprit de ces deux frères et appréhender leurs points de vue. L'éclatement de la cellule familiale de par leurs divergences d'opinions, l'amour si proche de la haine dissimule de nombreuses émotions, souvent contradictoires chez le lecteur. D'autre part, d'éventuellement m'apporter un éclairage sur cette fin qui me pose vraiment problème et dont la logique m'échappe totalement.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
Commenter  J’apprécie          13


Lecteurs (168) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}