La mer qui prend l'homme Christian Blanchard chez Belfond #LaMerQuiPrendLhomme #NetGalleyFrance.
Au large des côtes bretonnes un chalutier à la dérive est localisé. Son nom le Doux frimaire. Une femme est retrouvée prostrée, amnésique, c'est la seule survivante. du sang en abondance , des instruments de navigation saccagés mais aucune trace de l'équipage. Qu'est ce qui a bien pu se passer? Une enquête est ouverte , on apprend qu'aux matelots habituels s'étaient joints 3 ex-militaires rentrés d'Afghanistan et souffrant d'un SPT violent , comprenez Syndrôme Post Traumatique. Deux univers s'affrontent, celui des marins pêcheurs tout d'abord habitués à affronter les dures conditions de leur métier, les risques inhérents à la navigation dans des eaux turbulentes et celui de ces hommes rentrés après avoir vécu dans ce que l'on peut appeler un enfer. Les séquelles qui les accompagnent au quotidien sont autant physiques que psychologiques. Les évènements vécus reviennent les hanter chaque nuit , comment oublier l'inoubliable? Chacun essaye de vivre vaille que vaille et quand le passé se manifeste ont ils le choix?
Une fois commencé impossible de lâcher ce roman , l'histoire est captivante tant par ses tenants et aboutissants que par les hommes et femmes les vivant . le style de Christian Blanchard est efficace, concis, précis et percutant. Information de l'éditeur: La mer qui prend l'homme a été publié pour la première fois aux éditions du Palémon sous le titre Pulsions salines (2014). Cette nouvelle édition a été revue et augmentée par l'auteur.
Un très grand merci aux Editions Belfond pour ce partage via NetGalley , il ne me reste plus qu'à aller découvrir Iboga
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Concarneau, quai du Moros. Des marins s'activent sur le pont du Doux Frimaire, un chalutier industriel de trente-huit mètres. Ils se préparent pour quinze à vingt jours de pêche en haute mer. Mais quelques jours plus tard, le chalutier est localisé au large des côtes du Finistère, errant moteur éteint, abandonné par son équipage. Que s'est-il passé à bord ? Les enquêteurs l'ignorent mais ils découvrent que le bateau était le terrain d'une expérience particulière : trois anciens combattants d'Afghanistan avaient rejoint l'équipage. Les rudes conditions de vie à bord devaient les aider à dépasser les séquelles de leur stress post-traumatique. Paul l'aumônier, Franck le tireur d'élite et Xavier l'infirmier s'étaient rencontrés lors de leurs missions à Kaboul. Un membre de leur groupe manquait à l'appel : Walter, un sergent du génie, venait de se suicider à son domicile dans des circonstances suspectes qui avaient alertées sa compagnie d'assurance. Existerait-il un lien entre ces quatre disparitions ?
Ce livre m'était destiné. le titre (je m'appelle Renaud) et la couverture magnifique ont retenu mon attention. Ensuite, l'histoire se déroule dans le Finistère ; du nord du département, sur l'île de Batz, au sud, à Concarneau. Et puis il y a les univers de la mer et de la pêche que j'apprécie particulièrement. le chalutier et l'île sont les cadres parfaits pour des huis-clos psychologique. En bref, l'auteur avait toutes les cartes en main pour un bon roman. Mais malheureusement, je n'ai pas accroché à l'intrigue et ce, à cause des trop nombreuses invraisemblances du récit. Je suis le premier à penser que la fiction peut se permettre toutes les facilités sauf quand il s'agit de multiplier les coïncidences bancales pour raccrocher les destinées d'une dizaine de personnages. Si l'on accepte les affinités crapuleuses, on suit moins les généalogies alambiquées. J'aurais plusieurs exemples à donner mais je les garde pour moi de peur de trop en dire sur l'histoire. Les scènes d'action hollywoodiennes s'enchaînent sans jamais apporter de tension dramatique au récit. Je retiens néanmoins les descriptions des épisodes de pêche et de la vie au bord du chalutier que j'ai trouvé particulièrement réussies. Un roman pétaradant, agréable à lire mais empêtré dans une intrigue tirée par les cheveux.
Je remercie les éditions Belfond et le site Netgalley pour l'envoi de ce livre.
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Il racontait les faits, les blessures. Les plus terribles étaient celles laissées par l'explosion de bombes artisanales, de mines antipersonnel ou de grenades à fragmentation.
L'objectif était clairement d'amputer, de blesser. Un mort ne coûte pas cher. Par contre, un militaire mutilé, c'est de profondes blessures psychiques. Le handicap pose question à une population qui n'est pas en guerre. Les soldats occidentaux de retour au pays dans cet état interpellent le bon sens patriotique.
La nuit accentuait les peurs. De puissants spots éclairaient le pont mais aux alentours, le noir profond régnait en maître. Pas la moindre lueur pour se raccrocher à une terre. Pas une seule étoile pour donner de la profondeur à l'espace. L'éclairage du navire se reflétait sur l'écume des vagues qui enveloppaient les marins. Juste pour agrémenter un peu plus leur angoisse.
Chaque corps avait été nettoyé et revêtu de son uniforme de parade. Visage maquillé. Aucune trace de blessure visible. Leurs familles devaient garder un souvenir positif de leur fils ou de leur mari mort en héros, pour la défense de la paix..., disait-on.
(p. 170)
Sur un site d'enchères, il avait acheté pour une bouchée de pain un fourgon mortuaire du début des années 1970 utilisé par une municipalité de campagne. Dix mille kilomètres au compteur. Une broutille. Nécessité de décoincer le moteur et la boîte de vitesses en douceur. Dix mille kilomètres en première. Rouler de la maison du défunt au cimetière en passant par l'église avec la famille marchant derrière ne donnait pas souvent l'occasion d'enclencher la seconde.
(p. 23)
[ prêtre soldat ]
Souvent le soir, il se laissait aller volontiers à une forme peu conventionnelle de méditation. Un joint entre les lèvres, il regardait de façon différente les étoiles. Parfois, il parlait directement à son Dieu. Même associée à un verre d'alcool, la drogue ne lui permettait jamais d'entendre les réponses à ses questions. Ce qu'il voyait dans la journée [guerre en Afghanistan] avait tendance à faire vaciller sa foi le soir. C'était un homme avec ses peurs, ses interrogations, ses envies et ses fantômes.
(p. 94)
Aujourd'hui nous avons eu le plaisir d'accueilli Christian Blanchard pour son nouveau roman Tu ne seras plus mon frère aux Éditions Belfond.
L'histoire de deux frères franco-syriens auparavant très unis, découvrent que l'amour fraternel n'est parfois pas assez fort.
"Je voulais que le lecteur puisse découvrir la guerre syrienne mais vue de l'intérieur cette fois là".