AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 91 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai découvert ce livre grâce à Babelio. Je ne pouvais que m'en saisir. D'abord son titre, “pastel”, mon médium préféré entre tous, "pastel" aussi, symbole aussi du pays de Cocagne et de la terre albigeoise et de la place d'Albi, où j'ai choisi de couler ma retraite...
L'histoire débute ainsi : Nous sommes dans les années 1420 en Albigeois, le négoce du pastel, cette plante (l'isatis tinctoria l'appelle-t-on aujourd'hui) qui produit un bleu recherché, prospère. Maître Lucas Terrefort est maître teinturier renommé en Albigeois. Lui travaille le rouge, la garance, le coquelicot et même la pourpre... Fier et jaloux de son art, tout son héritage, dame son illustre ancêtre fondateur de sa lignée ne travaillait-il pas l'écarlate du chêne, “ce rouge d'un mérite si rare qu'une loi le réserve aux princes de sang” ! il tient le bleu pour teinture de vilain et de mécréant et en veut point en entendre parler.
Lui vient un fils, Simon, qu'il initie dès l'enfance à son art. Celui-ci, en passant, naît avec une tache de vin au visage, comme “marqué par la couleur” : “Dame, la figure du petit est tout éclaboussée !”. le petit a soif d'apprendre, mais quand vient l'heure de mettre la main à l'ouvrage, il est vite rebuté par l'âpreté de la tâche qui s'avère ingrate et peu ragoûtante, d'autant plus que le père ne le ménage en rien de ses erreurs. Il progresse toutefois et son père le nomme compagnon. L'atelier est agrandi ainsi que l'enseigne qui voit apparaître le nom du fils au côté de celui du père. Mais le maître, orgueilleux de son savoir règne en maître, continue de faire languir sa clientèle de drapiers, conscient de sa puissance “Demandez-moi la couleur du nuage, se vantait-il, celle du mufle du lion, je fais serment de l'imiter” et il tenait parole... C'est que l'art de la teinture est le plus déprécié des métiers, mais le vieux maître n'est pas dupe “ nous sommes moqués à la face du monde, mais secrètement loués et recherchés. C'est le prodige qu'obtiennent nos couleurs à nulle autre pareilles”.
Malgré et ou à cause de ce caractère exécrable du vieux maître, le travail conjugué du père et du fils porte ses fruits et leur petit atelier albigeois rivalise bientôt jusqu'avec d'illustres fabriques italiennes... et le vieux maître règne en sa boutique et tous lui mangent dans la main : “regarde-les mon fils, des boeufs à la mangeoire !” … Puis ce fut le triomphe, “ils devinrent populaires comme le maître Patelin des farces, Mélusine la fée ou Dame Tartine”.
Mais bientôt Simon qui, acharné au travail avait acquis de solides compétences, malgré tout son zèle ne se voyait pas reconnu, il traînait toujours l'image de l'apprenti qu'il fut, pas même soutenu par son père, pire même il en était rabroué à la moindre demande : “apprends la couleur, chéris-là, elle te prouvera la vanité de l'argent, des égards, de tout ce dont l'homme commun fait son miel”.
De sorte que Simon se mit à nourrir des rancoeurs et des idées de fortune et de gloire, et à rêver de destinée à son compte. Mésentente s'en suivit évidemment entre eux et à un point où Eléonore, l'épouse et mère, trouvant la situation insoutenable entreprit d'y mettre fin d'une façon tout à elle et fort cocasse (et des plus réjouissante), les sommant, sous la menace d'un tisonnier, de s'expliquer sur le champ.
Ce qui fut fait et à la suite de quoi un arrangement fut convenu : le fils s'installerait dans son propre atelier. Affaire fut faite par l'entremise du prévôt de la corporation des teinturiers.
Alors qu'il s'en fut signer le contrat, il rencontra sur son chemin un dénommé Joachim Fressard, négociant en pastel, dit (donc) le “pastelier”. Advint ce qui devait advenir Simon qui avait un instant douté de l'avantage du contrat promis, se laissa aisément convaincre, à l'énoncé d'une promesse plus avantageuse, à signer affaire avec lui.
Ainsi Simon en vint à choisir le bleu, choix que son père vit naturellement comme un outrage. Ce fut évidemment pour le moins la rupture.
La suite révéla que le sieur Fressard était bien le coquin que lui avait prédit le vieux teinturier, pour ne pas dire un vrai goupil.
L'histoire ensuite ne manque pas de péripéties, c'est le moins que l'on puisse dire, cependant déçoit quelque peu, trop d'incohérences, rebondissements et catastrophes nuisent à la crédibilité de l'intrigue et le misérabilisme qui pèse sur notre « héros » est un peu trop appuyé... cependant ces deux passions l'une pour le rouge, l'autre pour le bleu se lit aussi avec tout autant de passion et nous rendent attachants les personnages. Bref l'histoire se dévore du début à la fin sans baisse d'appétit.
On a par moment aussi l'impression d'assister aux débuts de l'économie de marché et d'être en présence des premiers loups qui peupleront notre siècle... de même qu'on peut y déceler certaines formes d'individualisme ou de meutes aveugles et butées.
Concernant le ton et le style, je me suis régalée et j'ai souvent beaucoup ri, les dialogues, les formules, les jurons et autres joutes verbales... eux, ne se disputent ni le rouge ni le bleu mais sont un feu d'artifice de couleurs hautement intrépides dont je me suis beaucoup régalée voire parfois tordue de rire.
De belles pages aussi, intéressantes, sur le travail des teintures à l'époque, mais j'aurais préféré les trouver plus en nombre et davantage détaillées, rien par exemple sur la culture du pastel... un manque de documentation de la part de l'auteur donc, au profit de l'intrigue.
Quoi qu'il en soit, j'ai passé, un excellent moment avec ce “pastel”.
Commenter  J’apprécie          120
Roman historique racontant la passion d'un artisan pour son art et la recherche du meilleur moyen de teindre les étoffes en bleu. J'ai bien aimé ce roman malgré la crédulité de notre héros face aux traîtrises de ses soi-disant amis, comme si le monde était parfait!!
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (221) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}