Décu. Déjà, je m'attendais à un livre beaucoup plus en rapport avec ce qui avait posé problème à
Heinrich Boll lui même, à savoir son engagement politique et la RAF, et à une attaque beaucoup plus incisive et crédible de la presse réactionnaire et de la violence de la police allemande de l'époque. Ici, le personnage qui pose problème est un délinquant de droit commun qui n'a rien de politiquement engagé, et les journalistes incriminés semblent s'attaquer à Katharina Blum sans vraiment que leurs motivations soient claires. Je lis quelque part que le système policier de l'époque est attaqué dans ce roman. Personnellement, les flics m'ont paru plutot bien gentils et le système lui même très lointain - système pénitentiaire qui a assassiné la même nuit 4 membres historiques de la RAF en prison dont Baader - quatre détenus en cellule d'isolement qui se seraient suicidés ensemble...
Le mélange de genre qui fait passer de la fréquentation d'un détenu de droit commun à des critiques contre les antécédents communistes des parents de Katharina m'a laissé dubitatif et m'a paru un peu tirés par les cheveux.
Le point par contre qui m'a paru vraiment intéressant est la personnalité de Katharina Blum, oie blanche surnommée "la nonne" par ses intimes mais qui a quand même renoncé à toute appartenance religieuse et qui aide un criminel (avec qui elle couche le soir de sa rencontre) à fuir la surveillance policière et l'aide à se planquer dans le bungalow de campagne de son patron qui la poursuit de ses avances, un retournement savoureux en forme d'ode à la liberté de la femme !
Bon, pour finir, si le style - description sans affect de faits d'enquète - a un intéret au début, ça devient rapidement ennuyeux et heureusement que le roman est court. Les quelques tentatives d'humour sarcastiques m'ont parues parfois réussies, souvent assez convenues.
Première lecture de Hienrich Boll, faudra que je refasse un essai (et surtout que j'arrive à voir le film de Schloendorff qui, à dire le vrai, est à l'origine de ma lecture).