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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai eu envie de découvrir ce livre de la rentrée littéraire 2019 après avoir lu sa critique sur le magazine Lire. Je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir grand chose à en dire, parce que ce ne fut pas une lecture si plaisante que cela. Une phrase m'a questionnée, à la fin du livre : " un de ces faux livres qui s'empilent sur les tables des librairies". A quels livres l'auteur fait-il allusion ? Quels livres considère-t-il de manière si négative ? Un peu plus haut, considérant la lectrice qu'il observe, il dit "une histoire de femmes, ça lui va mieux. Ce n'est qu'un préjugé". Oui, effectivement, c'est un préjugé, ce n'était presque pas la peine de le préciser. Au fond, ce personnage d'auteur rêve de croiser, dans un de ces cafés qu'il fréquente, une lectrice de ses oeuvres - j'admets franchement qu'avant d'ouvrir celui-ci, je ne connaissais pas du tout les livres de cet auteur.
Ce voyage dans les cafés, dont les adresses, ou le devenir sont présentés en fin de livre, n'est pas désagréable, cependant à part ce que j'ai écrit plus haut, je n'ai rien retenu de saillant. La visite du Starbucks, parce que c'est le seul que je connais, et que, contrairement à l'auteur, donner mon prénom (Sharon !) ne me pose aucun problème et m'amuse encore. Peut-être aussi parce que je suis une femme et que je n'ai pas le même rapport avec les cafés. Je ne suis pas écrivain non plus, savoir que telle ou telle oeuvre a été écrite par de célèbres auteurs dans des cafés devenus célèbres ne m'émeut pas. J'ai été plus sensible au rapport entre les cafés et leur représentation dans des oeuvres littéraires ou cinématographiques - les joies de l'intertextualité.
A vous de voir si vous avez envie de le découvrir.
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C'est un type qui va dans les bistrots.
Il y va tout seul, dans des tas de bistrots. Souvent, il dit leur enseigne, il donne leur adresse, il les décrits, juste un peu ou plus précisément. Ça dépend.
La plupart du temps, il ne précise pas ce qu'il consomme, mais il consomme, c'est forcé, car dans ces bistrots, il y reste longtemps, une heure, deux heures, plus même, parfois. Alors, vous comprenez, il faut bien qu'il consomme.
Une fois assis, il commence par regarder. Il regarde le serveur, un couple, une femme, la porte des toilettes, le plafond, n'importe quoi, la rue même. Et puis il écrit. Des notes, des phrases, ou même seulement des bouts de phrases, des mots accolés. Il dit qu'il les met en réserve, pour plus tard. Pas pour plus tard dans sa vie, pas pour plus tard quand il sera vieux, non. Juste pour plus tard aujourd'hui, ou plus tard le mois prochain. Ces mots, ces phrases, ces notes, il compte bien s'en servir pour son prochain roman, ou plutôt pour l'un de ses prochains romans.
Drôle de type...
Parfois, il fait plus que cela, plus que quelques mots : il divague sur une inconnue, il lui imagine une vie, un amant, un drame, un plaisir. Ça tient en quelques lignes ou en deux pages, au plus. Il fait ça, mais c'est rare. Il doit garder ses histoires pour ses romans.
Mais quel âge a-t-il, ce type ? Difficile à dire. D'après certains de ses souvenirs — il connaît les anciens noms des cafés nouveaux — il n'est pas tout-jeune-tout-jeune. D'après d'autres souvenirs, on situerait volontiers ses vingt ans sous Pompidou.
Ce type vous rappelle quelqu'un ?
C'est drôle, à moi aussi !
A un moment, j'ai même pensé qu'il s'agissait de moi.
Pas vous ?
Ben si, quand même : les cafés, les serveurs, les femmes, les histoires...
On dirait bien, hein ?
Mais non ! Il ne s'agit pas de moi. Je le regrette, mais il ne s'agit pas de moi.
Réfléchissez un peu : tout d'abord, mes vingt ans n'ont pas eu lieu sous Pompidou mais sous De Gaulle !
Ensuite, moi, je précise souvent ce que je consomme, la plupart du temps un demi ou un café-croissant. C'est une question de goût. Et d'heure aussi.
Et puis moi, je ne fréquente pratiquement pas la Rive Droite, alors que l'autre type, si.
Lui, il ne raconte pas ses petites histoires comme ça, il ne livre que des ébauches. Il ne va quand même pas griller en quelques lignes d'une courte nouvelle ce qui pourrait meubler tout un chapitre de son prochain roman. Il est économe, lui. Alors que moi, je donne tout tout de suite. Moi, quand je quitte le café, mon histoire est écrite en presque totalité. Il ne reste plus qu'à lui ajouter une chute et trois virgules et à la livrer le lendemain.
Vous voyez bien que ce type, l'autre, ce n'est pas moi, que ça ne peut pas être moi.
Parce que lui, c'est lui, et moi, c'est moi.
Et lui, c'est Didier Blonde, écrivain. Il vient de publier "Cafés, etc." au Mercure de France, un charmant petit bouquin d'à peine plus de cent pages.
Ne vous y trompez pas : ce type n'est pas moi. Mais il écrit bien, quand même.¹

¹ Tout est dans la ponctuation : entre "Mais il écrit bien, quand même" et "Mais il écrit bien quand même", il y a tout un monde.

Lien : https://www.leblogdescouthei..
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