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EAN : 9782070137732
128 pages
Gallimard (07/06/2012)
3.45/5   28 notes
Résumé :
Peu après la mort de sa compagne, un libraire découvre le buste d'une jeune femme retrouvée noyée au début du siècle. Il décide de reconstituer son histoire.
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
L'on trouve encore à Paris les masques mortuaires de l'Inconnue de la Seine, qui a inspiré de nombreux illustres écrivains du passé. de la vitrine de nombreux libraires, j'apprends que Guillaume Musso s'est aussi récemment approprié ce personnage pour en faire un polar à succès. J'ai repensé donc à ce roman de Didier Blonde que j'avais désiré après la lecture, il y a 5 ans, de Leïlah Mahi 1932, une enquête sur la photo d'une défunte inconnue du Père-Lachaise.
Mais je suis un peu déçu de cette Inconnue de la Seine, peut-être parce qu'il s'agit cette fois d'un roman, peut-être parce que j'ai retrouvé, avec un trait grossi, donc moins fin, le même procédé que Blonde avait déjà utilisé. Ici, le personnage principal est Simon, un libraire dont l'acquisition d'un calque a poussé à entreprendre l'enquête sur l'identité de l'Inconnue. On comprend très vite qu'il compose dans son esprit une identification entre elle et Marie, une femme aimée qui est décédée. Au cours de ses recherches à la Bibliothèque Ntionale, Simon fait la rencontre de Hella B. une chercheuse qui prépare une thèse sans doute sur le thème littéraire des femmes disparues dans la Seine. Et soudain cette rencontre revêt davantage d'intérêt que l'enquête. Hella B., qui représente la détentrice du savoir, lui confie même le manuscrit de sa recherche que Simon ne lira pas, mais qu'il aura une envie criminelle de faire disparaître. L'auteur suggère à ce moment, par la voix de la chercheuse, que l'identité de l'Inconnue est sans importance, qu'il s'agit peut-être d'un canular. Je ne gâcherai pas davantage le plaisir des lecteurs futurs en révélant la chute du roman. Mais je regrette que, si telle devait être la fonction du personnage féminin, il n'ait pas été traité avec davantage de finesse : en particulier, des parallèles plus construits auraient pu/dû être établis entre l'Inconnue, Marie et Hella, que l'oracle sibyllin de cette dernière : « […] Personne ne voudra de vous avec cette morte au fond du coeur... le jeu est trop inégal. Les morts ont toujours raison. Mais aimer une morte, c'est le contraire d'aimer. » (pp. 112-113).
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Les vies enfuies
Simon, trentenaire, libraire de livres et disques d'occasion à Paris, fait l'acquisition chez un brocanteur de la copie du masque mortuaire en plâtre d'une jeune femme inconnue, probablement noyée en Seine en 1901. Fasciné par la beauté opalescente et l'énigmatique sourire semblant tourné vers l'au-delà, Simon va enquêter sur la disparue anonyme en fouillant les archives photographiques, les registres de la morgue (aujourd'hui institut médico-légal où passent les morts non identifiés avant leur atterrissage en fosse commune) et les fonds imprimés de la Bibliothèque nationale, rue de Richelieu. Il échafaude des scénarios, élabore des vies probables mais l'inconnue pourtant mise à nu s'escamote, rétive à toute identification. Simon finirait par lâcher prise s'il ne croisait in extremis une thésarde allemande travaillant sur le même sujet sous la coupole de la salle Labrouste et disposant d'une avance considérable dans son travail de recherche. Simon se sent dépossédé et il va tenter de s'approcher de la chercheuse qui est peut-être une incarnation de l'inconnue.
Quête identitaire magnifique et lumineuse, L'Inconnue de la Seine est une oeuvre subtile et envoutante qui dresse en « profil perdu » le portrait de Didier Blonde. L'auteur cisèle des phrases courtes, aériennes, simples et immédiatement compréhensibles mais porteuses d'un sens dissimulé à l'instar du masque de plâtre. Il suffirait, pour tenter d'approcher le mystère poétique, de s'attarder sur cette phrase, radieuse comme une épitaphe qui évoque des photons tramés dans des particules en suspension, dans une fin d'après-midi ensoleillée : « La poussière tombe avec la lumière, imperceptiblement », ainsi de la dissolution des morts dans le puits de la lumière.
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1901 - on retrouve une jeune femme noyée. Personne ne sait qui c'est. Elle a un sourire énigmatique. On décide de faire un masque mortuaire. Elle devient une légende. Jules Supervielle et Louis Aragon en parleront dans leurs oeuvres. Bien plus tard, à Paris, un jeune libraire achète une reproduction de ce masque chez un brocanteur et décide de faire enquête... Que découvrira-t-il ? J'aime l'écriture intimiste de Didier Blonde, mais comme dans toute enquête, il y a de petites longueurs. Mythe ou réalité de ces femmes disparues que l'on aime pour leur mystère et ces résonances que la mort a en nous ? On cherche avec lui. À la toute fin, on sait un peu mieux, mais le mystère demeure entier et c'est bien qu'il en soit ainsi. Une simple recherche vous dira qu'il existe beaucoup de livres portant le titre L'inconnue de la Seine. Il faut en conclure que cette histoire a alimenté l'imaginaire de nombreuses années et que l'imaginaire est une porte d'entrée en soi.
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Pendant plus de 120 pages, Didier Blonde part à la recherche de l'inconnue de la Seine, source d'inspiration de nombreux artistes. Disparue noyée en 1901 dans ce célèbre fleuve parisien, elle reste une figure remplie de mystère et de promesses. Didier BLONDE arrive à faire découler de cette femme une quête prenante, dans laquelle le lecteur se sent investi - à son échelle.



L'idée d'une quête de cette figure lointaine et floue, de ce symbole du XXe siècle, paraît, dès le départ, aboutie. le narrateur instauré par Didier BLONDE s'efface peu à peu, et met totalement cette inconnue au centre du roman, malgré son rôle narratif, qui n'est pas à négliger. En effet, c'est par sa voix que la recherche se met en place. C'est avec lui que l'on navigue entre la Bibliothèque Nationale, dans le Paris romanesque, etc. Et au final, c'est presque l'intrigue qui s'effacerait derrière cette femme dont il est question.



Beaucoup de mystère repose sur ce livre. Certains protagonistes - plus ou moins secondaires - sont appelés par de simples initiales, le narrateur est complètement flou pour le lecteur. En effet, on ne connaît presque rien de celui-ci, malgré son rôle prépondérant de médiateur narratif dans le récit. L'écriture de L'Inconnue de la Seine se lie à l'intrigue agréable, de par sa fluidité. En effet, l'emploi de vocabulaire simple associé à la première personne rend le récit facilement compréhensible, même si le style reste inexplicablement subtil.

Didier BLONDE arrive ici à lier un thème souvent traité en littérature - notamment par Aragon, Blanchot, Supervielle, etc. - avec un style relativement sobre et rapidement accessible. L'inconnue de la Seine reste et restera cette icône au visage angélique, pleine de mystère, dont l'auteur ne prétend pas ici élucider l'énigme. Un thème intriguant, un style abouti, à croire que tout nous porte vers cette Inconnue de la Seine.
Lien : http://actulitteraire.canalb..
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Simon, libraire en livres et disques d'occasion à Paris se retrouve un beau jour face à un masque étrange et fascinant dans la boutique d'un antiquaire. Ce masque est la copie d'un masque mortuaire d'une jeune femme inconnue morte noyée dans la Seine en 1901, une beauté énigmatique dont le sourire affiché après la mort accentue encore l'étrangeté. Simon veut retrouver l'identité de cette jeune fille dont l'identité reste inconnue après plusieurs décennies, il va ainsi fouiller dans les archives de la morgue, décortiquant les les informations sur chaque mortes restées non identifiées, ses noyées de la Seine si nombreuses à une époque. Il se rend à la Bibliothèque nationale tentant vainement de trouver un nom, Simon est prêt à laisser tomber toutes ses recherches mais rencontre une femme d'origine allemande qui enquête elle aussi sur ces jeunes femmes et semble posséder des informations qu'il n'a pas.

Cette inconnue de la Seine a inspiré artistes et écrivain sans jamais révéler son identité, l'enquête que Didier Blonde nous offre à travers Simon est dramatique et enivrante de mystères. J'ai été subjuguée par ce masque comme on du l'être tant d'autres à la lecture du roman, je suis partie à la recherche de ce masque sur Internet pour en comprendre la fascination il est d'ailleurs assez troublant. Un récit qui se lit rapidement, une écriture simple et des phrases courtes, Simon garde un rôle de narrateur pour une quête perdue d'avance et sert à mettre en avant cette jeune fille, ce masque, son époque et ses mystères tout en faisant entrer dans la danse ces artistes au fil du temps pris au piège de ce sourire venu de l'au-delà.
Un goût pour l'étrange m'a attiré vers ce récit et cette inconnue qui n'en demeure pourtant pas tout à fait une.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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critiques presse (2)
Telerama
29 juillet 2022
Didier Blonde a tiré un livre de la légende de son prétendu masque mortuaire, mythe érotico-macabre du début du XXe siècle qui fascina tant d’artistes.
Lire la critique sur le site : Telerama
Telerama
27 juin 2012
Enquête compassionnelle pleine de fausses pistes et de révélations intérieures, ce nouveau livre dégage le même charme mélancolique que les précédents.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Même les mots les plus inoffensifs me jouent des tours. Les livres qui étaient mes bouées de sauvetage deviennent de véritables fabriques de rêves que je ne parviens pas à contrôler. Je ne les ouvre plus sans une certaine appréhension. Les mots se déforment, le sens se dérobe, et c’est une autre histoire que j’invente, dans les marges, au fur et à mesure de ma lecture qui rebondit sur un terme, repart, ricoche de page en page.
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« Quand je m'installe à ma place, aux imprimés, un sentiment de bonheur m'envahit. Je reste immobiles, des journées entières, environné de la rumeur discrète des lecteurs qui monte comme une prière. La nuit tombe sur les coupoles de verre tandis que les opalines vertes s'allument, une à une, le long des travées. Le temps disparaît et, au coeur de cette cathédrale de papier frappée d'hypermnésie sous l'envahissement de ses volumes, je pense à l'Inconnue comme à un être lointain, que j'ai connu autrefois et dont j'ai oublié le nom. Je l'au su pourtant, j'en garde un vague écho sonore bourdonnant aux oreilles, je l'ai, là, sur le bout de la langue, il va me revenir. L'engourdissement me gagne, il suffit de tourner les pages, distraitement, de noter quelques mots illisibles, de me laisser engloutir jour après jour dans cette marée de livres. Et je rêve qu'on me retrouve, un matin, mort sous l'effondrement des rayonnages de la librairie. Oui, comme Alkan, tué net sous l'écroulement de sa bibliothèque, ce serait une belle fin. »
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Videos de Didier Blonde (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Didier Blonde
Didier Blonde - Carnet d'adresses de quelques personnages fictifs de la littérature Lecture par Anne Steffens - Rencontre animée par Grégoire Leménager
À l'heure où nous sommes sommés de rester le plus possible chez nous, Didier Blonde nous donne la possibilité d'aller visiter d'autres demeures que les nôtres, celles de personnages de la littérature qu'il a consignées dans son bottin ! de Serge Alexandre (personnage de Modiano) à la Zazie de Queneau, en passant par Charlus, La Dame aux camélias, Arsène Lupin, le Père Goriot et bien d'autres, cet ouvrage répertorie les adresses romanesques. Il s'y construit une cartographie particulière qui interroge le rapport de la fiction au réel.
Le Carnet de Didier Blonde vient de recevoir le Prix Hennessy qui récompense une oeuvre dont la littérature est le personnage principal.
À lire - Didier Blonde, Carnet d'adresses de quelques personnages fictifs de la littérature, Gallimard, coll. « L'Arbalète », 2020.
Enregistrée à huis clos sur la scène de la Maison de la Poésie le 23 novembre 2020.
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